ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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Chrétiens, sans cependant devenir tout-a-fait Turcs;
et entre eux et les Mahornétans, toujours il
y
a eu,
et il
y
a encare aujourd'hui une différence essentielle.
lls n'ont point de vénération pour Mahornet, ils
rejettent les principaux points de sa loi, ils n'ad–
mettent point la pluralité des fernmes , ils ne re–
s;oivent point le grand ramadan ou le careme des
Turcs, ils boivent du vin, ils lisent l'évangile avec
un respect infini. Ceux qu'on
norn.meparmi eux
Vkkals,
c'est-a-dire, les
Spiri
tuels~
qui font pro–
fession d'une piété extraordinaire, ne jurent jamais;
et l'on pent dire que, malgré l'oppression
ou
les re–
tiennent
leur~
durs et orgueilleux ma1tres, ils ont
toujours l'ame chrétienne.
J'ai eu l'honneur de parler cinq ou six fois
a
un des
chefs des plus distingués de cette nation.
Il y
est ex–
tr~mement
respecté, et on le regarde comme un sci.
gneur de la premiere qualité.
Il
esr bien fait; il
a
un
extérieur 'fort prévenant, le visage ouvert, les
couleurs vives, un air engageant, les manieres po–
pulaires , et il aime fort les },ran9ais.
11
me
fit
mille
politesses, et j'ouhliois presque en ce moment
que
j'étois au milieu de la barbarie.
Il
se dit de la mai–
son de Guise.
Il
porte le nom de
Megad dem Faros,
qui veut dire le
Duc CaíJalier.
Il
est parent du
prince Je plus considérable qui gouverne sur ces
montagnes , et
a
qui obéissent les Chrétiens et les
J>mses. Ce prince se dit de la maison des ducs
de
Florence; il veut dire apparemment de la maison de
quelques-uus des seigneurs qui, au onzieme siecle,
avoient la principale autorité dans la
Tosca.ne. Les
Turcs ,
a
qui sa puissance bornée n
e porte aucmt
omhrage , le laissent régner assez en repos , moyeu–
naB.t les deux tiers de son revenu , qu'il est
obLigé
de donner tous les aus au hacha de
Seyde.
Je n'ai
jamais eu l'honneur de luí parler ' ni
meme
de
le