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LETTRES

entra1noient avec elles. Quelquefois , apres avoir eu

bien de la·peine

a

percer

llll

buisson et

a

gagner le

haut d'un

roch.er

, nons étions contrai.nts de retour–

ner en arriere et de descendre qnelques pas pour

aller chercher une partie de nos habits ou les orn -

mens d'antel qui s'étoient accrochés aux épines

a

travers lesquelles nous avions passé. Nous fimes ce

manége peudaut plusieurs heurcs ; mais apres avoir

bien roulé, bien rétrogadé, Dieu bénit nos dforts,

nous arrivames au haut de la montagne avant la nuit:

et la nous reprimes un chemin qui nous conduisit

droit au village que nons cherchions. Les Chréticns

nous

re~urent

avec beaucoup de chal"ité; ils s'em–

presserent

a

l'envi les uns des autres

a

exercer envers

nous l'hospitalité ; et le récit que le bon frere leur

:fit de nos aventures , les engagea

a

redoubler

leurs

atteutions

et

leurs soins. Nous réponuimes

a

l'exces

de leur générosité par l'ardeur de notre zele' et nous

fimes pour ces hotes charitables , tout ce qu'ils pou–

voient exiger de notre ministere et attendre de notre

reconnoissance. Comme le nombre de ces Chrétieus

étoit fort petit , notre séj:mr ne fut pas long. Nous

regagnumes Bescomta; et sans nous

y

arreter, nous

marchames vers ces premiers villages, ou je vous ai

dit que je m'étois contenté d'annoncer la parole de

Dieu saus

y

confesser.

J'y

trouvai les esprits et les creurs dans des dispo–

sitions admirahles. Les semences de pénitence

que

j'y

avois jetées en passaut, avoient germé et fruclifié

au

ceutuple. Les impressions suhsistoieut dans toute

leur vivacité. .Te rf'cneillis aisément et promptrment

une

moisson si

be

lle et si míhe; et comblé des béné–

dictions que le Ciel avoit répaudnes sur mes travaux,

je me rendís

a

Autoura.

J'y

avois laissé deux esclaves

qui s'y étoient retirés dans l'espérance que nous les

délivrerions. Ces malheureux avoieut rPnoncé

a

la

foi,

et ils avoient

fait

profession

dL1

mahométisme,