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LETTRES
pas un seul des ecclésiastiques séculiers et réguli<>r$
n'y
manqua. Les
~trangers
y
vinrent par
bandes, e¡
des qu'ils étoient pres de la maison du défont, il$
~'annon~oient
par de grands cris et des gémis
emen~
lamentables : la
famille
qui étoit
a
la porte pour
le&
recevoir
~
leur répondoit par des cris
et
des gémis–
semens semblables. Cette lugnbre scene se
rcnouvf'l~
jusqu'a ce que le corps fíh enterré. Ce mélange
d~
cris confus a je ne sais quoi de frappant, et
réveill~
dans le creur certains seutimens d'horreur et de ten–
dresse dont on a peine a se défendre. Les
pauvre~
gens de
la
campagne qui avoient quitté leurs ou""'
vrages pour venir pleurer leur hienfaitenr, parois–
~~ient
consternés, et la douleur étoit peinte sur leur
v1sage.
Le troisieme, le
septie.me et
le
trentieme jour les
prieres recommencerent, et l'assemblée fut presque
ªussi nombreuse. Ces peuples croyoiel}t u'en pouvoir
trop faire pour témoigner leur reconnoissal)ce,
e~
ponr procurer dans le ciel un bonhel,.lr éternel
a
un
homme, qui, peudant toute sa vie, n'avoit
travaill~
~u'a
faire leur félicité sur la terre. On juge assez par
ce seul trait, que les
O.rientau~
pensen,t bie;n ditle–
remmentde nos protestans sur l'etficacité de la priere
pour les morts, et sur la vertu de l'august.e et divi1i
sacrifice de la messe, pour le soulagement et la
dé–
livrance des funes du purgatoire. Les Maronites
sur–
tout ont fort
a
creur cette dévotion: ils la portent
meme quelquefois jusqu'a de pieux
exces'
et
f
en ai
connu qui ont vendu le peu de
bic;n qui
}eur res–
toit' afin d'etre en état de faire prier et dire des
messes pour leurs parens. Que les protestans ne nons
ftCCusent point d-'avoirr introdtút cette coutunie
dans
le
;Levant; nous
l'y
avons
tro~1vée
établie
de
Lemps
immémorial, et nous n'avons
en
qu'a entretenir
uue
si louable et s¡ chaútable pratique.
Au
reste,
il
n'y
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