LETTRES
leurs plaintes, ils conduisirent avec eux le frere au
palais du gouverneur.
Le
defterdar ,
a
qui ils s'adresserent d'abord, les
tec;ut avec honté ; il ouvrit avec respect la lettre
que le ehef de la religion musulmane lui écrivoit ;
il notts témoigna son chagrín sur la maniere indigne
dont le frere avoit
été
traité: Remettez, ajouta-t-il ,
au hacha la lettre qui
lui
est adressée; je vous rends
celle du graud muftí ;
il
est
a
propos que le hacha
la lise aussi. Ces deux recommandations jointes en–
semble auront plus de force ; mais comme vous
ignorez le cérémonial, je vais vous donner un con–
ducteur.
Il
appela un
toukadar;
c'est le nom qu'on
donne aux domestiques des grands.
Les supérieurs missionnaires , pénétrés de recon–
noissance , marcherent quelque temps avec leur
guide ; celui-ci les quitta ensuite hFusquemept , en
, leur disant qu'il ne savoit pas l'arabe.
On
ne comprit
point
c~
qu'il vouloit dire, el
Y
on ne sut que long–
temps apres , qu'il demandoit une récompense.
Ahandonnés de leur guide , les quatre religicux
resterent dans un grand embarras. Les lettres adres–
.sées au hacha doivent se remettre d'abord au
kai:–
ldé
,
c'est-a-dire ,
a
son lieutenant qui a soin de les
Jui présenter. Une foule de peuple remplissoit toutes
les avenues qui conduisent a son appartement ;
ils
prirent le p:;trti
d'
entrer dans la chambre du
saro.fi:
e'
est le changeur du hacha.
Sur
le soir ils se
pré–
senterent
a
fa porte du kaikié' ils en furent deux.
fois reponssés avec violence. lls résolurent alors de
passer par- dessus les regles ordinaires , et d'aller
droit
au hacha. ·
L'aga qui étoit en fonction
a
sa porte' prit les
leur~s
,.et lui en
fit
la lecture; les missionnaires
furent
appelés ; le hacha leur reprocha q11'ils
engageoien~
les Chrétiens
du
pays
a
se faire Francs: je saura1
.bien '
dit -
il '
remédie1·
a
ce
désordre ,
et
je vous