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LETTl\ES

Ottom.ans, et obtint de la Porte un commandement,

qui en l'étahlissant patriarche, lui perroettoit de fairc

arreter ou exiler son concurrent , et tous ceux qui

suivoient son parti.

Son ambition étoit satisfaite ; il croyoit sa puis–

.sauce assurée,

~t

il ne s'occupa plus que des moyf'ns

d'assouvir sa fureur. Les missionnaires

Fran~ais

en

furent le premier objet: comme ils étoient le pre–

mier obstacle

a

ses prétentions, il conMra avec les

deux patr¡arches ses amis

du

moyen de les éloigner;

et ils obtinre..nt le firman ou l'onlre qu'ils deman–

doient de nous exiler et de nous bannir entierement.

L'expédition de cet ordre n'échappa point

a

la

vigilance de

M.

le comte d'Andrezel , alors notre

ambassadeur

a

la Porte ; par ce firman les mission–

naires étoient chassés de tous les endroits

oit il

n'y

auroit pas de consul ou de nation franfaÍSe.

On

voit

assez que cet ordre ne regardoit que la mission de

Damas.

M.

l'amhassadeur en porta ses plaintes au

grand - visir ; il représenta

a

ce ministre cornbien

cette démarche étoit contraiJie aux capitulations ; on

en suspendit

l'

exécution ; on travailloit

a

l'

annuller,

lorsque la mort nou.s enleva cet amhassadf'ur , si

di~n~

de

la

conii.ance du Roi, et des regrets de la

m1ss1011.

A la premiere nouvelle de ces ordres dont Syl–

vestre étoit porteur , son compétiteur Cyrille se

retira dans les montugnes. L'usurpateur partil de

Constantinople avec cet air de triomphe par lequ<'l

la passion satisfaite croit se dom1er du lustre et cou–

vrir

la

honte de ses démarches; il se disoit chargé

de lettres

q~i

l'autorisoient

a

mettre dans les fers

quiconqne se refuseroit

a

ses' lois.

Il

étoit accom--

. pagné d'un religieux , son procureur ou son ag nt,

aussi

furi~ux

et plus fourbe que lui, et d'un chavich

~ui

devoit etre

l'exécuteur de

ses ordres' et le

mi–

nistre

de

ses cruautés.