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LETTRES
avoit passé les ordres , ne le regardat comme un
esprit hrouillon et digne des pnnitions qu'il avoit
sollicitées centre les autres.
J....
a frayeur qu'il laissa entrevoir, inspira de la har–
'diesse
a
ceux -qu'il persécutoit: on le menaga' il
disparut, et s'embarqua pour la capitale de l'empire,
charge de plus de malédictions qu'il n'en donnoit
a
la
religion. Les catholiques présenterent au cadi une
longue requete, ou étoient exposés leurs griefs contre
ce faux patriarche : il permit qu'on les envoyat
a
la
Porte. Trois députés fment chargés
de
la commis·
sion : l'objet et la conclusion de la requete étoit la
déposition de Sylvestre; elle"Íut obtenue. La victoire
étoit entiere; deux députés vinrent l'annoncer;
par
malheur le troisieme resta
a
Constantinople; il se
nommoit Cherveri Bitar. SylvestrP entreprít
de
le
gagner, et il
y
réussit. Ce député flatté de se voir
i·echerché, voulut bien se preter
a
un accommode..
, · ment; on convint que Sylvestre resteroit patriarche
d'Antioche, mais qu'Alep seroit sous
la
juridiction
de Constantinople, et qu'on enverroit aux habitans
de
cet.teville tel éveque qu'ils demanderoient eux–
m~mes.
Celui qu'on leur donna d'abord se nommoit
Grégoire. Peu attaché
a
la religion par principes,
il
le
fot
quelque temps par intéret, ou plutot il affecta
de le parnitre; mais
il
se dé'mentit bientót: les catho–
liques se séparerent de lui; ils demanderent au cadi
la
permission de se choisir
un
éveque
qui
fút de
lem
pays, et indépendant de tout patriarche.
11
y
consentit. Ils nommerent
Maxime,
un de leurs com–
patriotes , homme irréprochable dans ses mreurs
et
dans sa foi' d'un caractere liaut
et
propre
a
réunir
les esprits. Ce choix fut confirmé
a
Constantinople.
Gérasimos étoit exilé, mais non pas déposé. Sa
dé–
mission ét.oit nécessaire pour que l'élection de l'autr1:
fih
légitime; il
la
donna sans peine, et ce \tcrtuenx
prélat
consacra
lui-mt'.'me
celui
qui
étoit
élu
a
sa
place.