EDIFIANTES ET CURIEUSES.
47
J
°JI entra dans Alep ; son commandement fut signi·
..fié ;
on somma tous les Chrétiens de le reconp.oitre
pour patriarche ; l'éveqt,1e Gérasimos fut arreté et
envoyé en exil. Délivré de ce concurrent vertue-ux
~
il proposa deux formules ou professions de foi qu'il
avoit lui-meme dressées; l'une étoit pour le$
pretJ~$
catholiques , et contenoit·une malédiction contre
la
religion des Francs et contre taus les dogmes
qq'il~
croient, co;ntre Je Pape , et contr,e le huitieme con..–
cile, c'est-a-dire,, selon les Greés, contre le con.–
cüe de Florence : cette profession devoit etre
lu~
publique
ment.L'autre étoit pour le.s laiºques;
~ll~
consistoit
da.nsla maniere de sous.crire
a
la premiern,
et dans une protestation de n'avoir jamais de com..–
'merce avec les pretres Francs , ni <le croyance &ns
ce qui est enseigné par le Pape.
Ces formules révolterent beaucoup <le
ca~holique~
ils regarderent cette souscription comme une ·espece
.d'apostasie. Le grand nombre des pre tres la
re~urent;
ceux qui refuserent allerent dans les montagnes se
joindre au patriarche Cyrille :
l'église des petes
Frapcs n'en füt pas moins fréquentée ; Sylvestre
envoya le jour de la
fe
te du Srunt-Sacrement, son
chavich avec des hommes an:.n.€s, pour se saisir des
Grecs qui s'y rendroient.
M. le co,nsul
y
étoit; il fut témoin .de cette vio–
len.ce?et il envoya faire des plaintes au gouverneur.
On a.rreta le chavich , son escorte , et quelques hé–
_rét~ques
qui favorisoient la manreuvre. Sylvestre
fut
cité ; il luí en co1ha douze bourses pour éviter la
prison. L'épreuve qu'il venoit ,de faire du crédit des
catho)iques et des dispositions du hacha, fit 'impres"""
sion su,r Jui , et s-uspendit au moins ses fureurs.
Ülil
crut m.eip.e quelque tei;nps son caractere changé :
il
p.assa
de
la plus impérieuse arrogance
a
la plus lache
iimidité ; il craignit que !'affaire ne
fút
portée
a
Co~1stal'.ltinople, e~
<J:U,e ie Grand - Seigneur dont
il