ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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deur pour le travail et de la bonne volonté ;
C'
en est
assez : Dieu suppléera au reste. Vous connoissez mes
talens , mon révéreRd pere; ils sont fol't médioeres,
et cependant le Seigneur
a
daigné se servir de moi,
tout indigne que j'en suis, pour répaudre le trésor
de ses graces , et faire éclater sa bonté sur des vases
qu'il a choisis dans· le souvenir de ses plus tenclres
miséricor
des.Quelle a.Donclam:e de faveurs 1t'atta'""'
. éheFoit-il
p.asa
des talens supérieurs
!
Mais encore
úne fois ,
ce lte supériorité de Lálens n-'est point· né...:
.cessaire , surtout dans ces missious de campagne.
Nous n'y trouvons ni des savans orgueilleux
qu'ilfaille confondre , ni des schismatiques entetés
qi.úlfaille convaincre et persuader. Nons n'avons
a ins–fruire que de honnes gens ' ignorans et grossiers
a'
la vérité, mais dociles et m.eme avides de
la
sainte
parole. La terre est bien préparée; ell'e n'attend poli
po1'ter du grain au centu1)le que des mains chari–
t:ables et laborieuses qui veuillent bien·
y
jeter la–
semence. Pardonnez
a
mon zele cette petite digres"'
si011; il est dHiicile de ne i_)as s'attendrir qüand on
·voit les plus belles moissons en danger de périr
faute de moissonneurs.
Je partís avec moh compagnon, et le ·terme
dé
ina missiorr devoit etre Bescomta , bourgade située
dans le voisinage du pays des Druses. Avant d entrer
dans aucun détail, je puis vous protester avec vérité,
que dans cette seule excursion , qui a duré deux
mois, j'ai eu la consolation de confesser plus de mille
personnes, qui toutes , depuis long-temps , avoient
hesoia
!)
et un tres-grand besoin de confession.
Je
commen~aí
a
precher dans le premier viHage
qui se trnuva sur notre route. Je fus éconté avec une'
attention qui me cha·rma, et je erus Iire d'ans les·
yeux de mes auditeurs les vives impressi'ons que je
faisois sur leurs creurs.
J'
en sortis sans confesser ;
mon dessein etoit
a
mon passage de préparer seule-
"