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LETTRES

teurs ne sont pas du

m~me

goñt. Chacun a son allrait

particulier; tel se sent affecté par un objet ,

tel

se

sent afiecté par un autre. J'espere que dans cette

relation , et la piété fervente, et l'innocente curio–

sité , trouveront également de quoi se satisfaire.

Des que je sus l' arabe de

fa~on

a

pouvoir me faire

entendre et le parler aisément, on m'envoya faire

une mission au nord de nos monlagnes, et c'est de

cette mission que j' ai déja rendu un compte exact.

L'année detniere j'en ai fait une autre vers le midi,

et,

graces au Ciel, j'y ai eu

a

travailler et a souili;ir.

J e n'étois accompagné que d"un de nos frercs : il

pouvoit

paTl~er

mes peines et non pasmes travaux.

Si

j'avois eu un pretre avec moi, nous aurions re–

cueilli des fruits beaucoup plus ahondans. Nous

avons été long-temps dans la fausse persuasion que

sur ces montagnes ,

qui

paroissent désertes , le i.ele

trouveroit a peine de quoi s'exercer ; mais depuis

les découvertes que

~ous

avops faites, nous sommes

bien revenus de ces idées , et nous avons appris par.

;nptre expérience , u'un pretre seul ne sauroit .suf-

:fire

a

tout ce qu'il

a faire dans ces missions.

Ce

:n'est point la mois

qui manque dans ce champ

du

Pere de famille , ce sont uniquement les ou–

vriers ; et le défaut de missionnaires est l'unique

obstacle qui arrete les progres de la religion '

et

l'avancement de la gloire de Dieu. Nous formons

.tous les jours des vreux au Ciel, et nous le conjurons

de nous envoyer des hommes zélt!s , qui viennent

meler leurs sueurs a celles de Jésus-Christ, et nous

,aider

a

cultiver des plantes que le Sauveur du monde

a

arrosées de ses larmes et de son sang.

On s'imagine quelquefois en Europe qu'il faut des

lumieres supérieures et des connpissances extraor–

<linaires pour travailler avec fruit a la vigne

<lu

_Seigneur. On se trompe souvent : qu'on vienne se

joindre

a

nous; qu'on

apporte

seulement

et

de l'ar-