EDIFIANTES ET CURIEUSES.
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comme l'est celle de tous les pretres Grecs ou Ma–
ronites; ceux qui ne sont pas pretres, peuvent en
porter de rouges ou de violettes, et celle des Juifs
est ordinairement rayée.
I~a
laisse de· 5oie verte est
le partage des seuls descendans de Mahomet.
11 y aquelque tempsqu'un ambassadeur du Grand–
..Seigneur aupres du roi de Perse se plaignoit
a
·Ce
prince de la part du sultan son maitre, de ce qu'il
permettoit aux domestiques et aux personnes de
la
plus basse condition, de
porte~
cette couleur qui
étoit celle
du
grand prophete. Le roi de Perse ré–
pondit en riant
a
cet ambassadeur' que de toutes les
couleurs la verte étoit et Ja plus commune et la
plus
méprisable , parce que les hommes et les betes la fou–
Ioient tous les jours aux pieds , au lieu que le bleu
est la couleur du ciel qui est au-dessns de nos tetes.
Cette réponse déconcerta l'ambassadeur, et
il
n'in–
sista plus sur cet article de ses instructions.
Fatigué d'une si pénihle marche, j'aper9us plu–
sieurs arbres dans un petit vallon; je voulus aller m'y
reposer, je trouvai que les plus distingués d'entre les
Turcs
y
avoient déja dressé leurs tentes: je me re–
tirai, et j'allai m'appuyer contre nos ballots, exposé
a
l'ardeur du soleil' qui étoit insupportable quoi–
qu'au mois de novembre. Un Turc de ma brigade
m'offrit un fingen de café sans sucre; ce n'étoit pas
un grand régal pour moi. lnstruit des coutumes
dtt
pays, je l'acceptai cependant, et jem'en accommodai,
parce que
j'
étois tout baigné de sueur; en revanche
je lui donnai six noix: je dis six, car
il
m'étoit im–
portant de les compter ; il me parut content, et
pendant le reste du voyage nous nous fimes réci–
proquement tous les jours ce petit présent.,
Le jour suivant nous campames sur le bord d'une
riviere, sous un ombrage frais et charmant. Mais ce
fut un atltre embarras , mes provisi011s étoient bien
dim.iµuées,
~t
je.
n'avois presque ríen pour soupe.c;.