ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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Le voyage du sieur
La~ert
fut trt:s-heureux jus.:.
qu'a Rome. Sitot qu'il y fnt arrivé, il exposa au ré...,
vérend pere Général le sujet de son voyage, les di–
verses circonstances de sa vie , les moyeus dont il
s'étoitservi pour connoitre la volonté de Dieu, et les
motifs qui l'avoient porté
-0.
venir en personne lui de–
mander la grace d'
e
tre admis dans la compagnie.
Le révérend pere Général, apres l'avoir vu. et en–
tendu plusieurs fois , fut charmé du présent que la
Providence offroit
a
sa compagnie dans la personne
du sieur Lamhert;
il
u'hésita pas
a
le recevoir , et
il
le conduisit lui-meme au noviciat.
11 est aisé de comprendre avec quelle ferveur le
nouvean no vice
fit
toutes les épreuves des deuxannées
de son noviciat. Son exemple étoit une continuelle
exhortation pour tous les autres novices, qui
admi~
roient dans un homme déja fait, une si profonde
humilité.
Les deux années de SQn noviciat étant finies ,
o~
l'appliqua
a
l'étude des sciences nécessaires aúx fonc–
tions évangéliques auxquelles
il
étoit destiné. L'ap–
plication qu'il y donna lui
fit
faire en peu de temps
un progres extraordinaire. 11 se disposa en rneme
temps a recevoir les saints ordres. Le sacerdoce dont
il
fot
honoré enflamma son creur
<l~un
désir plus ar–
dent que jamais, d'aller precher le royaume de.Jésus–
Christ dans la Judée et dans la Palestine. Ses études
étant finies, et se trouvant suffisamment instruit de
ce qu'un missionnaire doit savoir , il obtint du
rev~rend pere Général la permission d'aller finir ses jours
dans nos missions en Syrie.
Il partit de Rome avec deux jeunes
J
ésuites .qui
avoient demandé instamment
a
le suivre. Ils s'embar–
querent tous trois sur un vaisseau qui partoit pour
arriver au port de Seyde ou de
'I'ripoli ; mais la
Providence qui avoit conduit jusqu'alors le pere
Lambert , et qui
voulo~t
se servir de lui pour l'établis-