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LETTRES
Avec de si
~rands
avantages pour le ministere de
la
parole évangélique, il n'étoit pas possible que le
.prédicateur ne fút eutendu avec un grand em1nesse–
ment, et que le fruit de ses prédications ne fllt lres–
sensihle. Messieurs de la liatio11 franyaise, qui l'en–
tendirent assidúment pendant l'avent et le ca1·eme, .
en furent si touchés, qu'ils prirent la résolution de
retenir le pere Rigordy pour établir
a
Seyde u11e
mission pareille
a
celle de Damas. Ils lui offri1·e11t,
-et luí donnerent un appartement dans la va:; te maison
que plusieurs d'entr'eux occupoient', et pourvurent
a
sa subsistance et
a
celle de deux autres mission–
naires , que le pere Rigo1·dy devoif faire venir pour
partager avec lui les travaux de la roission.
Le pere qui connoissoit par expérience cornbien
le bon et le mauvais exemple des :Fran9ais, hors de
leur pays, fait de bien et de mal parmi les étra11gers,
crut devoir coí:nmencer sa miss.ion par travailler
á
la
sanctification des Fran9ais que le commerce rassem–
bloit
a
Seyde. Le moyen le plus propre pour
y
réussir
futl'établissement d'une congrégation, sur le modele
de celles que notre compagnie a toujours pris soin
d'étahlir dans toutes nos maisous, pour y formC'r des
.personnes de différentes conditions et de différcns
.&ges, dans
la
pratiq,ue des devoirs et des .vertus de
leur éta.t.
ll
en
fit
la proposition aux plus anciens et anx plus
distingués d'entre les négocians, en les assuraut en
meme temps que
l'
érection d'une congrégation en
l'honneur de la Sainte Vierge, leur dorrneroit, daus
cette auguste Mere de Dieu, une puissante protec–
trice , qui attireroit sur eux , sur leur famille et sur
.Ieur coinmerce, d'ahondantes bénédictions,
Ces .assu.rances , de la part d'un homme qui avoi:t
-gagné le\1r es.time et leur confiauce , produisiren L l'ef–
fot que le pere Rigordy souhaiLait; non-seulemcnt
ils éouseutirent
a
cet établisscn.ient ' mais ils s'em-