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i36

LETTRES

Avec de si

~rands

avantages pour le ministere de

la

parole évangélique, il n'étoit pas possible que le

.prédicateur ne fút eutendu avec un grand em1nesse–

ment, et que le fruit de ses prédications ne fllt lres–

sensihle. Messieurs de la liatio11 franyaise, qui l'en–

tendirent assidúment pendant l'avent et le ca1·eme, .

en furent si touchés, qu'ils prirent la résolution de

retenir le pere Rigordy pour établir

a

Seyde u11e

mission pareille

a

celle de Damas. Ils lui offri1·e11t,

-et luí donnerent un appartement dans la va:; te maison

que plusieurs d'entr'eux occupoient', et pourvurent

a

sa subsistance et

a

celle de deux autres mission–

naires , que le pere Rigo1·dy devoif faire venir pour

partager avec lui les travaux de la roission.

Le pere qui connoissoit par expérience cornbien

le bon et le mauvais exemple des :Fran9ais, hors de

leur pays, fait de bien et de mal parmi les étra11gers,

crut devoir coí:nmencer sa miss.ion par travailler

á

la

sanctification des Fran9ais que le commerce rassem–

bloit

a

Seyde. Le moyen le plus propre pour

y

réussir

futl'établissement d'une congrégation, sur le modele

de celles que notre compagnie a toujours pris soin

d'étahlir dans toutes nos maisous, pour y formC'r des

.personnes de différentes conditions et de différcns

.&ges, dans

la

pratiq,ue des devoirs et des .vertus de

leur éta.t.

ll

en

fit

la proposition aux plus anciens et anx plus

distingués d'entre les négocians, en les assuraut en

meme temps que

l'

érection d'une congrégation en

l'honneur de la Sainte Vierge, leur dorrneroit, daus

cette auguste Mere de Dieu, une puissante protec–

trice , qui attireroit sur eux , sur leur famille et sur

.Ieur coinmerce, d'ahondantes bénédictions,

Ces .assu.rances , de la part d'un homme qui avoi:t

-gagné le\1r es.time et leur confiauce , produisiren L l'ef–

fot que le pere Rigordy souhaiLait; non-seulemcnt

ils éouseutirent

a

cet établisscn.ient ' mais ils s'em-