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LETTRES

grégatien dont nous parlons , de raconter ici

la

con–

duite singuliere de Dieusurun deceuxquienfut un des

principaux nrnemeus. Ce congréganiste dont je veux

parler, fut M.

:Fran~ois

Lambert ; il étoit natif de

Marseille , et le plus accrédité négociant qu'il

y

efü

~ors

a

Seyde. Il étoit surtont recommandable par la

régulaúté de sa vie cortnue de tout le monde. Les

liaisons que la congrégation lui do!lnoit avec les mis–

sionnaires, lui firent apprendre qu'il en devoit par–

tir quelques-uns d'entre eux, pour aller établir une

mission

a

lspahan , capitale du royaume de Perse.

Apres avo

ir

·entendu parler souvent du proj et de cet

établissement et de ses avantages, pour procurer la

gloire de'Dieu et lesa it d'un grand nombre de Chré–

t

ns, dont la foi périclitoit dans un empire ou l'infi–

délité domine, il se sentit inspiré d'imiter saint Mat–

thieu, c'est-a-dire, de quitter son commerce pour se.

mettre

a

la suite des missionnaires que le Sauveur

~ppeloit

en Perse.

A

pres

y

avoir bien pensé, et consulté les personnes

<rui avoient sa.confiance, il se dispósa

a

suivre son

inspira tion, comme une vocation particuliere de Dieu.

11 donna ordJ·e

a

ses aflaires domestiques:

il

laissa

ses dernieres voloi:ités dans un écrit

q~1'il

mit entre

les mains d'un ami, homme sage et vertueux, et

i1

partit de Seyde dans l'intention d'aller joindre les

peres missionnaires en P€rse.

Mais la Providence qui

l'

avoit appelé

a

son service.,

en disposa autrement; car au lieu de le faire arriver

en Perse , elle le conduisi

t

par divers événemens sur

les cotes des lndes et pres de

Méliapor.

Notre voyageur fut bien étonné de se voir, centre

.ilioute .attente , transporté , pour ainsi dire , sur le

·ttlmbeau de l'apotre saint Thomas. Il adora la Provi–

dence divine, qui lui avoit donné occasion de faire

dans un voyage iuvolontaire des reuvres saintes, pour

· lesqueHes il sembl-e qu'elle. avoit .voulu l'employer.