LETTRES
pagnes. La raison est que nos Chrériens
s'y
trou–
va~t ~e1és
avec d'autres peuples, qni professent
nne religion bien contraire
a
la religion catholique,
:nous avons un sujet continuel de craindre que Jeur
mauvais e:xemple, ou l'intéret, ou la force meme ,
ne fasse abapdonner nos saintes pratiques
a
nos ca–
tl10liques, et ne pervertissent leurs mreurs, apres
avoir corrornpu leur foi. •
.
C,.est pour p1·éveuir ces malheurs, et d'ailleurs
pour profüer de J'avantage qu'on a de faire avec
liberté de grands biens parmi les Maronites , que
nos missionnaires préfer
ent les missions des mouLa–
tnes
a
celles qili se font
da.nsles villes.
Aussi faut-il convenir,
al'honneur de la nation
maronite , que
l'
on trouve dans cette aimable nation
des ames irnres, innocentes et capables des plus
grandes vertus•.
Pour en donner ici une preuve, et pour faíre en
meme temps admirer et bénir les miséricordes
i.11-
finies de Dieu , je raconterai ce qui se passa ici
il
y
a quelques années : Dieu ayant voulu s
e servir
d'une bonne veuve maronite , pour mettre Ja.ns le
troupeau de Jésus-Christ une ame qui en étoit _ex–
clue par sa naissance ' et pour la disposer
a
finir ses
jours par le martyre (
1 ).
·
Cette femme maronite s'appeloit Vonni Joussephe.
Pour s'éloigner des trouble.s qui agitoient alors le
Mont-Liban, elle vint se réfugier dans un village
1nes de Seyde. Elle étoit fort agée et tres-infirme,
son corps étoit presq;ue tout couvert d'nlceres; si on
(1)
La relation touchante de cette jeune martyrc avoit
fourni dans le VIII.e volume <les mémoires du Levant,
')'
Histoire de la conversion et du martyre de Fatiné
,
histoirc
écrite nec élégance , mais non pas avec celte simple et·
exacte vérité qui brille dans le récit du pere Nacchi. Les
clroits rigoureux (le
la
vérité exigent de nous de ne con–
server clans cette édition que ce
qui est vrai ,
et de sup–
primer
la
fiction.
Ja