EDIFIANTES ET CURIEtJSES.
I.{:5
la touchoit pour
la
soulager, on lui faisoít souffrir des
douleurs tres-aigües; d'ailleurs son extreme.pauvreté
la privoit des commodités de la vie les plus néces·
saues.
Un état aussi déplorable
que
le sien , étoit moins
étonnant que la patience qu'elle faisoit constamment
paro1tre dans ses maux. Jamáis on ne l'entendoit se
plaindre; bien au contraire, elle faisoit paroltre sur
son visage une douceur et uue égalité d'humeur
in.al~térable.
Ses voisines, qui venoient la visiter, ne pouvoient
assez admirer sa tranquillité et sa douceur dans un
état si dóuloureux. Entre ces voisines, il
y
avoit une
jeune fille agée de vingt ans, qui
fut
nommée, quel–
que temps avant sa mort, Marie-Thérese. Elle avoit
é'té élevée par son pere et sa mere dans la religion
et les erreurs de sa nation. Cette jeune fille charmée
des vertus qu'elle découvroit dans la malade, étoit
celle qui la fréquentoit le plus souvent.
S'entretenant un jour avec elle, elle lui demanda
comment il se pouvoit faire que, souffrant autant
qu'elle souffroit, elle ne se plaignh jamais, et pan1t
toujours contente.
C'
est
, lui répondit
la
patiente
Maronite,
que je ne soujfre pas seule
;
car le Dieu
'fue
j'
adore et 9ui est le seul adorable
:i
m'aide par
.sa grdce
a
soujfrír. Sa grdce m'a fait aimer mes
SOT.f/frances
:i
parce qu' elle m'a fait connoitre 9ue
mes soujfrances me rendent agréable
a
ses yeux
:i
~t
que les siennes
:i
pour le salut' de man dme
:i
ont
été
beaucoup plus grandes; maís rJoys
a~ez
le malheur
d ',.gnorer
:J
ajouta la malade
a
la jeune fille'
que
~ous
aPez eu autant de part que moí
a
ses soujfrances.
Que! est done- ce Dieu 9ui a soujfert pour moi,
teprit la jeune fille
?
je
~oudrois
le connoitre.-Je
'Pous l'apprendrai quand
~ous
le poudrez
:i
luí dit
la
Maronite.
·
La
jeune
fille
frappée
de
ces discours revenoit
T. Iª
xo