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LETTRES

Barse ,

fon

dé sur sa co fiance en Dieu , n'en devint

que plns ardent et plus constant.

Apres bien des peines et des traverses, il parvint

enfin

a

ouvrir une école. Elle fut en peu de temps

remplie de plusieurs enfans. 11 falloit Je voir au mi–

lieu d'eux les instruisant, tantót en particu]ier les

uns arres les autres' et tantót en général ' avec une

.bonte et une charité sans égale. 11 comptoit pour

:den ]es dégouts d'une occupation aussi rehutante

que celle-ci; il n'étoit touché que du désir de bien

instruire ces enfans des vérités catholiques.

11 est vrai que Dieu lui avoit donné un taleut sin–

gulier pour iustruire les grands et les petits ., et il

l'employoit tres-fidelement. Aussi eut-il la consola–

tion d'en voir les fruits; car -en instruisant les enfans,

il instruisoit les familles. Les peres et les metes

venoient le consulter, et lui proposoient leurs doutes.

A leur exemple ," plusieurs Chrétiens s'adressoient

a

lui pour mettre leur conscience en repos; ils le trou–

voient toujours

pr~t

a

leur répondre avec ml.e charité

dont ils ne pouvoient assez se louer.

Je dois vous ajouter ici, mon révérend pere, que

le temps qu'il mettoit

a

ces reuvres de charité , ne

faisoit aucun tort

a

celui qu'il étoit obligé de donner

.a.u gouvernement de ses missions. 11 veilloit sur tous

les ernplois des missionnaires, et avoit

fort

a

creur

que chacnn satisfit a.ses devoirs. 11 employoit

~l

cet

effet autant de fermeté que de bonté.

J...

e caractere de

son esprit étoit solide , vif et arden

t;

sa vertu 1

ui

mettoit toujours dans la bouche des paroles si gra–

cienses, qu'elll"s lui gagnoient l'affection et la con–

.fiance de ceux dont il étolt connu. Au surplns,

il

pa–

roissoit toujours intrépide au milieu des dilféreutes

persécutions que les ennemis de notre sainte religiou

snscitoient

a

nos missionnaires. 11 savoit se taire et

parler

a

propos' omettre que]quefois nn bien pour

~viter

un mal qu'il prévoyoit; son zele étaut toujours.