EDIFIANTES ET CURIEUSES.
129
doctrine de l'église, Dieu se serviroit d'eux pour la
faire connohre et la faire goúter aux religieux: de
ce monastere.
:Flatté de cette espérance , le missionnaire lPs visi–
toit souvent ; et comme on lui laissoit la liberté de
les entretenir, il leur expliquoit la maniere de faire
na1tre des doutes dans
l'
esprit des religieux sur les
dogmes qü'ils défeudoient, pour avoir lieu de leur
en découvrir
l'
erreur.
Dieu hénit la sage conduite de nos deux novices;
car
le~r
piété sincere , leur régularité exemplaire
~
.. leur capacité qui se découvroit dans leurs entretiens,
la modestie qui accompagnoit leurs
p~oles
et leurs
actions ; toutes ces rares qualités leur gagnerent en
pcu de temps
l'
estime , la considération et la con–
fiance meme des anciens. Ils s'entretenoient volon–
tiers avec ces jeunes gens. Ils les consultoient sur
leurs doutes , et sur tout ce qu'ils ignoroient.
Nos deux jeunes religieux de leur coté ne man–
quoient pas de profiter de ces dispositions., qui de–
venoient de jour en jour plus favorables. Ils en aver–
tirent le pere Versean , qui des-lors leur rendit des
visites plus fréquente . On s'accoutuma
a
le voir
dans le monastere. Ces deux disci11les lui firent faire
connoissance avec d'autres religieux moins
ent~tés
des opinions schismatiques que leurs confreres. Ces
dernieres cannoissances lui en donnerent de nou–
velles' en sorte qu'il parvint
a
trouver place dans
leurs assemblées. Pour s'y rendre plus agréahle, il
y
pa.rloit souvent de saint Basile, gue ces solitaires
honorent comme leur saint patriarche. Il leur rap–
portoit des traits de sa vie. 11 leur louoit ses doctes
onvrages qae tous les Grecs ont en vénération.
Mais pour leur donner le moyen de méditer
a
loisir les matieres qui faísoient le sujet de leurs en–
. tretiens , il mit entre
les mains des deux jeunes
religieux les excellens livres du feu pere Clisson et
T.
J.
9