ÉDIFIANTES ET CURIE USES.
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reur du crime qu'elle alloit commettre, qu'il la
fit
rentrer dans son devoir.
.Quelques
'Turcs ayant découvert que le pere
Blein seul avoit fait changer la résolution de cette .
femme, l'allcrent attendre sur son chemin; ils se
jeterent sur lui avec violence, le terrasserent, le
frapperent de plusieurs
coup~.
Un Tnrc, qui vit de
sa maison la fureur de ces hommes brutaux con tre
le pere Blein, en eut compassion.' Il vint
a
eux,
leur promit une bourse de
ónq
cents écus , et par ·
cet appat, le tira de leurs mains. Il
fit
entrer le
pe
re
dans sa maison et le mit en sureté.
Ce:; Turcs étant venus uelques heures apres de–
mander la bourse qui leur avoit été promise, forent
. bien étonnés de voir le Turc qui leur dit d'un ton
de colere et avec un air
mena~ant:
suivez-moi, je
vais vous apprendre chezle cadi ce que méritent des .
gens qui se laissentcorrompre par argent. Ils se gar–
derent bien de le suivre; ils s'enfuirent au contraire
l'nn d'un coté et l'autre de l'autre.
N ous avons vu le meme pere Blein aller tous les
jours panser les )
·
d'un chrétien qui lui avoit
suscité une avanie
voit pas de p1us·grande joie,
que quand il s'agis
'aller visiter des prisonniers,
ou assister des ma1ades.
A toutes ces bonnes oouvres, le pere Blein joignoit
la pratique df's vertus rcligieuses. L'amour de la pau–
vreté lui faisoit toujours · trouver trop bon tout ce
qu'on lui donnoit.
Il partageoit souvent ses repas avec es pauvres.
JI
consacruit
a
la priere les heures qu'il avoit
a
lui. Sa
ferveur, qui paroissoit sur son visagé, et par la posture
de son corps, excitoit Ja dévotion dans le creur
de ceux qui le voyoient. Son humilité étoit si grande,
qu'il ét\)it ennemi jusqu'a l'exces de toute louauge ,
que personne ne pouvoit lui refuser. L'estime que
ses vertus lui
~voient
él:cquise , panlt particulierement •