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LETTRES
no1tre leurs clispositions fav0rables ponr écouter nos
instnr1ctions et pour en profiter. Il:s en don-nerent,
il
y
a
quelque temps , en cette ville ,
un~
preuve
liien
sensible' et qui
fit
beaucoup d'hórmeur
a
notre
religion.
.
Les Dtuses
~
nos V(i)isins, qui occupent les mon–
t~gnes
depui.s Acre
jusqu'aux
environs de
Ba.ruth,
~yant
refusé
de
payer leur
trÜJ)ut
au Grand-Seigneúr,
lit h,aéha
de
Damas leur
fit
la guerre " pilla presque
tout leur pays , et
fit
grand nombr
e d' esclaves pri-
.
~oniliers,
qu'il fi.t condliire
a
Damas.
Da.nsle nombre
de ces prisonniers, il se trouva plusienrs chrétiens
de t0ut seX;e. On les chargea de cha1nes dans tme
ohscure prison,
ot\ on 1-es
laissoit mourir de faim.
Le
pere Blein., un
de
nos missionnaires,
<iui
étoit
alot6
a
Damas, ayant été infom;l'é .du pitoyahle· état
de
~es
chrétiens captifs
"?
coun1t
a
l'instant chez nos
catholiques ;
il leur représenta
la
misere de leurs
:keres qu.i étoient dans les fers,
et
la
tentation vio–
lente
ot\
ils éto.ient exposés de d1anger de religion
pour c<;mserver leur
vie.
.
Alors plusieurs catholiques émus de compassion et
de zele,
ramass~reat
dans l'eurs maisons ce qu'ils pu-·
rent donner, et le porterent
a
la prison. Le pere
BleiJ.I les accompagna
~
por
tant lui-m~me
daus une
besace les vivres qu'il. avoiit obten.us, pour les
distri~
buer aux prisom1Í.€rs.
Il
conliinua chaque
jottr
la
méme charité avec quelques catI:ioliques qui fouruis·
soient tour-a-t@lllf
a
leur-s plus pressans . hesoins.
Maü;
le pe'fe songeoit particulierement aux besoins
de lenrs
ames~
sutout depuis qu'il eut appris que
le
hacha
leur avoit fait dire qu'il falloit ou se faire
turcs ou mourir.
Ali1 premier bruit de cett
e nouvelle, le pere Blein
courut
a
la prison pour les
fortifi.er' et les disposev
au martyre, si Dieu leur
faisoit la gr-ace de verser
leur sang
pou.r
une si
hc;,
m.necause. 11
les trouva
¡
.