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EDIFIANTES ET CURrEUSES.

119

trttctíon..

11

s'offrit

a

eux ponr leur rendre service ;

ma,is les Turcs ayant alors déclaré la gue1rre au:t

Vénitiens, le Grand-Seigneur e.nvoya ordre de metti:re

en prison ll"s Vé11itiens et les Francs qui se trouv0ient.

a

Trípoli. Le pere Amieu, qui n'étoit arrivé que de,.

puis quelques jours , fut

arn~té

des premiers , et vingt–

cinq

Fran~ais

avec luí, qui furent tous mis dans Je

meme cachot. Ce

fut

dans oe cachot que Dieu

voulut, ce seµ1hle , clonner commencement

a

la

IlOU.:–

velle mission; car le pere

y

avoit le lois1I' et la

li–

berté cl'y instruiTe les compagnons de sa captivit¿.

11

soutenoit leur patience par son exemple f t ses pa-–

roles

~

il

les exhortoit

a

se conformer

a

la volonté de

.Dieu, et

a

joindre leurs souffrances

a

celles du

Sau~

veur pour eux.

11

faisoit ensuite st1ccéder la priere

a

ses instructions, et par oes saints exercices,

il

leur

adouc¡ssoit Jcs rigueurs de la prison, et les leur i;en–

doit méritoires pour le ciel.

A.pres vingt-deux jours de souffrances continuelles,

et au moment que le.pere Amieu s'attendoit Je moins

a

les voir finir, il vint un ordre de

~a

Porte ottoraane

de mettre les prisonniers en liberté. Oette nouvelle

fut inco.ntinent annpncée

a

la prison.

Le pere Amieu , avan

t

que d'en sortir, voulut pro–

fiter des derniers momens pour exhorter ses compa–

gnons

a

n'ouhlier jamais les promesses qu'ils avoient

faites

a

Dieu dans le temps de leurs épreuves. Il les

embrassa tous avec une tendresse paternelle , et

il~

se séparerent.

Le pere Amieu ayant recouvré sa liberté , alla vi–

siter les catholiques; il prit des heures avec eux pour

les rassémbler dans une maison , et pour leur

y

fairq

des instrnctions.

11

n'y avoit presque pas de jour

oi't

il n'en fit quelqu'une soit en fran9ais pour la nation

fran9aise, soit en arabe pour les chrétiens du pays;.

mais

il,

n'avoit

auc~me

demeure fixe, et il étoit obligEi

de loger tantot d'un coté et tantót de l'autre.