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U~

LETTRES

Nous apprenons que M. le duc d'Orléans , pour–

se conformer aux

intentions du feu roi , avoit

d'ahord maintenu et protégé cet établissement; mais

que sur les représentations de M. le marquis de

Bonnac, notre ambassadeur

a

la Porte ottomane, on

venoit d'y faire un changement. Ce sage et zélé mi–

:pistre du Roi luí ayant représenté qu'il seroit beau–

f:onp plus avantageux

a

la religion, et au service de

Sa Majesté, d'élever

a

París daHs notre collége de

jeunes enfans

Fran~ais

<lestinés

a

etre un juur dans

le Levant les interpretes et les drogmans des con–

~uls

de la nation fran9aise ; M. le duc d'Orléans,

d.e l'avis de M. le comte de Toulouse ,

grand

amiral,

e<

a ordonné par un arret qu'a !'avenir il sera

»

élevé dans le collége des

J

ésúites,·

a

París , an

>l

lieu de douze

Oriertta~x,

clix jeunes enfans

Fran~

»

9ais, qui seront nommés par Sa Majesté, et pris

)) alternativement de familles de ses sujets ' hahitans

)) dans le royaurne , et de celles des négocians ,

»

drogmans ou autres

~ran9ais,

étahlis dans les

)). échelles du Levant; lesquels seront instruits dans

,, ledit collége des

J

ésuites , et enseignés daus la

))

langue latine

a

l'ordinaire' jusques et compris la

)) rhétorique, et en meme temps dans la langue tur–

»

que

et

l'

arabe, par deux mahres de ces langues, qui

»

iront les leur mont?er dans ledit collége , aux

))

jours et heures qui seront réglés' pour etre en–

,, suite lesdits enfans Fran9ais destinés aux emplois

»

de drogmans.

»

On nous assure de Paris que l'ordre de SaMajesté

et de M. le dud d'Orléans s'exécute , et que les

jeunes Fran9ais qui ont pris la place de nos Orirn–

taux , apprennent le turc avec plus de facilité qu'on

ne

l'

avoit espéré. Leur progres dans les

l~ngues

sera

bien plus prolT·pt et plus sensible , si ceux qui sont

chargés de leur é<lucation les obligent, autant que

·faire se pourra, de ne parl€r entr'eux que daos la