EDIFIANTES ET CURIE U SES.
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petit- nombre qui profitat de la libéralité de leur hi€n–
faiteur , si avantageuse
a
toute la nation maronite.
Le pere Amieú, qui Connoissoit l'importance de
cette ceuvre ,
fit
tous ses efforts pour persuader aux
peres et aux meres' qu'il$ devoient
a
leurs enfans
l'é<lucation que le Ciel leur offroit; que cette édu–
cation leur étoit ahsolument nécessaire pour les
rendr~
un jour de dignes ministres eles autels; qu'ils
auroient
a
répondre
~
Diet1, d'.avoir rejeté cette
grace
de prédilection pour leurs familles. Enfin, le pere
fit
si bien, qu?ayant fait ·choix des meilleurs sujets
qu'il put alors découvrir i1armi la jeunesse de Trípoli,
il obtint le cónsentement de leurs parens pour les
envoyer
a
Rome.
Le souverain Pontife témoigna au révérend pere
général sa satisfaction de . ce qu'avoit fait le pere
Amieu, pour donner
a
son nouveau collége des su–
jets propres
a
cominencer heureusement cet étahiis–
sement.
C'est par un zele an:;si pur que fut celui de.G1·é–
goire XIII pour la conservation et pour
l'
augmen–
tation de notre sainte foi, que .Louis XIV, d'heureuse
rnémoire, prit la résolution, il
y
a plusiems années,
de faire venir en France une douzaine · d'enfans de
cliff
érentes nations du Levant, Arméniens, Grecs et
Suriens, pour
~tre
élevés dans notre collége de Paris.
L'intention de Sá Majesté étoit que ces enfans fussent
bi~n
instruits de la doctrine catholique; qu'
011
leur
iuspirat l'arnour de la vertu; qu'on leur appr1t en
meme temps les sciences humaines' afin qu'apres
avoir
rc~u
en France une heureuse éclucation , ils
rapportassent dans leurs pays un cceur plein de re–
connoissance pour le lloi lem· bienfaiteur, et d'es.time
pour la France; mais surtout afin qu'on les rendit
capables de communiquer
a
leurs (.')mpatriotes les
seutimens de religion et de piété, qu'ils
auroie-n~
pris dans le collége de Louis-le-Grand.
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