ÉDIFJANTES ET CURIEUSES.
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Jangue qu'ils étudient.Cesjeunes enfans, par cemoyen,
non-seulement acquerront en peu .de temps l'usage
de parler aisément ' mais ils le donneront encore
a
ceux qui leur seront associés: car les anciens con–
versant et.jouant avec les nouveaux, leur seront au–
tant de maitres de langues.
L'habit
a
la langue , qui est celui de nos Orien–
taux qu'on leur a fait prendre , ne contrib1.iera pas
peu
a
les affectionner
a
nos langues o
rientales ' qui
leur doivent etre fawilieres. De plus, e.et habit dis–
tingué dans le collége leur fera aimer de honne heure
leur état , et les excitera
a
se rendre dignes. des
em-
plois qui leur sont destinés.
·
Nous avons, mon révérend pere, dans cet établis–
sement une nouvelle preuve de la bonté du feu Roi.
pour nous, et de celle de
'M.
le duc d'Orléans,
régent du royaume, qui ont voulu nous confier
l'
édu–
cation de ces jeunes gens.
Aprcs cette digression due
a
la piété et
a
la libé–
ralit~
du feu roi , qui ordonna cet établissement, et
a
M. le duc d'Orléans, qui vient de le perfec–
tionner, je reprendrai la suite de ce que j'ai rap–
porté ci-devant de notre mission de Trípoli.
Le pere Amieu, nonobstant les occupations qu'il
avoit dans Tripoli , trouvoit le temps de visiter avcc
son compagnon, missionnaire, les villages situés le
long de la roer jusqu'a Tortose , et dans les plaines .
de Zaovie, de Patron et de Gebail, du coté de
Baruth.
lls trouverent beaucoup d'ignorance et une
grand~
pauvreté parmi les gens de la campagne. A peine
se
soll'ven~ient-ils
d'avoir jamais vu des missionnaires.
' 11 fallut leur apprendre les premiers articles du ca–
téchisme , et leur en faire des lecons cvmme on les
fait aux enfans.
~
Le pere Amieu préféroit cette occupation
a
plu–
sieurs autres qu'on lui préscntoit, et sa.raison étoit