LETT'l\ES
asa mort. Car quoique la contagion, t.lont il mourn',
nous e.tl.t empeché de faire des invitations pour ses
ohseques, les Grecs et les Maronites vinrent en corps
y
réciter les prieres de leur rit. Ils lni haisoient les
mains et les pieds; on vit quelques-uns d'eux em–
porter de petits morceaux de ses hañits. 11 n'avoit
que cinquante-deux ans, dont
il
e:n avoit passé vingt–
un dans nos missions en Syrie. Si Dieu avoit bien
voulu prolonger ses jours, cette mission en etl.t tiré
de grands avantages. Car, grice
a
Dieu , les fruits
de la parole divine croisse1.1t ici de jour en jour.
Le retour de nos patriarches grecs
a
l'
église ro–
maine, et celui de l'éveque de Baruth, qui a suivi
de pres leur exemple, no sen font espérer de plus
grands. C'est ce qui nous fait attendre avec empres–
sement l'arrivée des nouveaux missionnaires que la
France nous promet, pour réparer la perte des ou–
vriers que la contagion
a
laquelle ils se sont exposés
nous a enlevés.
La mission de Damas et d'Alep, dont je viens de
pcrrler, et celle de Tripoli, dont je vais rendre compte,
recevront avec joie ceux qt
Providence leur
destine.
MI S S I O N D E
S.
JE A N A TRI P O L I.
Tripuli, dont le port n'est qu'a demi-lieue de la
mer, est la troisieme ville de Syrie; nous
y
avous
un établissement. Le pere ·Jean Amieu , de notre
compagnie , y donna commencement. Ce pere, apres
avoir
fait
mi!sion
a
Alep et
a
Damas, alla en péle–
rinage aJérusalem pour
y
visiter les saints lieux, ou
les plus augustes mysteres de notre religion ont été
accomplis.
Au retonr de son pélerinage, il passa par Tripoli,
ou il apprit qu'il y avoit en cettc ville et dans ses
environs , un nombre considérable de chrétiens,
Maronites, Grecs et Suriens, qui manquoient
d'ins1