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LETTRES
Les catholiques, témoins de CC'tte incommodité ,
lui trouveren t une petite maison pour le loger , et
deux ou trois de ses .compagnons.
·
Le pere Amieu commen9a par mettre sa maison
sous la protectíon de saint Jean Porte-Latine; le
motif qu'il en eut, fot pa,rc'f qu'étant arrivé
a
Tripoli
le jour meme auquel l'Eglise célebre la fete de ce
· \
bien-aimé disciple de J ésus-Christ, il crut que Dieu
lui donuoit ce saint apótre pour etre le protecteur
de sa nouvelle mission. Elle porte depuis ce ternps–
la.
son nom,
et reconno1t avoir re9u de grandes graces
du ciel par
s.onintercession.
Les premiers ex.ercices qui s'y firent, et qui s'y
continuent encere aujourd'hui, sont
a
peu pres Jes
memes que ceux qui se pratiquent dans nos missions
a
Alep et
a
Damas, dont nous avons parlé.
Je rapporterai seulerncnt deux faits particuliers,
qui regardent le pere Amieu.
·
·
J...es éveques maronites avoient entr'eux des usages
'cJ.ifférens dans l'administration des sacremens; les
suites de ces usages étoient d'une conséquence dan–
gereuse. Le pere Amieu
fit
des conférences aux pa–
triarches et aux éveques maronites,
ou
il leur expli–
.quoit le pontifical romain. Ces conférences les obli–
gerent
a
étabJir parmi eux une pratique Sllre et uni–
forme dans l'administration des sacrernens. Les éve–
ques maronites observent encere aujourd'hui cette
pratique avec autant de fidélité que d'édification,.
Voicil'autre faitqui regarde encore le pere Amieu.
Grégoire XIII ayant fondé un collége
a
Plome pour
l'
éducation de la jeunesse maronite, si chere au chris–
tianisme, quelqnes gouverneurs du pays ne v·ouloient
pas souffrir que les sujets du Grand-Seigneur
sorti~sent de ses états, pour aller chez des étrangers. Les
parens memes des enfans ne pouvoient se résoudre
A
les donner'
N
a
se priver pour un si long temps '
de la joie de les voir. Ainsi il n'y en avoit qu'un fort