45 / 352
ET CURIEUSES.
'J7
Le lcndemain je l'examinai
a·
mon aise , rt
je me convainquis, par mes propres yenx ,.
d'une vérilé dont j'avais toujours doulé, sa–
voir ' qu'il
y
eut dt>s serpens
a
deux tetes.
CeJui-ci en avait réellement.deux, dont les.
morsures sont é'ga.lemc:mt mortelles.
De la
premiere, qui est la mieux f0rmée,
i1
mord;
et
la
seconde, qui n'a point de dents comme–
la premiere, est armée d'un aiguillon dont
· il
vous
pique~
Le plus gros serpent que j'aie encore vu ,
eest
le serpent d'nne Pagode , qui est aussi
gros que le corps d'un homme, et long
a
pro-–
portion de sa grosseur.. On
a
accoutumé de–
luí offrir, sur
un
petit tertre fait expres
, .
·
des agneaux, de la volaille, des reufs , ·et
au~res
choses semblábles qu'il dévore 11-l'ins–
tant. Quand
a
est bit>n repu de ees offrandes'
il se retire ·dans le hois
'~oisin,
qui lui est con-–
sacré. Aussi t6tqu'il
m';:1per~ut,
il
s~
dressa de
la hauteur de )leux coudées; et toujours les
yeux. attacb-éS' sur moi. , il enfla s0n cou , et
,_
poussa d ' a.ffreux si fflemens.
J
e fis l-e signe de·
la croix, et me rPtirai bien vi-te. Ceserpent est
l e Dieu particuliér qu"on adore d'ans cette·
Pagode. Les uns eroient qu'il soutien·t et
porte le monde sur sa t:ete,
d:'
a.u.tres se sont
imagjnés que c'est sur lur qu'est couché
J7ist–
nou,
e_t porté dans lamer de lait. A ce seul .
trait , connaissez , Madame , dans queJles
profondes ténebres sont ensevelis ces pa
u–
v~es
Peuples)
au·salut desquels nous
travail-
.lons..
·
-