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l1T CURIEUSES.

·33

p1us :grandes marques de distinction. Il sera

dans la suite fort important d'apprendre la

langue lVfore , pour cultiver l'amitié dont

ces Seigneurs

Ma~ométans

nous honorent.

Vous ne sauriez croire de combien·d'embar-·

ras

ils

'm'

on t

tir~.

L'extreme misere qui, dep.uis deux

ans,

a été générale dans tout le Carnate, nous a

enlevé un granel nombre d'anciens Chrétiens.

Pendant ces deux aunées-la, il n'est pas tombé

une seule goutte de pluie ; les pui ts ,

les.

étangs

J

plusieurs rivieres

me

me onl: é!J}-á ..,ec ;.

le riz et tous les autres grains ont été brulés.

dans les campagnes, et rien n'étai t plus com–

mun parmi ce pauvre Peuple, que de passer

un et deux jours sans rien mangér. Des

familles entie1·es, abanuonnant leu r demeure.

ordinaire , allaient dans les bois pour se

nourrir

,

comme les· animaux, de frui:ts sau–

vages, de feuiHes d'arh res, d'h erbes, et de

raeines. Ceux qui av aient des enfans , les

veudaient pour une mesure de riz. ; d'autres,

qui ne trou.vaient point

a

les vendre ' les

voyant mourir cruellement de faim, les em–

poisonnaient pour ab réger leurs souffrances.

Un pere de famille vint me trouver un jour:

«

Nous mourrons de faim, me •dit-il; ou

>>

dot1nez-nous de quoi manger, ou je vais

»

empoisonner ma femme, mes cinq enfans, ,

>>

et ensuiteje m'empoisonnerai moi-meme.

">>

Vous jugez bien que dans une occasion pa–

reille, on sacri0e jusqu'a ses propres hesoins ..

A

u milieu de tant de malheurs, nous n'avons.

B

~