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LETTRES ÉDIFIANTES
chiste~
Il lui porta entr'autres un coup sur
la bouche , dont toutes ses dents furent
ébr<lnlées ,
et
il le
fit
chasser du Village
comme
un
Parias,
avec défense
a
lui
d'y
reparaitre , et
aux
habitans de lui donner
jamais de retraite. _
ce
C'est ainsi , dit le
»
Brame, que pour la premicre fois
il
faut
>)
traiter
ces
Prédicateurs d'une· Loi nou–
)) velle qui renverse l'Etat, et qui détourne
?>
les Pe
u
pies
du
culte d e nos Dieux; et si
>>
cela leur arrive une seconde fois, . il faut
»
leur
coup~r
la tete, comme on fait dans
>>
le Royaume ·de
Maissour.
Cene sont pas
>>
1~
les maux que nous craignons,
dit
le
>>
Catéchiste; au contraire, je regarde comme .
>>
un bonheur les mauvais tr:!!Ílemens que
»
vous me faites; et si des aujourd'hui, sans
)) attendre
a
un
autr~
temps ' ma tete vous
>")
est agré::1hle, je vous l'oífre en témoignage
l> ·
des vérités que je preche.
Lorsque mon Catéchiste , de retour
a
l'Eglise ,' me fit le détail de ce qu' j} venait
de souffrir , et ·que je vis son visage encore
enflé et ses dents ébranlées, je ne pus reten ir
mes
la~·mes
, et je l'embrassai tendrement.
J'aurais fort souhaité d'avoir été
ü
sa _place;
mais je n'ai pas encore été
j
ugé
dign~
de
rien souffrir
pour
J
ésus-Christ, si ce
n't~st
des mé pris , d es insu] tes , des
inj u res ,
e t de vaines menaces qu'on m'a faites quel..
quefois de m'arracher la langue, de
me
· fa.ire couper
les
pieds
et
fendre
la tete en
deux,
Demandez pour moi au Seigne4r
\
.