l!
T C U
R.
1E U S
E
S.
I
7
I
a.e la grande Dame lVIar'ie , ainsi que les
1\'Jores l'appellent. Cet Officier ne voulut
jarnais perrnettre que je l'accompagnasse, et
pour ne point le gener _,
j'entrai dans l'E–
glise. Il dit alors , en présence d'un grnnd
nombre de Chrétiens _, de Mores et de Gen–
t.ils :
Ce queje saü des Saniassis- Romains
_,
et ce queje vois'
me
fait douter
de la
'l.lérité
de 1na Re Ligion.
Je viens d'apprendre qu'une Moresse ,
ayant
con~u
une haute idée de notr·e
lleli–
gion , se rendit a
Ballapouram,
ou le
Pere
Pons de notre Compagnie, apres les instru c-
'-tions et les.épreuves nécessaires, lui conféra
l e Bapteme. Elle était veuve et avélit d eux
fils. Le cadet,
tendrem.ent attaché asa
mi·
re ,
nppt'ouva sa conduite; mais l'ai né,
oubli ~ nt
les lois de la nature , devint furi eux , dit
hautement que sa mere était digne de mort
9
pour avoir renoncé a
lVlahome~
et a sori Al–
€oran -;
et dans le dessein de la faire pér:ir,
la dénoncta comme apostat.. ·
Cette
'fe mme
généreuse répondit sans ,s'émouv-oit· , qu'eUe
était prete
a
donner sa vie pou
la Religion
chrétienne , et quand elle parut devant le
tribunal du
lJ;Jolla,
Pretre
~lahométan,
et
Juge souvera·in en matiere de Religion, -elle
pa~l;
si dignement
d ~-s
grande.urs de D ie u
et des
vér.it.ésde la Religion de Jésus-Christ,
· que le
Jrlolla
transporté d'admir.ation , prit
son parrí, et cléfendit de la molester. Le
fi1s
:ainé, outré de dépit, _changea de Pays, etle
'
.cadet.sedispos,e a-lijour.d'hui
a
imiter sa mer-e.
H
2
/