ERA .
l'un des aag1es de la
~o~e,
de la
profonde~r ~'en
viren un pouce
&
denu :
i1
eft rare que ce fem1s ne
réufliífe tres-bien. La feconde automne on plante
les petits arbres en pépiniere
~
deux pieds.
le~
uns
des
a.
utres, dans des rangées d1frantes de tro1s
p~eds;
on ne doit pas beaucoup les é_laguer les prem1eres
années ,.
fi
l'on veut qu'ils prennent du
c~rps
; au
bout de cinq ou úx ans, ils forment
~es
fuJets pro–
pres
a
etre plantés
a
demeure ; ils vtennent paífa–
blement par-tout; mais ils préferent les terres, hu–
mides
&
le bord des eaux. Le faux fycomore reuffit
dans certaines panies de la Champagne, ou les au–
tres efpeces ne font que languir. On eft dans l'ufage
en Angleterre cfen planter le lorig de la mer pour
abriter des planrations plus précieufes.
Sa variété
a
feuilles panachées efr un des plus
beaux arbres qu'on puiíie voir : les feuilles qui ont
pris leur confifiance .font d'un verd obfcur, rayé
d'un b1anc citrin
&
d'un verd clair; mais dans les
feuilles récentes , ces
rai.estirent fur le couleur de
rofe. Rien de plus riant que la ouffe de ces arbres
vue
en-~eífous;
la lumiere joue
mieu~
a
travers le
tiífu tranfparetlt des panaches, qu'elle ne fait dans
les feuilles uniformes; ainfi on iouit de l'éclat adouci
des rayons folaires, fans éprouver leur chaleur;
&
puifque les mois de l'été ne procurent que peu d'ar–
bres fleuris dont on puiífe o roer les bofquets de cette
faifon , le fycomore panaché imitant les fleurs par
la couleur de fes feuilles, doit y trouver une place ·
difringuée; il peut s'élever de marcottes
&
de bou–
tures' fa graine meme ne varieguere; ce qui prouve
que la couleur jaune dont il efi entiché, efi bien in–
hérente
a
fa nature;
&
lorfqu,on le voit c.roitre auffi
vigoureufement que le fycomore commun, on ne
peut guere fe perfuader que fon enluminure foit
occafionnée par une dépravation de la fe ve; a u refie,
il s'écttífonne fort bien fur l'efpece fimple : fi on fait
cette opération
a
la fin de juin ou au commence–
ment de juillet' les écuíTons pouíferont le meme été
d'environ un-pied: que l'on attende jufqu'a la fin de
juillet ou jufqu'au mois d'aoút, ils ne s'élancerOnt
qu'au primems fuivant; mais alors ils formeront d'un
feul jet une verge de cinq ou fix pieds,
ú
le fu jet fur
~uoi
l'on a pofé l'écuífon efr d'une groífeur paífable.
Len".
2
faifoit autrefois l'ornement des pares
&
des jardins; mais comme il fe dépouille de bonne
heure,
&
que fa feuille efi fouvent attaquée par les
infeétes' on fait
a
préfent moins de cas de ce bel
arbre ; ce feroit pourtant dommage de le réléguer
dans le fond des forets, car il a le mérite de verdoyer
de tres-bonne heure,
&
de plus il fe couvre en avril
d'une prodigieufe quantité de grappes de fleurs d'un
jaune verdatre qui font d'un afpea tres-gracieux; il
fe multiplie
&.
fe cultive comme le
n°.
1
,
fur lequel
il peut s'écuífonner; toutefois la greffe
y
fait bour–
relet; ce qui montre quelque répugnance de la part
de fa feve, ou du mdins fait
fo.up~onner qu~il
efr na–
turellement d'une plus haute íl:ature que le faux
fy–
comore. On prétend que la tiqueur féveufe de cet
irable
évaporée, pourroit donner une forte de fuere.
Quelquefois durant les chaleurs , les feuilles de ces
tleux premieres efpeces font couvertes d'un fue ex–
travafé , raífemblé en petits grumeaux blancs
&
fu•
crés, qu'on appelle vulgairement
manne.;
on fuppofe
'[U'
elle eft tombée du ciel fous la forme d'une rofée
épaiífe: quoi qu'il en foit, les abeilles en font cl'am- "'
ples récoltes fur ces
érables;
ainfi les infiwinueurs de
de ces précieux infeétes doivent en planter un cer·
· tain nombre dans leur voifinage.
L'érable,
n°.
3
,
croit de lui-méme dans la plus
grande partie de l'Europe
;
on le trouve communé–
ment dans les haies , o!t il efi fort touffu
&
de bonne
défenfe; la dent du bétail lui donne une forte de
-tQnt~
qui le fait garnir
fingulié~ement:
il
eft
tresG
ERA
propre auffi
á
former des paliífades de !a hauteu1
qu'on voudra; fes feuilles qui font petites _,
pendan–
tes
&
joliment figurées en trois lobes, font une ta–
piíferie agréable, lorfqu'au moyen du cifeau elles
{e développent fur un pla n
u.nivertical : les jeunes
po~fFe~
de
c~t
érable
font rouges, ce qui ajoute une
vanete grac1eufe aux nuances du verd naiffant. Dans
les forérs dont le fond efr favorable
a
cet arbre
il .
devient
a~e7.
haut.
J
e~
ai
v~1
un
.a
l'Hermitage.(
ch~teau du pnnce de Cr01)
qUI
avon deux pieds de día–
metre
&
une hauteur proportionnée. Comme le bois
de cette efpece efi tres- dur, il fert aux arquebufiers
&
fans doute qu'il feroit employé avec fucces pa;
o'autres artifans'
fi
on trouvoit de ces
érables
d'une
belle cr01ffance; il conviendroit done d'en élever dans
cette vue; jufqu'á préfent on les a tenus dans une
{orte d'efclavage' en arretant leurs progres; ne de–
vroit·on pas au contraire les livrer
a
leur naturel'
&
les planter en quin'conces, en aliées
&
en futaies ,.
?e
préférence
a
bien d'autres qui ne les yalent pas?
1ls ne demandent pas une terre graífe ; fouvent meme
ils
y
périífent, au lieu qu'ils réuffiífent dans des fols
o1t le charme, qui n'efi point délicat fur les alimens,
ne fait que languir: il eft certain au.ffi qu'on en com–
poferoitde bons taillis. Cet
érabte
fe multiplie comme
les précédens; mais fa graine
:J
quoiqu'onla feme en
automne, ne leve que la feconde année ; il eft bon
d'en erre prévenu.
-
L'efpece
n°.
4 efi un arbre d'une taille médiocre
qui habite les iles de 1'Archipel ; fes feuilles reífem–
blent a celles du lierre ; elles ne font pas
.fi
épai1fes
que celles de
l'érable
fuivant, avec lequel il a d'ail–
leurs une grande re.ífemblance; elles font d'un verd
luifant,
&
fur les jeunes arbres en bonne expofition
~
elles fubíifient une partie de l'hiver; ce joli
érable,
qui efi aifez dur' contribuera
a
la décoration des
hofquets d'été
&
d'automne; fes femences ne levent
quelquefois que la ·feconde année; mais on le nml–
tiplie aifément par les marcottes qu'on doit faire en
juillet.
Oll
en oélobre; il reprend
me~e
de boutures,.
~
on y apporte les précautions requifes.
V
oye{
l'ar–
ttcle
BOUTli RE,
Suppl.
L'érahLe n°•
.5
a , comme nous venons de le dire,.
les fcuilles plus épaiífes que
e
elles du
n°.
4·
Les
bords de leurs lobes font auffimoins entamés, l'écorce
efi moins polie
&
moins brune '
&
l'arbre paroit oe–
voir atteindre
a
une plus grande hauteur; il ne fe
dépouille que fort tard. Du refie il fe multi plie comme
le précédent; il eft indigene de la France méridio–
nale ,
&
connu fous le nom d'
érable
de Montpellier...
On feroit des haies charma_ntes de l'un
&
de l'autre
de ces arbres; Jeurs écufions prennent fnr ]e fyco–
more, mais la pouífe qu'ils ont produite, périt la
feconde année; du mo.ins cela nous efi-il arrivé conf- ·
tamment. Il n'efi pas douteux qu'ils peuvenr fe gref–
fer l'un fur l'autre; mais ils prennent mal fur le petit
érahle
commun , avec lequel
ils
ont pourtant beau-
cou·p d'analogie.
-
L'
érahle,
n°.
ó,
paífe pour le plus grand des
ar~
bres de fon genre; il s'éleve fur un
tronc
fort droit
a
une hauteur tres-confidérable; fon écorce efi verte
dans les jeunes branches
~
&
grife daps les ancien–
nes ; mais polies dans les unes
&
dans les autres ; fes
feuilles font ordinairement compofées de cinq folio–
les ohlongues, pointues
&
crenelées; elles fe difiin–
guent au premier coup-d'<Eil de tous les autres
éra–
bles;
leur verd efi tres-gai
&
tire fur le jaune; elles
fubfúlent afiez
1ong~tems.
Cet arbre doit étre placé
.Oans les bofquets d'été; il fe multiplie comme
le~
no.
1
&
.2;
il ne peut fe greffer ni fur fycom.ore, m fur
plaine; l'écu1fon meme ne s'y colle pas ; Il porte fes
fleurs en grappes; fa femence eft plus petite que celle
des autres
érahles
de ce genre.
L'érable,
n°.
7,
paroir devoir ne former qu'uo