EQU
-n'eñt e de vie ordinaire,
ni
fe mettre en peine d'obfel'–
~er
a
ucune des regles que nous venons
-de
pn;fcrire.?
(B.
)r ·r
r
·
• •
1
'
rr
,
d 1
·
En 1auant 1ent1-r
·lCl
a necemte e 'exerc1ce pour
les hommes, nous n'avons gardede ne pas compren–
<:lre les femmes fous cette domination. En effet la
.ftruéture de la femme
a
l'exception des différences
fexuelles -,
.efi
toute femblabie
a
celle de l'homme.
.Príncipes , économie, fonélions animales , tout eíl:
exaB:ement conforme
&
commun entre .ces deux
etres. Le mouvement leur efi auffi également natu–
.rel. L'a(Jitation inféparable de l'enfance, efi fami-
o
d
1\
•
Jiere aux deuxfexes. Tous eux
a
ce
~el
age font li-
vrés de paffion_aux mémes exercices. -Ce n'eft que
la réferve de réducation des filles 'qui les empeche
.de fuivre auffi Jibrement le penchant que la nature
Jeur a denné pour tous les mouvcmens précipités,
&
fi
on les
y
voit moins adonnées, on n'eft pas fans s'ap–
percevoir aifément de l'ét·at de contrainte
Oll
elles
1ont, combien elles_íou.ffrent impatiemment cette
gene,
&
combien elles _envient en ce moment le fort
.des
jet~nes
gars:ons -de leur age.
'
.Dans un age plus avancé, ne voit-on pas meme
-dans les .conditions fupérieures, de jeunes filies
&
-.eles fe mmes inariées' monter volontiers
a
cheval'
.aller a la peche,
a
la chaífe-,
&e.?
Ces exer-eices loin
-de prendre fur leur tempérament, au contraire le
.fortifient,
&
rendent leur fanté plus aífurée. N'a-t-on
.pas vu fouvenr des f.emntes fuivre leurs maris
a
la
guerre ,
&
ne reculer pour aucunes des fatigues .,
.compagnes néceífaires de ce dangereux métier.?
D'autres dans nos campagnes labourent, fouillertt
~erpétueliement
la terre, coupent les 'bleds,
&
par–
tag.ent avec les hommes les plus durs travaux de l'a–
_griculture.
D
'a
u
tres encore plient f0us le poids des
fardeaux, marchent tout le jour, endurent les froids
les phts rigoureux, commeles chaleurs les plus for–
i:es, couchent fur la dure, fa
S
meme que la groífeífe
leur ferve de prétextepour
s~exempter
d'un genre
<le
vi
e
auffi dur
&
a uffi pénible.
·
Qu'on ne nous allegue done plus la prétendue foi–
bleífe des femmes,
&
ne foyons pas aífez dupes pour
compatir
a
la
pa~;eífe
de nos clames du bon ton,
&
de
toutes nos perites máitre:ífes.
e
ette foibleife dont elles
iJrétendent fe couvrir, eft leur propre ouvrage,
&
le
.prétexte, ou l'effet de leur feule molleíie. Ayops le
-courage d'etre un infiant . rigoureux
~
leur égard.
Notre défaut de
complaifas::~ce
a
ce point, deviendra
pour elle le fervice le plus fignalé que nous puiffions
jamais leur rendre.
En attendant que nous puiíiions leur infpirer ce
defir de s'adonner chaque jour, pendant quelques
heures
'a
un exercice falutaire'
&
jufqu'a ce qu'elles
puiífent prendre ,a:ífez fur elles-memes, pour ne pas
redouter de donner a-peu pres autant de mouvement
a
leurs pieds, qu,elles en donnent a leur langue' voi–
.ci
une méchanique ingénieufe, qui peut avantageu–
fement fuppléer
a
leur nonchalante inaélion'
&
a
la pareífe criminelle de t.ous les hommes qui fe dé–
.gradent aífez, pour ne pas craindre de leur reífem–
hler.
Cette machine appellée
tahouret
ou
jiege
d'
équita–
..tion,
eíl: la plus lefie
&
la plus fimple qu'on ait en–
core imaginée,
&
de beaucoup
fupér~eure
au fameux
.trémottf!oir
dn fe u abbé de Saint-Pierre.
Elle confifte en un fiege folidement placé au milieu "
o'un équipage de leviers fufpendus au plancher d'une
chambre. Cet équi.page eft formé par deux perches
de jeLtnes bois de frene, traverfées dans le milieu
par un axe de rotation, qu'on auache aux poutres
d'un plancher. De l'exrrémité de ces perches, def–
cendent des courroies qui foutiennenr un marche–
pied fur lequel on affujettit, pour s'y aífeoir, unta–
boure.t:' ou
meme
u.n
petit
faute¡ül
;p
élevé
~o~vepa·
EQU
blement,
&
rendu mobile fur quatre pieds fixes.
Eri
tirant foi·-meme de deífus le fiege, tantot un,
&
tant "t
deux cordons de foie, le(quels font jouer enfemble
ou féparément deux pelits leviers, ajuftés entre les
perches, on fait jouer
&
marcher ]a machíne;
&
affis fort
a
fon aife,
on
fe donne tous les mouvemens
que l'on peut éprouver fur un bon cheval. On peut
auffi aller le pas,l'amble,le trot
&
le galop felonle de–
gré de
f~rce
o
u
de
légéret~
q,t_Ie la perfonn'e qui monte
la machme, a la volonte d 1mprimer
a
fes mouve–
mens,
&
qu'elle petlt,
~cc. ']é~er
ou ralentir
a
fon gré.
A
u
refie ce fiege
d
eqzatattan
eíl: tellement combi–
né dans fes mouvemens, qu'il repréfente encore les
fauts en avant, les coups de derriere, les-caprioles du
cheval, les voltes
&
autres allures du
mane~e
ainfi
que le balancement de refcarpolette; enfort;
que
ron peur prendre' affis commodément, tous les plai–
íirs du cheval,
&
a~tres
mouvemens que l'on veut
~
&
de toutes les mameres dont on pe
m
s'avifer, fans
courir aucun rifque, fans crainte de chíhe, d'autant
que les mouvemens ne fe peuvent point répéter plus
fouvent' ou plus vivement qu'on ne le juge
a
pro–
pos, le tout fans fortir de fa chambre•
D'ailleurs cette machine, quoique tn!s-folide,
& .
de l'équilibre le plus parfait, offre encore la conuno–
dité de fe brifer
&
de fe démonter entierément, pour
pouvoir etre dé.placée
&
tranfportée par tout ou l'on
peur avoirdeífein de la replacer. Elle a encore l'avan–
tage de pouvoir s'élever au plancher de la chambre
dans laquelle elle efi fufpendue
~
&
de s'y fixer de
maniere
a
ne point embarraífer apres l'exercice•
Le fiege préfente en différens
e
o
tés tous les appuis
néceffitires al'ufage des femmes' des vieillards
&
des
convalefcens, qui ne pouvant fe procurer par eux–
memes les fecouíTes de
1'
équitation,
font dans le cas
d'employer
le
fecours d'une main étrangere.
Un
domefiique en tirant les renes
·OU
COFdO~S
de cette
m
achine, lui fait faire rous les mouvemens que
Ia
per–
fonne qui prend certe forte d'exercice ' juge
a
propos.
On voit, par -cette defcription, de quelle utili1'é
.&
de quel avantage efl une machi
a
e d'une auffi ingé ...
nieufe invention'
&
combien elle eíl: bonne
a
rap-
'
peller la tranfpiration fi néceffaire aux perfonnes
agées'
a
certains valétudi'naires' aux perfonnes atta–
quées de lá goutte '
&
en général a tous ceux qui font
dans le .cas de mener une vie fédentaire; enfin coro–
bien elle eft propre a
diffip~r
les obfiruél:ions' fources
de toutes les maladies,
a
chatfer les venrofités fi in–
commodes
&
fi nuifibles' a procurer une plus libre
circulation du fang
&
de la lymphe,
&
par confé–
quent
a
ranimer la gaieté
&
l'appétit'
&
ainfi
a
réta·
blir
&
maintenir la fanté.
,
On peut auffi, au lieude tabouret,
de
fautenil
Olt '
autre fiege' adapter a la place un cheval artificiel ,
fellé
&
bridé. Pour lors les mouvemens, quoiqu'ef–
fentiellement les memes qu'avec un fimple fiege,
paroiífent néanmoios plus réguliers: ce qui forme un
avantage de la plus grande confidération. En effet an
moyen d'un femblable cheval artificiel, on peut pré–
parer de bonne heure les enfans aux premiers élé–
mens du manege, fans leur faire cout:ir aucuns rif–
ques. Ainfi nous ne pouvons qu'inviter les perfonnes
aifées,
&
fur-tout les chefs de grande éducation, tels
que les principaux des fortes peníions'
a
faire l'acqui–
fttion d'une machine auffi urile. Par fon moyen les
parents aurontl'agrément de voir les enfans qu'ils1eur
confient, accoutumés des leurs rendres années aux
mouvemens du cheval,
&
familiarifés
a
un exer·
cice d'un avantage'
&
meme d'une néceffité
fi
abfo–
lue, qu'il devroit entrer dans toutes
les
éducations.
M. Genneté, premier phyficien
&
méchanicien
de l'empereur '· ell: l'inventeyr
de
~etre
admirable..
macbine.
e
+)