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ERG

comme le charbon n'eft qu'un défaut de conforma-·

ri<:>n de

l'o

aire dans le froment.

D'autres auteurs attribuent

la

génération de

l'ergot

a

l'exceffive humidité de l'air

&

du terrein.

(( Le feigle devient ergoté., d it

G.

Bauhin, lorfque

" daos le tems de fa fleur

il

furvient des pluies co–

'' pieufes , fui vies d'un foleil tres-chaud , ce qui

>>

peut attirer daos la plante une plus grande quan–

" tité

de fucs nourriciers qu'il n'en faut pour fon

'' aliment: de-la la rupture de l

'envelop.pe

du grain

" &

l'accroiffement extraordinaire de fa {ubfiance

>>

interne».

M.

Dodart remarque en effet que cette

prodnfrion monftrueufe eíl: plus ordinaire :lans les

années humides,

&

fur-tout lorfqu'apres

un

tems

pluvieux il furvenoit des chaleurs excefiives.

M.

le

Monnier a fait la meme obfervation.

M.

de Salerne,

qui . a tant écrit fur les funeftes effets de

1'

ergot,

ap–

prit des payfans de Sologne, que le feigle ergoté

venoit

a

la fuite des pluies trop fréquentes

d~ns

le

tems de la fleur, qui fe corrompt

&

produit un

ér.got,

fur-to• t daos les terres naturellement hurnides,

&

:fi

l'on a enfemencé les terres trop tard . Cette der–

niere circoníl:ance eft d'autant plus remarquable,

qu'en Sologne , pays qui ne porte que du feigle ,

d'ou vient le nom de cette contrée

Secaloina

,

l'on

y

a toujours fuivi

&

examiné les caufes qui en–

gendrent

l'ergot'

a

caufe des funeíl:es effers qu'il y

produit: L'on a fait en Allemagne les memes obfer–

vations, comme on le peut voír daps les annales de

· Breílau pour

1717.

Langius, Moeller

&

Schmied.et,

qui

ont écrit

ave~

tant de fucces fur

l'ergot,

l'attribuent tous trois

aux

vapeurs corroiives des rofées qui s'élevent du

fein de la terre. Langius croit qu'un air humide,

chargé de particules nitreu.fes , fulfureufes ,

&

d'au–

tres parties volatiles, s'amaife le long de l'épi, diftend

&

comprime la baile, pénetre •ta peau qui couvre

le grain' la difp"ofe a la putréfaétion'

&

caufe dans

le grain meme une fermentation qui le force

a

fe

gonfler. Ce ramolliifement doit , felon lui , faciliter

a

u

fue nourricier que les racines attirent du terrein ,

&

qui fe portent en

íi

grande abondance dans l'inté–

rieur du grain, qu'il rompt

&

fend la peau qui lui

fert d'enveloppe: la chaleur des rayons folaires fait

. évaporer certe humidité, donne une certaine con–

fiftance

a

la fubftance du grain '

&

occafionne ces

rugoíités qu'on apper<;oit

á

la fuperficie. La,ngius

accufe principalement la qualité corroíive de la ro–

fée; il fe fonde fur ce qu'elle eíl: plus fréquemment

feníible daos le tems oü l'on obferve des

ergots,

&

qu'il a remarqué que ces grains étoient fou–

venr couverts d'une matiere vifqueufe

&

douce ,

qualités confiftantes

&

eífentielles de ce météore.

Schmieder a fait les merhes obfervations,

&

penfe

que cette rofée, dégénérée

~n.

fubftance mi_eUeufe

qui s'attache aux barbes des epts'

efr

produtte par

les vapeurs acres

&

vifqueufes de la terre' q\:li

.n'ayant pu erre difiipées

&

raréfiées par

un~

cha–

leur fuffiíante, retombem avec les plmes fines ;

&

~'attache

aux barbes des épis, auxquelle elle refie

fi

adhérente, que les pluies fines ne peuvent l'en

détacher : de-la cette fubftance s'infinue dans les

bailes , pénetre le grain,

&

y

occafionne une fer–

menration qui en fait croitre la fubfiance ..

M.

Fagon,

médecin de Louis

XIV,

a.voit .déja donné, au rap–

port de Fontenelle

daos'l'Hijloire de l'académie,

la

meme explkation de la génération de

l'ergot,

qui

retenoit les memes qualités nuiíibles que la matiere

nielleufe

a

laquelle il devoit fa naiífance. M. Tillet

a

remarqué que la meme fubfiance nielleufe atta–

chée

a

un

épi d'ivraie' y avoit engendré

l'ergot.

M._

Adanfon croit que

l'ergot

a la meme caufe que

1e givre; c'eft-a-dire, qu'il rapporte toutes les ma–

ladies des bleds

au

cléfaut

de

tranfpiration.

M.

Gle•

.Tome

II._

ERG

ditfch croit -auffi que le

clavus

Linn~i

ou

a(fier-kom

.

.

'

'

a_ppartient aux. VIces dont peut erre attaqu fe nne

ttge de bled

qm

prend fon accroiífemenr en plein air '

lorfqu'elle efr dans toute fa fleur

&

tur-

rou

t

quand les pluies abondantes

fonr

m~lées

a

de

vio–

lentes chaleurs; l'humidité s'amalfe pendant l'effio·

refcence dans les calices autour du petit fruir tendre

y

caufe une moifiífure qui dévore la p ellicule

&

l'~xtérieur,

fans compter que le fue propre ou

mtelleux de la plante ,

&

rerenu par la ecrétion

co.nvenable, ne fauroit s'en faire. Les étuis ou cap–

fules des fernences venant

a

erever, font en panie

détruirs ; alors le grain irnparfait qui contipue fon

accr?iifement,devientcalleux &9-'un blanc

bleu~rre;

tandts que la couleur extérieure eft noire. Le fue vi–

cieux dont cette excroiifance a été formée , paroit

a voir une acreté fluide toute particuliere ' qui peut

donner lieu

a

des maux finguliers' de l'e(pece des

~rampes,

&

qui

vont jufqu'a rendre eftropié, quand

t!

en entre beaucoup daos

l€t

pain.

~nfin,

M.

Tillet combar avec avantage ces expli·.

catlOnS dans une fameufe diífertation couroon ' e

a

Bordeaux:_,

?c.préfentée.au

roi en I7)5·

_H

Com–

m~nt

( d1t-1l) les

brouz~lards,

les rofees qui pro–

dulfent

l'ergot

dans le fe1gle; ne produiíent-ils ja–

mais Cette maladie dans l'orge , dans l'avoine , ni

meme dans une quantité de froment fans barbe

~

oi:t

l'on ne voit jamais

d'ergot?

D'ailieurs, les

brouillards couvrant ordioairement une certainé

partie de terrein , devoient produire un effi t aífez

général,

&

fouvent un épi eít ergoté fans que fon

voifin le foit; un arpent efi: ergoté, fans qw.e l'arpent

voífin

fouffert; un épi meme n'efr jamais entié–

rement ergoté : on voit auffi de

1'

ergot

daos les an–

nées feches, quoique moins abondamment que daos

les pluvieufes. Le feigle femé dans un champ inondé

y

a péri, a

u

lieu de produire de

1'

ergot

,

&c. ''

Poye{

l'arricle

ERGOT,

Dia.

raif. des Sciences,

&c.

tranfcrit en

enti~r

d'apres les élémens de

M.

Duba–

me

1,

dont les onvrages fe retrouvent dans cene

va:íl:e compilation. Apres avoir détruit les précédens

fyftemes fur la formatron de

l'ergot,

M.

Tillet y

fubfiirue

le

íien.

J

e foups:onne que

l'ergot

efi: pro–

duit par la piquure d'un infeB:e, qui fair des grains

de feigle une efpece de galle o

u

excroiifance,

quí

commence par

ltt

fuintement

de

la liqueur con tenue

dans le grain altéré par la tariere de l'infeB:e. En

examinant plufieurs grains de feigle ergoté , il

a

apper<;u un perit ver

a

peine fenfible aux yeux,

qui fe nourrit de ce grain ,

&

le confomme.

11

ct n–

vient cependant que parm! un tres-grand nombre

d'érgotés,

il

n'y en a qu'un petit nombre qui renferme

des chenilles ,

&c.

On peut voir fon fyfreme déve–

loppé dans l'excellent

Traité de l'ergot

de

M.

Read,

qui l'a revetu de toutes les probabitités dont

~~

étoit

fufceptible, fans cependant

y

joindre de nouveaux

faits.

J'obferverai que Ray,

Hijl.

plant.

1741

,

regar–

doit déja avant

M.

Tillet, l'excroiífance du feigle

comme l'effet de la piquure d'un infeéte.

M.

Tiífot,

dans fon

Ayis art peupLe, p.

6'14,

a ttribue

l'ergot

a

la meme ca.ufe.

M.

Gleditfc:h, daos fa diífertation

citée fur la nielle, parle par

~ccafion

de

l'ergot ,

&

croit que la piquure d'un infeB:e en peut erre

caufe, aufii-bien que le défaur de fécondation. Ce

facheux accident, dit-il, arrive auilllorfqu'un infetl-e

extremement;petit, que Linnceus,

Anim. Suec. p.

6'7,

définit

jcarabceus minimus aterjloriLegus,

ou quelque

autre efpece de ve rmiífeau

a

laquelle on ne peut

pas toujours prendre garde , ronge certaines parties

des fleurs,

Oll

ne

fait

peut-etre qu'y mordre,

a

caufe

de leur fue qui a

la

douceur du miel..

Il

arrive en

conú~quence

que ces parties de fleurs ve.nant

a

manqner,

ou

étant privées des fu esqui devr01ent

le~

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