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R
I
devient froid glacial, une fueur de meme natúre
fe
fair remarquer par tout le corps qui a perdu la force
de fouffrir; les yeux s'enfonc.;:ent dans les orbites , la
voix s'éteint,
un
délire fourci
&
quelques défaillan–
ces font les annonces de la mort.
Les fymptomes énoncés dans les quatre périodes
ci-deífus font plus ou moins fenfibles, fuivanr les
fujets
&
les circonfiances. Quelques-uns font tout-a–
coup pris des fymptomes du fecond, meme du troi–
fieme période , fans avoir éprquvé les précédens,
ce qui vient des tempéramens plus ou moins forts,
Eles
fujets
&
de la quantité plus ou moins coníidéra–
ble
d'ergot
dont ils ont fait leur no':lrriture : les indi–
catl.ons
a
remplir font différentes' felon l'état
&
le
période
~u
mal, lorfqu'on eft appellé pour
y
re–
médier.
Dans un fupplément qui eft a la fuite
du
mémoire
de
M.
Vérillart, on obferve que tous les fymptomes
de la maladie provenant du.bled ergoté
&
les reme–
des qu'on y a appliqués jufqu'ici avec fucces, mon–
trent qu'elle n'eít autre chofe qu'une fievre maligne
avec un
point malin
o
u
dépót aux €Xtrémités,
&
que ce n'eft qu'en la rangeant dans la' claífe des fie–
vres malignes ,[qu'on peut la traiter co.nvenablement.
(M.
BEGUIL!-ET.)
ÉRIC
ou
HENRI, (
Hijloire de Dan.emárck.
)
nom
commun
a
plufieurs princes du Nord; quelques hif–
toriens de Danemarck parlem de
d~ux
Erics;
l'un
qui régnoit ver's 846 , J'autre vers 86o,
&
qui tout
· deux s'oppoferent d'abord au progres de l'évangile,
&
finirent par le protéger; mais comme il efi dou–
teux qu'ils aient été rois de Danemarck,
&
qu'on a
foups:onné qu'ils n'étoient que des princes tribu–
taires de cette cburonne, nous regarderons comme
le premier roi de ce nom celui que quelques chro–
niques fufpeél:es ne placent que le troifieme.
ERre
I,
roi
de
Danemarck.
ll
étoit le quatrieme
des fils de Suenon
II.
A
pres la mort d'Ollaus fon
frere, les états le couronnerent en · 109
5 ,
il fit aux
Vandales une guerre
opini~tre
, inonda de fang leur
capitale, la livra aux :flammes, ravagea leurs campa–
gnes,
&
fit ouvrir le ventre
&
déchirer les entrailles
des prifonniers; tout couvert de fang d'une nation
belliqueufe, il n'ofa punir l'audacieux ar€heveque
de Breme, qui vouloit aífujertir tout le Danemarck
a
{a
jurifdiélion; il en appella au pape :
&
client du
faint Siege, alla humblement plaiderfa canfe aRome
contre fon vaífal;
il
obtint la canonifation de Canut
IV,
alla vifiter la Terre fainte,
&
mourut en Chypre
l'an
1 1
o
5 '
apres avoir fait beaucoup de mal
a
fes
voifins,
&
peu de bien a fes fujets. L'hiíloire le peiot
cependant affable, éloquent, libéral, fur-tout envers
les gens d'égtife.
ERIC
Il,
furnommé
pied de lievre
&
illujlre,
roi de
Danemarck. Onlui donna le premier de ces furnoms
lorfque fuyant devant fes ennemis
il
erroit de retrai–
fes en retraites, fans fecours, fans amis;
&
le fecond,
lorfque forti de fon afyle, plus terrible qúe jamais,
il écrafa fes perfécuteurs au milieu de leurs triom–
phes.
ll
étoit fils
d'Eric
le Bon; mais né d'une alliance
adultere, il perdit par fa naiífance les droits que fes
hautes qualités pouvoient luí donner fur le tróne.
Camlt fon frere ayant été aífaffiné par Magnus, fils
du roi Nicolas l'an
1
13
3 ,"
il
aífembla la nation, cría
vengeance,
&
le meme cri fut répété par les Danois;
on courut aux armes,
&
pour venger la mort d'4.n
homme,on en égorgea des milliers.
Eric
fut proclamé
roi par les Zélandois
&
les Scaniens; l'empereur Lo–
thaire appuya cette révolution; il efpéroit, en pla–
~ant
E ric
fur
le
trone, compter un vaífal de plus
parmi les tetes couronnées,
&
rendre
1~
Danemarck
tributaire de l'Empire. Le nouveau roi rechercha avec
plus d'empreífement l'alliance des Norwégiens, plus
Utife
&:
moins dangereufe. Avee
ces
fe-'ours
il
tr~om·
- ¡
E R I
pha :í'ut' mer, tandis que fes troupes étoient défaites
dgns la Juthie; vainqueur
&
vaincu prefque dans le
meme tems, il alla chercher une afyle en Norwege.
ll
n'y troqva qu'une prifon: le roi le fit
arr~ter;
mais
il
fut tromper la yjgilanc.;:e de fes gardes, s'éch.appa, raf–
fembla quelques amis, eut bientot une armée, mit en
déroute celle de Nicolas,
&
fut reconnu par tout le
Danemarck apres la mort de. ce prince; il
o~uverna
l'étar avec fageífe, traita le dergé avec
fe~meté,
le
peuple avec douceur, fes officiers avec nobleífe;
mais les confeils perfides des pefies de cour le ren–
dirent barbare;
il
fit
périr les enfans de Harald fon
frere, quoiql\e leur foibleífe
flh
un garant de leur in–
nocence,
&
qu'ils n'euífent poim trempé dans les
complots que leur pere avoit tramés contre
Eric.
Celui-ci fut aífaffiné par un certain Plogh, minifire
de la fureur des Scaniens révoltés. Ce fut l'an
113S
que fe commit .ce régicicle.
ERIC
III,
roi de Danemarck, furnommé
1'
Agneau, .
ne fuccéda
a
Eric 11
que l'an 1140. La force de fon
partí abattit fes concurrens
a
fes pieds; on 1e con–
duiíit a
u
trone plutot qu'il
n'y
mol}ta lui-meme;
il
s'y endormit des qu'íl
y
fut placé, fut le jouet des
prélats, l'efclave de fes courtifans'
&
laiífa
a
fes
mínifires tout le fardeau dtt gouvernement; il ne
s'occupa que du foin de fe nourrir
&
de fe confer–
ver; il reconnut bientot qu'il avoit manqué fa voca–
tion'
&
qu'il étoit defiiné
a
la vi"e monafiique.
ll
def-
_cendit done dans un cloitre l'an
1144:
mais lorfqu'on
lui annons:a que la nation s'aífembloit pour lui nom–
mer un fucceífeur; il en mourut de dépir.
ERIC
IV, ~
roi de Danemarck, a..voit vingt-cinq
ans accomplis lorfqu'íl fttE:céda
a
Valdemar
II
fon
pere en 1241 ; il avoit un-creur droit, un efprit cul–
tivé, des manieres affables, des mreurs fimples,
t'lll
caraélere doux
&
pacifique; réfolu de ne jamais faire
la guerre, ille déclara hautement,
&
l'on entendit
auffi - tot murmurer la nobleífe qui · ne- fubfifioit
alors que par les malheurs du peuple,
&
tant
d'hom~
mes inréreífés a étouffer, par le tumulte des armes ,
la voix impu-iífante des loix; rnais bieotot le-s entre–
prifes audacíeufes de la ville de Lubec le forc:;erent
a
prendre les armes; il les quitta ' des qu'ille put ,
fatisfait d'avoir humilié (:ette république. Mais
a
peine cette guerre étoit-elle termi.Qée, que fes trois
freres lui refuferent l'hommage qu'illui devoient
~
réunirent leurs forces ,
&
rnarcherenr contre lui;
cette
guerr~
fut longue
&
menrtriere;
Eric
fut enfia
toucher le creur de Chrifiophe ,
&
l'exemple de,
celui-ci entraina bientot les autres. La paix futlignée ,._
Chriílophe étoít déja rentré dans fes domaines.
Abel
&
Canut rentrerent auffi dans leurs du<;.hés de Slef–
wick
&
de Blecking, mais
a
condition d;en faire hom–
mage a
u
roi. Cependant le perfide Abel méditoit une
vengeance digne de fon creur; il attire
Eric
dans fon..
palais,
&
au milieu des careífes que fa· fauífe ami·
tié lui prodiguoit, le fait enchainer
&
jerter dans un
bateau
a
la mercides flots; il
y
périt
l~n
1250. Abel
jouit du fruit de fon crime, tint quelque tems le
Danemarck dans l'illufion,
&
perfuada
a
fescrédules..
fujets qu'il étoit le vengeur de fon frere lorfq.u'il en
étoit l'aífaffin. La vérité fut reconnue ;
Eric
fut
<>a~
nonifé en
1
2 56.
ERI
e
V ,
furnomtl}~
Glipping,
paree que fes pau–
pieres étoient fans ceífe. en mouvement.
Il
monta
l'an 12)
9 ,
a
l'age de dix ans, Jur
le
trone de Dane–
marck'
a
qui l'ambition du clergé avoit
fait
eífuyer,
pendant le regne de Chrifiophe,
l~s
fecouífes les plus
violeutes; les éveques refufereot ae le reconnoi.tre;
le pape Alexandre
IV
prétendit
auffi
qu'il perdoit
tous
{es
droits
a
la couronne'
s'il
ne délivroit l'ar–
cheveque de Lunden, que Chrill:ophe a voit fait met–
tre dans les fers.
Il
fembioit fingulier qu'un roi
du
Nord
eut
befoin du fuffrage d'un EOntife italien' pour
l
'