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E
P~
I
droirs fur
lé
duché de Slefwiak, paree qu'.ls avóient
porté les armes contre la reine Marguerite,
&
qu'ils
avoient appellé l'étranger dans le Danemarck. Illes
COndarnna a refiituer
~la
COUTOnne tOUS les fraÍS de
la guerre. Le doc de BPunfwich étoit tuteur des coro–
tes de Holflein ;
il
foutint avec fermet€ les intérets
de fes pupilles..
Déja
l'armée Danoife étoit clan
1~
duché de Slefwic:k; mais elle ne donna pas un combat
fans etre vaincue' n'inveftit pas
l
ne ville' fans etre
forcée d'en le ver le fiege. Contraint
a
offrir la pai'K,
.Eric
eífuya
la
honre d'un refus; fa fureur s'affouvit
fur les malheureux habi.tans de l'ile de Femeren, qui
furent maífacrés fur les ruines de leurs villages,
&
fur les cendres de leurs moiífons.
Eric
fe repentit
bientot de cette vengeance atroce; mais fes remords
~rnpuiífans
ne ré.paroient point les
mau~
que fes fol–
dars avoient commis. Un traité d'alliance qu'il con–
dut
av.ecla Pologne, n'effraya point fes ennemis.
I1
leur livra une nouvelle bataiUe, ce fut pour eux un
no
u
vea
u
tt:iE?mphe.
Il
courut enfuite
1'
Allemagne ,
impqrtunant routes les cours de fes plaintes ; ilparut
_a
celle de l'empereur, pourfuivit fa route jufqu'en
Paleftine ,
&
revint pour erre la viél:ime de tous les
défordres que {on abfence avoit caufés.
11
fallut re–
prenclre les armes
&
eífuyer de nouvdles difgrac;es
dans le duché de Slefwick.
Eric
défefpéré
d~
ne pou–
voir faire par lui-meme
a
fes
ennem~s
tout le .mal
qu'il
leur préparoit , fouleva les habitans des villes
de Vandalie contre leurs magiftrats, renouvella fon
alliance avec l'Angleterre,
&
renta en vain d'engager
cette puiífance dans fa querelle. Cependant l'efprit
de révolte fermentoit en Suede ; on reprochoit au
r0i de$ fautes qu'il avoit commifes, on luí en cher–
choit d'autres dont
il
étoir inno-cent; la domination
Danoife devenoit.chaque jour plus odieufe ; les re·
montrances du peuple étoient fieres, les répo1 fes du
roi étoient dures: tour fe fouleva;
Eric
vonlut paf·
fer en Suede, il.fit naufrage; revenu en Danemarck,
ce prince tenta de nouveaux efforts pour chatier les
Suédois rébelles. Les Danois commens:oient
auffi
a
fe laífer de fon joug;
il
voulut défigner
p~ur
fon
fucceífeur Bogilas fon neveu, duc de Poméranie. Ce
choix irrita la nation;
Eric
part, s'enfnit en Pruíre,
veut revenir en Suede , éprouve encore les caprices
de Ía mer, eft rejetté en Danemarck,
{e
hate de raf–
fembler toutes fes richeífes, s'enfuit dans l'ile de
Gothland; on le rappelle en Suede, il
y
reparo'it,
&
on le chaífe, les trois royaumes renoncent
a
l'o–
béiífance qu'ils luí avoient jurée.
Il
efr contraint
d'al–
ler dans 1'1le de Gothland cacher fon défefpoir
&
fon
infortune. Ses tréfors le confoloient de tout; ce fut
avec cette arme qu'il caufa dans
la
Scanie
&
daos la
Fionie quelques révoltes momentanées;
il
employa
encore fes richeffes
a
armer des corfaires, qui álle–
rent ravager les cotes , écumer les mers,
&
poner
la terreur jufqu'au centre des états fur lefquels il avoit
régné. Ce fut dans fa retraite
qu'll
compofa une hif–
toire chronologique des rois
~e
Danemarck.
Cependant Chriftophe de Baviere avoit réuni fur
ía tete les r.rois couronnes, que les nations foulevées
avoient arrachées au malheureux
Eric.
On ne le laiifa
pas tranquille dans le Gorhland; il fallut
l'y
attaquer
pour rendre la liberté au commerce ,
&
détruire les
·pir.ates qu'il envoyoit fur les m,ers; il fut affiégé dans
W
1sby ; fon courage fe ranirna :
il
fit
voir que fi
la
nature
lui
avoit refufé les ralens d'un roi, elle lui
avoit au mo ins donné la bravoure d'un foldat.
La
vilre fut emportée d'aífaut, il fe retira dans la
cita–
delle , le fiege continua
&
fut
terminé par une capi'–
tulacion; forcé de. fortir de l'ile de Gothland, il s'em–
barqua fur la flotte Danoife ; on
lui
offrir dans le
Danemarck un fejour agréable,
íi
toutefois il en eft
pour un fouverain détroné; ille re jetta,
&
ne voulut
point
etre
témoin de
la gloire
de fon
ennemi ' ni de-
1
E R I
metrrer pa:rmi fes fnjets qni l'avoient per{¡'cuté;
P.r·c
ret<,>nrna en Poméranie , o
u
il
vécut dix ahs eneore;
il ne
luí
manqua plus pour etre heureux que de
p~r
dre le fouvenir de fa grandeur paífée.
I1
mourut l'an
I4)9
a l'age de
77
ans. Ce prince étoit plus foible
que JI.?.échant., plns furieux
qu'~piniatre.
Le repentir
~uiv0it
de pres les effets de
fa
colére; brave, mais
1gnorant l'art de conduire une armée; connoi:ífant les
intérets des puiírances, mais n'ayant pas étudié le
ca:ur humain; fait pour. régner fur u? peuple tran–
qmlle , le fardean de trots couronnes eroit au-deífus
de fes forces. Son voyage en Palefiine fut fa plus
grand·e faure
&
l'époque de
to.usfes malheurs. Peu
~'en
fallut meme que le _retour ne lui fut fermé pour
Jamais.
U
éroit
a
Bucle. Un Syrien le fit peindre,
en–
voya fon portrait dans fa pe;nrie,
&
avertit fes amis
que cet homme, déguifé fousl'habit de pélerin, étoit
le plus puiifant roi du Nord. ll fut arreté des qu'íl
parot en Syrie, on alloit le tra1ner devant le fultan.
Mais
il
favoit que dans l'Orient, comme dans
le
N
ord, le plus farouche fatellíte n'eft pas infenfible
a
l'appat de l'or';
il
racheta fa liberté par fes largef–
fes.
(M.
DE
SACY.)
ERJ
e
Ifl ,
furnommé
Le fage,
(
Hijl. de Suede.)
roi de Suede, defcendoit d'une famille illufire
en
N
orwege. Gorher, roi
d~
eette contrée,
qui
afpi–
roit non·feulement
a
s'affranchir du ttibut qu'il payoit
au D anemarck, mai meme.
a
s'emparer de certe ·_
couronne, l'envoya
a
la cour de Frothon
III
vers le
commencement de l'ere chrérienne.
Il
devoit exa–
miner les forte'reífes du royaume, parcourir les
co..:.
tes' épier les lieux propres
a
la defcente 'féduire les
couni(ans,
&
former un partí pour fon maitre dans
les palais meme de fon ennemi.
E
ríe
étoit infinuant ,
avoir l'extéríeur doux , un langage emmiellé, une
figure intér liante; fon air de fra.nchife commen<;oit
la perfuafion , fon éloquence faifoit le refle. "
li
>>
venoit, difoit-il ,
a
la cour de Danemarck pour
»
admirer le jeune roi , profiter des lumieres de fes
" miniftres , étudier les progres des arts,
&
enrichir
:;, fa patrie des connoiífances qu'il venoit puifer ·par-
'" mi
les Danois ''· Frotbon fui bientot pris
a
l'appat
d.e \ .. s louanges ,
&
lui donna fa confiance. Les
courti ans ne l'eurent pas plutot vu qu'ils refii–
merent
&
jurerent fa perte. Grepa offrit au roi
de l'aíraffiner; le prince rejetta cette offre avec hor–
reur.
Eric,
pour fe venger, accufa ce minifire d'un
commerce crimine! avec la reine. On ordonna un
duel:
E
ríe
fut
vainqueur; mais
f1
fa viEl:oire étoít
la
fenle preuve des défordres de la reine , cette accn–
fation pouvoit bien etre une calomnie. D'autres
gú.erriets prirent la défenfe de la reine
Eric
com–
bartit
&
triompha encor'"'. Frothon fe crut trop h-eu–
reux de poífeder
a
fa cour un tel homme;
il
en fit fon
miniitre;
Eric
aima mieux régner en Danemarck fous
le nom de ce jeune
prioc~,
que- d'etre confondu en
Norwege dans la foute des courtifans.
U
rétablit l'or-·
dre dans ies finances, donna aux loix une vigueur
nouvelle, rendit aux armes Danqifes leur premier
luftre;
F
rothon paya tant de fervices en lui faifant
époufer fa freur,
&
le députa vers Gother pour de–
mand r
~
en fon nom, Alvide, filie de ce
prin~e.
Gother cons:nr tom-a .. coup- dans fon creur une paf–
fion vioiente pcur Gonnara; c'étoitainfi que fe nom–
moit l'époufe
d'Eric,
qui l'avoit fuivi dans f0n am:
baífade. Gother fit
a
e~
minifire une propofition
qu~
peint bien les mamrs barbares de ce íiecle. ''
C~de-
»
moi
ta
femme, luí dit-i},
&
je te
donnera~
en
" échange pour toi-meme cette Alvide, que
~u v1en~
, demande r pour
ton
máltre
».
Eric
prom1t rle
lUl
rendre fa
r
' ponfe dans peu Cle
jour.~;
il¡Jrofita de ce
délai pour enlever
A
lvide,&
l'a~ena
en Danemarck.
Quelque tems apres Jes Huns
ywre.ntav~c
u.n flotte
nombreufe attaquer
e
elle des Danots;
Ene
d1fper~a,
pnt,