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'S

E R

fer p1at

&

tranehant en forme de grand

&

large

con~

teau qui a le bout courbé en eroilfant,

&

une poi–

gnée de bois ; c'efr apres la coignée un des princi–

paux outils des bueherons. Les Jardiniers s'en {er–

vent auffi pour émonder les arbres ; les Plombiers

ont parei1lement

desJ'rpes

pour divers de leurs ou–

vraaes; les Vanniers particl}lierement, ceux qu'on

no~me

cLoturúrs

&

mandriers

{e {ervent de

laJ'rpe,

pour appointer les 'plus gr?s morceaux de cMtai–

gniers

&

alUres bOlS dont lis font les montans de

lellrs ouvrages. Les petirs bois

&

les ofiers s'appoin–

tent avec le couteau

a

travailler.

Pour forger une

ferpe

a

deux bi{eaux, le forgeron

met un morceau d'acier eh¡re deux morceaux d'une

barre de fer ,

&

{oude. Lor{que le tout efr bien cor–

royé, il donne

a

{aJ'rpe

la figure qu'il juge

a

propos.

La ferpe

a un bifeau d'acier comme la doloire.

(D.

J.)

SERPENT,

f.

m.ferpens, (Hifl. nat.)

animal qui

n'a point de piés,

&

qui rampe.

Voye{

REPTILE.

On

divi{e

lesferpens

en deux claifes ; la premiere con–

tient ceux dont la morfure n'eft pas venimeufe,

&

que l'on nomme

couleuvres;

ils font des reufs qll'ils

d épofent dans-des endroits chauds,

&

il en {ort au

bont d'un certain tems de petits

J'rpens, voye{

Cou–

LEUVRE,

&

lafig.

3.

de la Pl. XVI.

oll on a repré–

fenté un petit

ferpent

dans fon reuf. Les

firpens

de la

{econde clalfe font appellés

viperes

;

leur morfure efr

t res-dangereufe ordinairement, meme elle cauCe la

roort , fl on n'y appone un prompt remede; ils font

leurs petits tout vivans.

Voye{

VIPERE.

11

y a peu

d'endroits 011 il n'y ait des

ferpens,

ils aiment le

chaud,

&

ils font en plus grand nombre dans les pays

.méridionaux que dans les feptentrionaux; ils varient

beaucoup pour la..grandeur

&

la eouleur. Dapper,

hi¡1. de rAmérique,

fait mention

d'unferpent

que l'on

trouve au Bréfil,

&

qui a vingt-quatre piés de 10n–

gueur;

&

Chrétien Ment{elius

dit qu'il y en a dans les

I!ldes orientales qui dévorent

&

qui avalent un buf–

fle tout entier. Les auteurs qui ont éerit fur les

fer–

p ens

fe {ont contredits les uns les autres dans

la

plú–

part de leurs de{criptions, de fas;on qu'il efr tres-diffi–

cile de déterminer les différentes efpeces de ces

animaux.

SERPENT AMPHISBENE ,

on a donné ce 110m aux

ferpens

dont la queue efr auffi groíl'e que la tete; on

prétend qu'ils marchent en avant

&

en arriere com–

me les écrevilfes, c'efr pourquoi on les appelle auffi

doubles-marclzeurs.

SERPENT

des

tles

A ntÍlles,

dans le nombre des

lles Antilles, les {eules lles de la Martinique

&

d

Sainte-Alouíie nburriífent dans leurs forets

&

{ur

leurs montagnes une multitude de

ferpens

venimeux

dont la moríiue efr mortelle. Ce reptile tient de la

nature des vivipares ; la femelle produifant a-Ia-fois

jufqu'a {oixante

&

quatre-vingt petits ; on rencontre

desferpens

de huit

a

dix piés de longneur fur quatre

pouces de diametre

&

meme plus, eouverts fur le

dos d'une peau écaillée de couleur grife ou noire

marquetée, quelquefois verdatre ou d'un jaune–

brun; le delfous du ventre efr toujours plus pale

&

prefque blanc, couvert d'écailles plus grandes que

celles du dos ; leur tete , qui efr de forme triangu–

laire, un peu arrondie fur les angles, parolt comme

écrafée , ils ont les y eux petits, vifs , la gueule

demefurément fendue

&

garnie de petites dents;

fur les cotes de la mik hoire fupériel'rp

fr

' deux

longs crocs un peu courbes , fort pOil .r ux

el

leur naiífance, mobiles dans l'alvéole ,

&

percés

d'un petit trou latéral au-defius de la gencive, qui,

dans cette partie, parolt gonflée, renfennam une

vefficuIe remplie d'un venin du plus fllnefre el ceux

qui ont le malheur d'en éprouver les effets,

pr;

ei–

palement íi la piqllure reneontre une yeine ou une

artere, on ne doit point alors efpérer de remed •

,Tom

XV,

SER

Lesferpens

s'élancent avec une extreme rapidité ils

piqu~nt

de leurs

croc~

les parties qu'ils touchent:

&

y fennguent leur ve

mil

au moyen du petit trou laté–

ral dont on a parlé. Le partí le plus convenable

dans ces

o.cca~ons

efr de fe faire une forte ligature

a

-fept on hll1t dOIgts au-deífus de l'endroit piqué,

&

de

prendre pramptement un bon coup d'eau-de-vie

ou ,

el

fon défaut, d'avaler de l'mine toute chaude

~

íi on a tné l'animal, il

di

a-propos d'en écrafer

l~

t~te

&

de l'appliquer {ur le mal, ayant grande atten–

tlon de ne pas refrer en place, mais de courir tres–

vlte

?

~hercher

du fecours avant que l'enflure

&

l'af–

{onp~ílement

dont on efr pris ayent fait des progres.

Quolque dans un p( ys chaud, on fait tonjours du

f:u aupres du malade, on le couvre -bien,

&

on l'a–

gue un peu pour l'empecher de dormir au-moins

pendant vingt-quatre heures ; la foifqui le tourmente

ne

~oit

po!n.t etre

~tanchée

par de

l'ea~

fraiche qui

ferOIt permcleufe;

11

ne fallt pas non plus qu'il prenne

de nourriture , mais on lui fait avaler une forte dofe

de thériaque délayée dans de l'eau-de-vie,

&

'on

opere {ur la bleífure en

y

faifant des fearifications,

&

Y

appliquant les v'entol¡fes el plufieurs reprifes juf–

qu'él. ce qu'on juge qu'il ne refre plus de venin ; alors'

on metfurla plaie un cataplafme compofé d'ail pilé dans

un mortier de bois, avec une forte d'herbe appellée

maL-nommée ,

quelques autres plantes connues dans

l€ pays

&

un peu de poudre de tete ferpent.

A

v~nt

d'appliquer ces drogues, on en exprime le

{u<:;

pour le

faire boire au malade, leque! , al! bout de trois

Oll

quatre jours, doit etre hors de danger.

Les negres piayes , médecins ou forciers, font

ufage de la fuccion au-lieu de ventoufes, ayant foin

de fe rincet la bouche achaque fois avec de l'eau–

de-vie ; ils appliquent enfuite fur la bleífuré pluíieurs

íimples

&

drogues, dont ils fe réCervent la

conno.if–

fance ; c'efr un fecret qu'on n'a jamais pu tirer

d'eux.

"'Comme l'efpece

defirpent,

dont on vient de par–

ler, n'efr autre chofe qu'une tres-groHe vipere , on

pourroit fans doute avec {ucces f¡üre ufage du re–

mede que

M.

de Juffieu a employé íi hellrenfement

fur un homme qui, en herboriífant, fut piqué au bras

par un de ces animaux. Ce remede coníifre a faire

prendre au malade dix

a

douze gouttes d\:au-de–

luce dans du vin , le bien couvrir enCuite,

&

répé–

ter ce traitement de demi-heure en demi-heure, juf–

qu'a ce que les fueurs abondantes ayant emporté la

cau{e du mal.

La chair du

ferpent

étant rotie fur le gril

&

aceom–

modée comme celle de l'anguille ea tres· bonne au

goí'It, mais il n'en faut pas faire un long ufage, l'ex–

périenee ayant appris qu'elle {ubtilifoit trop le fango

Les

ferpens

changent de peau tous les ans ; ils fe

nourriífent de rats fauvages, de volaitles, de gre–

nouilles

&

d'infeéles ; ils s'endorment auffi-tot qu'ils

font repus , ju{qu'a ce que ce qu'ils ont avalé fe foit

entierement corrompu

&

confommé, car ces ani–

maux n'ont pas une autre fa<;on de digérei.

Serpent téte de clzien.

Cette eCpece fe trouve com–

munément dans l'ile de la Dominique ; fa longueur

efr d'environ huit el neuf piés,

&

fa groífeur efr plus

forte que le bras ; il a la tete ramaifée , ayant quel–

que rapport

a

celle d'un chien; fa gueule efr fendue,

bien garnie de dents , fans crocs ni venin. La peau

de ce

ferpent

efr couverte de petites écailles grifes

&

comme argentées fur les flancs ; le dos étant varié

d"

grandes marques noires bordées de jaune ,

&

le

..efious du v entre , dont les éeaiUes fom.

pr~fque

..

mffi

larges que l'ongle

&

fon minces , tire

1m

la

cOClleur de nacre de perle. La grailfe des tete-de–

chiens efr efrimée un fouverain remede contre les

rhllmatifmes ; on prétend qu'étant appliqllée

lID

peu

chaude ,

elle

appaire les douleurs

de

la goutte ;

la

O

ij