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S E R

SERMOLO

G

UE, f. m .

(Hifl." ecc/éf, )

nom.

qu'on donnoit aneiennement

a

un lívre

eecl~fia

ílique ou recueiL de fermons

&

homéEes des pa–

pes

OL!

d'autres perfonnages éminens en {cience

&

ea

piété',

&

qu'on li{oit antrefois aux [etes des

confeffeurs, de

la

TouíElÍnts, de la purification ;

&

tOllS

les jours depuis Noel jufqu'a l'oétave de

l'Épiphanie.

Poyez

HOMÉLIE.

'

.

SERMON, f. m. (

Gram.

)

difCOtrrs ehré,tien pro".

noneé en ehaíre , 'dans une eglife , polir inJl:ruire

&

édifier les fid eles.

:ERMON DE

J.

C.

(Critique

facrée.)

e'efr ai¡;¡fi

qu'OIl no ,1me le difeours que

J. C.

tínt fur la monta –

gOl!

á

fes apotres ,

&

qui fetrouve dans S. MaHhielr,

chapo v. vj. vi}.

n

importe de n,ons étenclre plus que

de eontume fut" ce difcours de notre. Seigneur, par–

ee qll'i l renferme plllfieurs préeeptes qm paroifrent

impraticables,

el

eaufe des eon{équenees qui en ré–

fultent néeeífairement. 'Par exemple,

J.

C. dit:

«

N e

" réf!fiez poin!

a

eelui qui vous fait du mal; au con–

" traire fi quclqu'un vous frappe

el

la joue droite ,

" prdtmtez-Illi auffi l'autre joue

n,

chapo v. v.3.9.

C'di:

interdire la défenfe, qui eít clll droit naturel de

tous les hommes, fa ns quoi ils ne {auroient fe con–

ferve r.

De

meme:" Si quelqu'un vous vent faire un

,"

prod~s

pbur avoir votre robe, laifle z-lui auffi vo–

" tre manteau

n.

Qu'on pratique ce préeepte , & les

gens de bien {eront expofés

a

toutes les injures des

méehans; on les

frappera~

&

on fe moquera de leur

p atience , qui les expofera

a

de nouvelles injures ,

&

au mépris. On les dépouillera de lem bien ,

&

on

les réduira eux

&

les leurs

a

la mendicité. E.ncare :

" Ne vous amaíl'ez point des tréfors

fur

la terre, 011

" les v ers

&

la rouitle les confument,

chapo vj.

Y .

" 1.9

>l.

Eíl:-il done défendu

a

un chrétien de pronter

des bénédiéhons du eiel, de l'héritage de fes and:tres,

&

du fueees de fon travail? Ne peut-il rien amaffer

p our l'avenir, ni prévenir les revers de l'adverfité ?

¡"audra-t-il qu'il vive au jour la jOllrnée, pendant

<¡u'il p¡;:ut tres-innocemment fe mettt"e

él

l'abri de la

difette,

&

amaíl'er de quoi fubfifrer, lorfqut;! l'age ou

la maladie le mettront hors d'état de travailler?

J.

C.

d it de meme :

«

Ne vous mettez point en peine de

" ee qu i regarde votre vie, de ee que vous mange–

>,

r ez. , de ee que vous boirez,

&

a

l'égard de vorre

" eorps de quoi vous vous habillerez,

chap. v . v.

23 " .

Sur quoi le {eigneur propofe

a

{es difcíples, l'exem–

p le des iféaux de I'air, qui ne fement ni ne moiíl'on–

n ent ,

&

qui n'amaíl'ent ríen dans les greniers :

&

ce–

lui des lis des campagnes, quí ne travaillent ni ne

fi–

lent,

&

que Dieu prend foin de vetir.

11

defend auffi

d'avoir aucun iouci pour le lendemain, paree que le

lendemain aura {oin de ee qui le regarde

, ¡bid.

Y.

j

J.

33 ' Il

veut enfi n que fes difciples demandent les eho-

1esqui leurfont néeefIaires, atlurés qu eDieul s leur

donnera,

e/Lap.

vij. V.7.

fuiv .

Pour aeeorder ces préceptes de

J.

C.

avee la prn–

denee

&

la juítiee , les interpretes ont cherché des

cxplications ; ils ont limité les expreffion

,gén~rales

du

auveur; ils y ont appofé des conditions. Qllel-

ues-uns ont

Cnl

que l'évangélifie avoit obmis quel–

~ues

paroles de

J.

C.

qui auroient {ervi

a

entendre

j

s eommandemens ,

&

a

prév enir les mauvaifes

<:.cnkqu nees qui en r 'fulteroient, fi les Chrétiens

1

s

obj(~tvoi

nt' la rigueur; d'autres ont imrgi né

dI.!;

eOl1ieils évangéIiques, c'efr-a-dire, des cookils

de

perfeétion , qu'on n'eH pas obligé de pratiquer

pOUJ

etr fauvé; mais qui donnent a eeux qui les ob–

í

rvent, un m 'rit fup rieur aux autres,

&

des de–

gres

le glcire clan le eiel. C'eít une mauvaife défaite:

tOllt efi pr' e pte , c rnmandem nt ;

&

fi bien com–

mandem nt, que notre Seigneur finit fon

fermoh1.U::

L

montagne , par la eom araifon d'un homme pru–

d

nt,

ui.

b¡'hir

la

maifon

{Uf

1

roe; c'eít celui qui

T~lme _~r.

SER

lO,) ,

Qb[érve

les

"Cbmmandemens OjN'il vieht de 'dónner ;

&

d'un homme infénfé qlli batit la maifon

fiu'

le fa"

lDle

chapo vij..v.

24.

Ó'

fui v.

r

Cepellda¡lt, comme on

e~hvietll'

que fi les

C111'é~

tieos veuLoient Ci>b{erver

.pltlfi~lH's

pe ces eommande.

mens de

J. C.

la foeíété feroit bien-tot renverfée'

~es

sens de bien en-proie a 'la viofe.nce des

mée~han; ;

le

~l.de.le,

ex.pof~

a."mollrir de

f3!n;t,

pa1

1

ce. qu'il n'auroit

rIen <trar.gne dans GrprofpeiHe, pOli!" re nourtir.

&

fe

I

vétir dans l'aclveJ',fité :_,en

IUI1

m ot., tout le Imonde

avoue que les préeeptes

d'" N S:

me

{OI1't

pas inc'Onlpa

tibIes

~vec l~ s~lt"eté.

&

la tranqliiU,ite'p u'blíqnes: vo'lla.

ce

qm

a oblIge les mterpretes,

a

l'étouiir a:cks

-refrri.

étions,

a

des modificatioros,

a,d~s

par<;rlcs fon'f.érÍten–

dnes ; mais tOlú oela n'efl: pas néceíl'aire

&

'nO~iS

pa–

rOI,tí trop

reeh~llC?é

:

:1n,'légil1~teuiJ qt;i

do nne

des

preceptes, -<!l.Olt s

exphql\l~t'

c1au'ement:,;

le~ paraao­

xes ne CO?Vletment

pO,mt

da.ns

les 101s; :chacún

y

apporterOlt des re-flmé'tlons

&

des modifications

él

fon gré.

!

'

Ce qui a jetté les interpretes daos l'erre'd'l' ' c'eí!

qn'~ls

ont

~ru

que les

pré,cep~es

clu S eigneut' d;ns:ces

trOlS chapures , regardolent

t0HS

'les Chréti'eiis ' au:

lieu qu:ils devoient

pr~nd~e

garde , qu'en.e.ore

~ll'il

y

en alt beaucoup qll1 fOlent corpmnns

a

~t0uS

les

~hr~tiens

,.il

y

~n

a beaue?up d'autres qui font par.

tlcuhers aux apotres du Selgneur ,

&

qui leur ont été

donnés pou!' l'exereíee clu minifiere dont ils furent

r evétus. C'eíl: ce que 1'on verra, fi l'on fait attention

au récit

d~

S. Luc, qui rapporte en abrégé le

}emzon

cl~

J.

C.

fur la tnontagne. Confultons-le; cet évanO"é–

lifre nOllS

ra~o~te, c~ap.

vj..

'JI.

12.

&

fui'Vans

,

q~1e

J.

C.

ayal'lt pa{fe la

11tut

en pneres fur une montaO"ne

lor[qu'il fut

j.ou

~

,

~ppella ~es

díkiples, e'eít-a-dire:

ous ceux

qU!

fal[olent profeffion de croít'e en luí;

&

qH'alors il en choífit douze , qu'il nomma

les

apótres.

Ai)fl~s

fela il defcendit dans la plaine avee eeux qu'il

venoit de {e choifir,

&

guérit un grand nombre de

malades. Enfuite

il

monta fur le penehant de la m611.

ta~ne,

s'y affit,

&

fes difciples s'approcherent de

1m,

Matth.

C. 'JI.

V .

j.

Ce font done ici les difeíples aux–

guels·jl avoit eonféré l'apofrolat :

alorsjettant les

yeltJc

j itr eux , il leur fjit;

ce font les paroles de S. Lue,

chapo vj. v.

20.

C'efr donc a eux qu'il s'adreíl'e ,

&

non

~n

général

él

toute la troupe, qui étoie

~u-bas

~e

la montagne.

I~

vient

~e

leur

~onfier

une eharge ;

11

leur donne {es mítruétlOns; nen de plus clair

&

de plus íimple.

'

11

ne faut apres eela que eonfidé rerdivers endroits

dufermon de

J.

C.

pour voir que c'efl:

a

fes apotres

qll'il parle :

"VOUS

etes le fel de la terre , vous etes

" la lumiere

C\U

monde, la ville.affife fur une monta–

»

gne ,

.!vlattlz.

C.

Y . V.

13 .

.14

» .

Toitt cela eonvíent ,

non en général aux

chrétien~,

mais allX apotres

de

J.

C.

deítinés par leur minifrere

á

préferver le

monde du vice,

&

a prévenir les jugemens de D lell

fm les hommes , en procllrant la converfion des pé–

cheurs. Ils étoient la lumiere du monde par la ¡:¿ré–

( icarion de l'Evangile ; ils étoient la ville affife

fi[r

une montagne, pour {ervir de modele

&

de fpeéta–

ele

a

l'univers;

ils

étoient la lampe 'qui devoit éclai–

rer tous ceux qui fo nt dans la maíron , favoil' dans l'E–

glife cle Dieu.

Il

les avertit qu'il n'eft point yenu

abolir la loi ou les prophetes, mais les aceomplir,

ibid.

Y. 1.9.

C'efr une infrruétion dont ils avoient

granel be[oin dans leur mini{lere. Illeur parle des pei–

nes

&

des récompenfes , non-feulement de ceux qlli

aur/ nt obfervé ou violé la loi, ee qui ne regarde que

les articuliers; mais auffi de eeux qui auront enfei–

gné aux hommes

el

la violer , Ol!

el

l'obferver ,

ibid.

_ Le Seigneur dit eneore

el

fes memes d¡feíples :

«

Cherchez premierement le royaume de Dieu

&

fa

»

jufiiee ,

&

les autres cbofes vous feroneaccordées

»

par-deífus,

ibid. cha}'. yj.

V.

33

>1,

On peut don.ner

O