100
SER
ment, pour la
e~n~rmatio.n_
duquel on
le.
pret:.
L~
premiere
&
la pnnCl¡yale ;aÍlon , pourquOl c;
e.lwqUl
manque
el
la parole donn e avec
fument,
m nte d -
tre puni , c'eíl paree qu ii a violé fes engagGmens; le
paqure le rend feulement plus eoupable,
digne
d'une pius rigoureufe punition. Quoiqu'il peche alors,
&
contre cette loi naturelle qui ordonne de tenir ce
que I on a promis ,
&
contre c lle qui d ' fend d'invo–
quer le nom de Dieu
t~mé
~aireme.nt' .cela ne chaDge
point la nature des obligatlOns qlll nadrent de-l' , n
tant que jointes enfemble, de telle maniere que la
violation de ce qui fe rapporte
a
Dieu, fuppofe ici
néceífairement une infrattion de I'autre
q"t1Í
regal de
les hommes , auxquels on s'engage en pr nant Dieu
a
témoin. On ne le prend
a
témoin , que pour con–
nrmer I'engagement
0 11
I'on entre envers ceux
a
qui
ron jure;
&
[¡ 1'on a lieu de crOlre qu'il veut bien fe
rendre garant de l'engagement
&
vengeur de ron in–
fratl:ion, c'eíl uniquement, parce que I'engagement
n'a rien en lui-meme qui le rende ou illicite , ou in–
valide.
Trailé des Lois natureLLes.
(
D.
J. )
SmMENT , {. m. (
Liairat.)
atteílation religieufe
de la vérité, de quelqlle affirmation , engagement,
promeífe ,
&c.
Mais nOU$ ne voulons pas ici confidé–
rer le
ferment
en théologien , en jurifconflllte, ni en
moraliíle ; nOllS en voulons parler en fimple littéra–
teur,
&
d'une fas:on tres-conciCe. On trouvera dans
les
mém. des inJ'.
des dérails étendus fm le meme fu–
jet
&
dans le meme plan, car cette matiere envi–
fag¿e de cette maniere, pr 'fente .quantité de chofes
agréables , curieufes
&
{olides; c'eíl l'hiíloire de
tous les peuples.
L'u[age des
Jermens
fut ignoré des'premiers hom–
mes. La bonne-foi regnoit par01i eux,
&
ils étoient
fide1es
a
exécuter leurs engagemens. Ils vivoient en–
femble fans foups:on, fans défiance. Ils fe croyoien.t
réciproqllement fur lem parole ,
&
ne favoient ce
que c'étoit , ni que de faire des
fermem
,
ni de les vio–
ler. Dans ees pt;emiers jours du monde naiífant, dit
Juvenal " les Grecs n'étoient pas toujours prets
el
jurer,
&
[¡ nous en croyons
M.
Defpréaux.
Le Normand meme alors ignoroit Le pa,jure.
Mais [¡tot que l'intéret perfonne! eut divifé
les
hom–
mes, ils c:mployerent pour fe tromper la fraude
'?c
l'artifice. Ils fe virent done réduits
a
la triíle néceffité
ele fe précautionner les uns contre les alltres. Les
promeífes, les proteílations ¿toient des lierrs trop
foibles; on tacha de leur donDer de la force en les
marquant du feeau de la religion,
&
I'on crut que
cellX qui ne craignoient pas d'etre infideles, crain–
droient peut:etre d'etre impies. La difcorde, fille de
la nuit, dit Heíiode, enfanta les menfonges, les dif–
cours ambigus
&
captieux,
&
ennn le
fimunl
,
[¡ fll–
neíle
a
tout morte! qui le viole. Obligés d'avoir re–
cours
a
une caution étrangere, les hommes crurent
la
devoir chercher dans un etre plus parfait. Enfuite
plongés dans l'idolatrie , le
firment
prit alltant de for–
mes différentes que la divinité.
Les Perfes atteíloient le foleil pour vengeur de
l'infrattion de leurs prome!I'es.
Ce memeflrment
prit
faveur chez les Crecs
&
les Romains : témoins ce
beau vers d'Romere.
Hl
)l.lo,Z,
.7T<t.I'T'
:rpop';,
~
7T<
t.VT'
t7T«)!oJ,h.
Je vous atteíle, foleil, vous qui voyez
&
qui en–
tendez tout.
Virgile a
imi.téla meme idée dans le iv. de l'E–
neide. ( oleil qtÚ éclairez par vos rayons tout ce ui
" fe paífe fur la terreo ... "
SoL
qui
!errarum flammis opera omnia LIlJlras,
&
dans le xij. livre.
Efto
nunc Jol teJlis
,
&c.
SER
Le~
Scytbes ufoient au
1
d'unfun
ent
gui
avoíe
je ne fai quoi de noble 'de
6
r
r
qui r pondoit
a!I'ez bien au caraétere un peu
f,~roce
de cett nation.
11
juroient par l'air
&
par le
im
terr le deux prin–
cipales d
I
urs divinir ' .
I
air
comme
~t
nt le prin–
cipe de la i
,&
le cimeterr comme étant l'une d s
caufes les plu ordinair de la mort.
Ennn les Crecs
&
le
Romau~
attefioient leu s
dieux, qui la plupart leur étoient communs , mai
fur-tout le deux divinir '
s
qui r ' fid ieilt
I
plu par–
riculierement allX
flrmens
que les alltr s, jc v ux dire
la d ' eíli
Fid!s
&
le dieu
FiJiu .
Le contr ' es , les i!les , .
1
s particllliers
a
oient
certainsfirmens
dont il ufoient davan
aae
,
f
Ion
1
di
fr.,
rence de leur 'tat, de leurs en a emcns , d
leur gOLlt, ou des di[poíitions de
1
ur
cO!ur. in
I
ks
vefiale juroient par la dé
ife
a
qui Hes toionr eon–
facrées.
Les hommes qui avoient cré' des dieux
a
leur
image , lem preterent allffi les
m~m es
foibleffi
,&
les crurent comme eux dan la n '
ceIl'it '
de donner
par des
fermens
une garantie
a
leur parole. Totlt le
monde fait que les dieux juroient par le ílyx. Jupiter
établit des peines tres-feveres contre quiconque des
dieux, oferoit violer un
Júment
[¡ re{pettable.
N
ous avons vu que la bonne-foi eut befoin pour fe
fontenir d'emprunter le fecours
desfermens.
II
fallnt
que
lesflmwls
el
lem tour, pour {e conferver dan'
quelque force, euífent recours
a
certaines cérémo–
nies extérieures. Les hommes efclaves de leurs fens ,
voulurent qu'on les frapp!h par des images feníibles"
&
a
la honte de leur raiCon: l'appareil fit fouvent
plus d'impreffion fur eux que le
Jermmt
meme.
L'nfage le plus aneien,
&
peut-etre le plus natu·
rel
&
le plus [¡mple, c'étoit de lever la main en fai–
{ant
firment.
Du-moins ce fut en
cette
forte que fe fit
le premier
firment
dont nous ayons connoiífance.
J'en
lev~rai
la main devant le Seigneur le Dieu tres–
hant, dlt Abraham. Mais les hommes ne fe conten–
tant pas de cette grande fimplicité, ceux qui pour
leur état étoient difiingués des autres, vonlurent
jufques dans cette cérémoriie, faire paroitre des fym–
boles
&
des infirumens de leurs dignités ,ou de leurs
profeffions. Ainfi les rois leverent leur (t:eptre en
haut,
les
généranx d'armées leurs lances ou leurs
pavois , les foldats ieurs ép¿es, dont quelqllefois
auffi ils s'appliquoient la pointe fur la gorge ,
D
Ion
le témoignage de Marcellin.
On crut encore devoir y faire entrer les chofes
facrées. On établit qu'on jmeroit dans les temples,
on fit plus, on ohligea ceux qui juroient
a
toucher
les alltels. Souvent auffi en jurant, on immoloit des
vittimes , on faifoit des libations ,.
&
l'on joignoit
a
cela des formules convenables au reíle de la pompe.
Quelquefois encore pour rendre cet appareil plus
terrible, ceux qui s'engageoient par des
femzens ,
trempoient leurs mains dans le fang
&
dans les en- .
trailles des viétimes.
Mais outre
ces
cérémonies, qui étoient prefque
communes
a
toutes les nations, il
Y
en avoit de par,.
ticulieres achaque peuple, tolltes différentes {elon la
ditférence de leur religion , ou de leurs caratteres.
On voit dans l'Ecrinlre qu'Abraham fait totlcher
fa
cui!I'e par Eliezer dont il exigeoit le
fermento
Jacob
mourant • preferit la meme
forma~ité
a
Jofeph: fur
quoi l'hiílorien Jofephe dir' fimplement, que cette
contume étoit générale chez les
H
'breux , qui felon
les rabbins juroient de la forte
pou~
honorer la cir-
conciíion.
'
. Les Scytes
accompagnoient leurs
fe,mens
de pra
J
tiques tout-a-fait conformes
a
¡eur g'nie ; lorfque
n .--
"ot
1
10ns,
c1it
l'un d'eux daos Lucien , nous
JU–
rer fol3ellement une amitié mutuelle, nous notls
iquons
le bout
au
doigt,
&
nous en
re~evons
le
fa.og