CON
mun
a
tous les fideles , ne s'exen;:ant pas bien en
commun, paífa au fouverain comme ayant le gou–
vernement de l'état, dont l'Eglife fai t partie.
En conféquence le Roí n'eut point d'égard aux
remontrances du parlement; il envoya , par le fei–
gneur de la Tremoille, un ordre précis au parlement
d'enregifirer le
concord'at
fans délibérer davantage:
ce qui fut fait enfin le
22
Mars
'5 '7•
mais avec pro–
tefiation que c'étoir du tres-expres commandement
du Roi réitéré pluúeurs fois, & que l'on continue–
roit d'obferver la pragmatique.
En effet, dans les contefiarions qui fe préfenterent
enfuite concernanr les nominations aux évech¿s
&
abbayes, le parlement jugeoit fuivant la pragmati–
c¡ue; au contraire, le grand confeil auquel Louife de
Savoie, régente du royaume pendant la prifon de
Franc¡:ois
l.
renvoya ces caufes , les jugeoit fuivant
le
concordat:
c'efi pourquoi le Roi, lorfqu'il fut de
retour, par une déclaration de
1 )27,
attribua pour
toftjours la connoiífance de ces fortes de matieres au
grand-confeil; ce qui contribua beaucoup
a
augmen–
t er cette jurifdiéhon.
Par diverfes bulles pofiérieures au
concordat,
les
difpoútions par rapport
a
l'expreffio n de la valeur
des bénéfices
&
aux mandats, furent révoquées ; la
nominarían du Roí fm érendue, meme aux évechés
&
abbayes qui avoient privilége d'élire.
Le parlement, le clergé,
&
les états aífemblés,
ont fait de tems en rems diverfes infiances pour le
r établiifement des é!eaions; on a me me fait long–
tems des prieres publiques, pour demander
a
Dieu
l'abolition du
concordac:
mais le
concordat
efi demeu–
¡·é dans le meme état, & efi préfentement obfervé
fans aucune contradiaion.
Dans les pays conquis
&
aurres qui ont été réunis
a
la France, pofiérieurement au
concordat
,
le Roi
nomme aux béoéfices en venu d'indults parriculiers
qui ont été accordés en divers tems par les papes.
Pluúeurs auteurs ont écrit conrre le
concordat
&
conrre le chancclier du Prat, avec lec¡uel il fut con–
el
u.
ll
faut néanmoins convenir, comme l'obferve M.
le préúdent Henaut, que les annates contre lefquel–
les on s'efi beaucoup recrié, n'ont point été érablies
par le
concordac,
mais par une bulle qui fuivit de
pn!s;
&
elles furent depuis refuaintes aux bénéfi–
ces conúfioriaux: qu'a l'é¡¡ard du
concordat ,
il efi
jufie en ce que pour la nommation aux grands béné–
fices , il n'a fait que rendre au Roi un droit dont
f~s
prédéceifems avoient long-tems joiii; que nos Rois
a yant fondé la plftpart des grands bénéfices, la col–
lation doit leur en appartenir; que c'eíl: au Roi
a
exercer les droits qu'exen;oient les premiers fide–
les,
&
qu'ils lui onr remis lorfque l'Eglife a été re–
c;tte daos l'état pour prix de la proteaion que le Roi
accordoit
a
la religion ; que les éleaions étant de–
venues une úmocie publique, les grands íiéges étOient
fouvent remplis par des gens de néant peu propres
a
gouverner;
&
qu'a chofes égales, il vaut mieux–
que ce foit la nobleife.
Y oye{ les hijloriens de France
auxannJes
t.5 t.5 (,.
jitivantes; Le ttxte du concordat,
&
ú
commentaire de
Rebuffe,
&
les traités de
Genebrard
&
Dupuy.
(A)
CoNCORDAT,
entre
Sixte If/.
f,>
Louis
XI.
efi
u n accord qui fut fait entr'em< en
1472.
Il
el1 rap–
porté dans les extravagantes communes
chap.
1.
de
trmga
&
pace
,
ch.
j.
&
comnience par ces mots:
ad univerjtztis ecclifia!.
Par ce
concordar
Sixre
IV. vou–
lant pacifier les diifenúons qui Jitbíiíl:oient enrre la
cour de Rome & la France,
it
l'occaíion de la prag–
roatique.fanüion, donna aux collareurs ordinaires
fix mois libres pour confercr les bénélices; fc¡:avoir,
Février , Avril, Juin, Aoftt, Oüobrc
&
l)écembre,
au lieu qu'ils n"avoient auparavant que quatre mois
Tome III.
CON
libre~,
pendan! lefquels ils n'étoient pas fuj ets aux
graces expeüatives; il fe réferva néanmoins la fa–
culté
d"a~corder
íix ¡¡races_; ilfe réfe;va auffi jufqu'a
un cenam tems la dtfpoíinon des benélices de Fran–
ce , poítedés par les cardinaux
&
par leurs fami–
liers; il lit auffi quelques reglemens !itr le jugement
d~s
caufes
&
appellations,
&
ordonna que les taxes
fanes par Jean XXII. pour les bénéfices feroient ob–
fervées ; mais ce
concordat.
ne fut pas exécuté: le
procureur général de Saint- Romain s'y oppofa
comme étant contraire aux decrets des conciles de
Con~ance
&
de Bafle , felon la remarque
&
note
margmale de Dumoulin fur l'extravag.
ad univerfa–
bs,
fur le mot
pro!t dolor. Yoye{ les notes for Üs in–
dults,
par Pinfon,
tome
l.
p.
3
".
(A.
)
CONCORDAT GERMANiQUE, efi un accord fait
en '447 entre le
lé~at
du faint íiége , l"empereur
Fréderic
III. &
les pnnces
d'
Allemagne, pour raifon
des églifes, mo naíl:eres
&
autres bénéfices d'Atle–
m:~gne,
confirmé par le pape Nicolas V.
Par ce
concorda1,
le pape fe réferve tous les bé–
néfices mentio.nnés dans les extravagantes
execrabi–
lts 4·
&
ad regunen
13.
aux modifications fuivantcs .
1°,
11
con!erve ou plutót il rétablit la liberté des
éleaions dans les églifes cathédrales , métropoli–
taines
&monafiere~,
&
s'oblige de les confirmer;
a
moms que pour de ¡ufies caufes & de !'avis des car–
dinaux , il ne fl'tt néceíl"aire de pourvoir un fuje t
plus digne & plus capable.
2°. Illai!Ie les confirmations des éleaions
dans
l'o rdre commun aux fupérieurs,
&
promet q;t'il ne
difpofera point des prélatures des moniales,
a
moins
qu'elles ne foient exemptes , auquel cas meme
il
n'en
difpofera que par commiffion
ad parus.
J
0
•
Il
abolit les expeaatives pour rous les autres
bénéfices inférieurs ,
&
en donne aux ordinaires la
libre difpoútion pendant úx mois , femblable a l'al–
ternative des éveques de Bretagne.
4°.
Si dans les trois mois du jour que la vacance
fera connue, le pape n'a pas pourvtt penda
m
les mois
qu 'il s'eíl: réfervé' il fera permis
a
l'ordinaire de
pourvoir.
5°. I1
el1 dit que le tems pour accepter cette al–
ternative commencera
a
courir
a
l'égard du pape'
a
compter du premier Juin lors prochain'
&
durera
a
!'avenir s'il n'en efi aurrcment ordonné du confen–
tement de la nation germanique dans le prochain
concile.
6°.
L es fruits de la premiere année des bénéfices
vacans (eront payés par forme d'annate, fuivant la
taxe délivrée par la chambre , appellée
communs
Jervias.
7°.
Que íi les taxes font exceffives, elles feront
moderées, & qu'a cet effet il fera nommé des com–
mi!faires qui intormeronr de la qua lité des chofes,
des circonfiances, des tems
&
des lieux.
8°.
Que les taxes feronr payées moitié dans l'an
du jour de la po!le!l'ion paiíible,
&
l'autre dans l'an–
née fuivante, &
~u
e
fi
le bénéfice vaque pluíieurs
fois dans une annee , il ne fera néanmoins díl. qu'une
'feule taxe.
9
o.
Que
e
elle des autres bénéfices inférieurs fe
payera pareillement dans l'an de la poífeffion paiíible;
mais 9u'on ne payera rien pour les bénéfices qui
n'excederont point vingt-quatre florins ou ducars
d'or de la chambre.
E nfin ce
concordat
veur, que pour l'obfervarion
de ce qui
y
eíl: reglé ,
1'
Allemagne propremenr dite
ne foit potnt diftinguée de la nation Germanique en
général.
Il
y eut en
1
p6
une déclaration du pape Grégoire
X[!!.
au fujet de la reveríion "du droit de conférer,
en
e
as que le pape n'ait pas pourvíi dans les trois
mois , par laquelle il efi dit que les trois mois c.om-
MMmmm