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obferver que felon le fyfreme commun des Gram.:

mairiens, la fyntaxe fe divife en deux ordres; !'un de

convenance, l'aurre de régime,

Mlthode de P . R.

a

Ia

tete

du era

id

de La.fyntax:<, pag.

J .5.5.

La fyntaxe

de convenance, c'efr l'uniformité ou reífemblance

q u1 doit fe rrouver dans la meme propoGtion ou

dans la meme énonciation , entre ce que les Gram–

m airiens appeUent les accidens des mots ,

diaionum

acá dentia;

tels (ont le genre, le cas ( dans les langues

qui ont des cas ), le

n~mbre

&

1~ p~rfonne ,

c'dl:–

;)..dire que íi u n fubfrantlf & un ad¡eilif font un fens

p artiel dans· llne propoíitio n , & qu'ils concourent

enfemble

a

former le fens total de cette propofttion,

ils doivent erre au meme genre, au meme nombre,

&

a,

u meme cas. C'efr ce que j'appelle

uniformitl d'aui–

dens,

& c'efr ce qu'on appelle

concordance

ou

accord.

Les Grammairiens dillinguent pluíieurs Cortes de

~oncordances.

1°.

La

concordance

ou coAvenance de l'adj eél:if

avec fon fubíl:antif:

D eus fanaus,

Dieu faint

;janaa

Maria,

fainte M arie.

2.

0

La convenance du relatif avec l'antecédent:

'D eus ljuem adoramus,

le Dieu que nous adorons.

3°.

La convenance du nominatif avec fon verbe:

I!etrus Legit,

Pierre lit;

Petrus

&

Paulus Leg unt,

Pier–

r e & Paullifent.

4° .

La convenance du refponftf avec l'interroaa–

tif, c'eíl:-a-dire de la réponfe avec la demande :

D.

Quis te redemit?

R.

Chrijlus.

'

' 5°. A

ces

concordances,

la méthode de P. R . en

ajoúte encare une aurre, qui

eíl:

celle de l'accufatif

avee l'infinitif,

P etrum

ej[e

doaum;

ce qui fai t un fens

qui eíl:, ou le fujet de la propoíition, ou le terme de

l'aél:ion d'un verbe. On en trouvera des exemples

au mot CoNSTRUCTI ON.

A

l'égard de la fy-ntaxe de régime,

régir,

difent les

Grammairiens,

c'efl loifqu'un

1not

en obLige un

auue

a

occuper telle ou telle place dans le difcours, ou qu'illui

Í[flpoft la loi de prendre une telle terminaifon ,

&

;

z.on.

u ne autre.

C 'eíl: ainíi que

amo

régit, gouverne l'ac–

cufatif, & que les propoGtions

de, ex,pro,

&c. gou–

.vernc;:nt l'ablatif.

Ce qu'on dit communémcnt [ur ces deux forres

de fyntaxes ne me parolt qu.\m langage métaphori–

que, qui n'éclaire pas l'efprit des jeunes gens, & qtú

les accoúrume a prendre des mots pour des chafes.

IJ

eíl: vrai que l'adjeél:if doit convenir en genre, en

n ombre

&

en

e

as avec fon fubíl:anrif; mais pour–

quo i? Voici ce me femble ce qui pourroit e rre uti–

l~ment

fubllitué au langage comrnun des Grammai–

nens.

Il

faut d'abord é tablir comme un príncipe certain,

que les mots n'ont entr'eux de rapport grammatical,

que pour concourir

a

former un fens dans la meme

pro poíition, & felon la confrruél:ion pleine; car en–

fin

les termin aifons des mots & les autres íignes que

la Grammaire a trouvés établis en chaque langue ,

n e_ fo nt que des íignes du r apport que l'efprit con–

s o n entre les mo ts , felon le fens particulier qu'on

Veut lui faire exprimer. Or des que l'enfemble des

';'Ots énonce un fens , il fait une propoíition o u une

~nonciation.

~nú

celui qui v eut faire entendre la raifon gram–

m attcale de qu elque phrafe , doit comrnencer par

r angcr les mots felon l'ordre fncc eili f de leurs rap–

P~;:.f~ ~~

lefquels feuls o n a pperc;:oit, apres que la

fi

ponn

1

r

fin,e ' comment chaque mo t conco urr a

er e 1ens

to tal

Enfuite on do' ·

·

rendus. C es

mo~

expnmer tous les mots. fous-en-

e' no

é

e t U font la cattfe pourquot un mot

nc

a

un

e e

termj ,

r

.

p luror

'une aurre.

A d

nau on _o u .une

reU~

pofioon

l a

cauf~e

ce énitif

Cazj!CaJ!or:s ,

ti efr é vtdent que

. íl:

g

ons

n efi

pas ad

c'eíl:

adem

J~'caíl:~':.~-entendu

;

ad

adem

Cajlf)ris ;

au temp le

CON

Vo ila ce que j'entens par

foire

la

conjlruélion

·

c'etl

ran~er

les mots felon l'ordre par lcquel fe1,l

il~

font

un lens.

Je conviens que felon la confl:ruél-ion u fuelle cet

~rdre

ell: fouvent interrompu; mais ob(ervcz'que

1 arrangement le plus éléganr ne fom1eroit aucun

fens '· íi ;'pres que la phrafe eíl:

linie

l'efprit n'apper–

cevo!t I_ordre dont nous parlons.

erptntem

1•idi.

La

tern:nna!fon de

.ftrpmtem

annonce l'objer que jc dis

avotr v_u; au heu qu'en Franc;:ois la poíition de ce

mot

qu~,

e!!" a_rres le verbe, eíl: le íigne qui indique

ce que

¡

at vu.

O bfervez qu'il n'y a que deux fortes de rapports

entre ces mots, relativement

a

la confi:rué\ion.

l.

R apporr, ou raifon d'identité (R.

id.

le mame).

Il.

Rapport de déterminarion.

1.

A'

l'egard du rapporr d'identité, il efi évidcnt

que le qualificatif ou adjeélif, auili bien que le v r–

be , ne font au fond que le fubll:antif m&me confi–

déré avec la

qualit~

que l'adjeél:if énonce, ou avec

la maniere d'etre que le verbe attribne au fubfian–

tif : ainíi l'adjeél:if & le verbe doivem na ncer les

m emes accidens de Grammaire, que le fubfiantif

a

énoncé d'abord; c'ell:-a-dire que íi le fubfiantif e(\

au íingulier, l'adjeél:if

&

le verbe doivent

~rre

au

fingulier, puifqu'ils ne font que le fubíl:antif meml)

coníidéré fous reUe ou telle vt•e de l'efprit.

Il

en efr de meme du genre' de la perfonne '

&

du

cas dans les langues qui o nt des cas. T e! ell: l'elfet

du r apport d'identité ,

&

c'efr ce qu'on appclle

con–

cordanu..

2 .

A

l'égard du rapport de détermination,

e

om–

me nous ne pouvons pas communément énoncer no·

tre penfée tour d'un coup en une fcule parolc,

l~

néceffité de l'élocution nous fait recourir

a

pluGeurs

mots , dont l'un ajoiJte

a

la íigniJication de l'autre .

ou la reíl:reinr

&

la modifie; enforte qu'alors c'eí\

l'enfemble quiforme le fens que nous voulons énon–

cer.

Le.

rapport d'idenrité n'exclut pas le rapport de

détermination. Quand je dis

l'!tomme f avant,

ou le

favan.e lwmmr , favant

modilié détermine

llomme

;

cependaot

il

y a un rapporr d'identité entre

lwmme

&favant,

puifque ces deux mots n'énonccnt qu'un

m

eme individu, qni pourroit etre exprimé en un feul

mor,

doaor.

Mais le rapport de détermination fe rrouvc fou·

vent fans celui d'idencité.

Diane étoit jaur d 'Apol–

lon ;

il

y

a un rapport d'ideotité entre

D ian_e

&;J~ur :

ces dem< mots ne font qu'un feul

&

mí!me mdtvtdu;

& c'eíl: pour cene feule raifooqu'en

~a~in

!ls

fonr.au

meme cas ,

&c. D iana erat f oror.

1a.Js

n

y

a qu un

rapport de détermination

cntrefaur

&

Afol!on:

ce

rapport eíl: marqué

en

L~tin

par la ternunaifon du

génitif dcfrinée a détermtner un n?m

d'efpec~,

fo–

ror A po!linis;

au lieu qu'en Franc;:ots le mor d

AP_o/...

ion.

eíl: mis en rapport avccz

(aur

~ar

la

_ prépoli~on

de

,

c'ell:-a-dire que cette prépoúnon

fan

c~nno•rre

que le mo t qui la fuir détermine le nom qu• la pré-

cede.

Pierre aime la wrw :

il y a

con cordance

ou rapport

d'idenrité entre

Pierre

&

aime ;

&

il y a

rapp~m

de

déterminacion entre

aime

&

wrtu.

En

Fran~l5 ,

ctt

rapport efr marqué par la

pla~e

ou poíidon. du mot;

ainú

verm

eíl: apr s

airne:

aulieu qu'cn Lano ce_rap-

.

or

·

&

1

el1

port eíl: indiqué par la rermmauon

vtrtuum

'

indifférenc de placer le mot avanr ou apres !e

v~rbe

>

cela dépend ou du caprice

&

du goüt

part~culier

de

l'écrivain, ou de l'harmonie ' du

conco~rs

r lus ou

moi ns_agr_éables des fy llabes des mots

qtU

prccedent

o u

qru

fuivent.

,

.

11

y a autant de forres de rapports de determ.tna–

rion , qu'il

y

a de queíl:ions qu' ttn mot

~ déternun~

donne lieu de faire : par exemple

/~

R o; a donnl,

he

quoi .

une

penjion:

voil la d ccn runauon d

la

h.o.: