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'774

COM

.:rue peu on point d'alténtion. J'obferverai feuJe;

ment que de

m~me

que

l'ho~me

de lett.res racont_e

un fait en htll:onen, ·o

u

en poe

te, un pcmtre en fa tt

}e fujet d'nn ra_bleau hiíl

:oricp.te

o u

po~tiqu~.

Da_ns

~e

premier

~as,

tl femblc

que rou

s les e rres tmagmat–

res, tomes les qualités métaphyíiques perfonnifiées,

en doivcnr erre bannis; l' hill:oire veut plus de vé–

rité ;

il

n'y a pas utl de ces écans dans les batailles

d'Aiexandre; & il femble dans le fecond cas, qu'il

ne foít guere permis de perfonnifier que celles qui

l'ont roftjours été,

a

moins qu'on ne veuille repan–

d.t·e une obfcurité profonde dans un fujet fort clair.

Auffi jc n'admire pas autant l'allégorie de Rubens

dans 1'accouchement de la reine , que dans l'apo–

-théofe de Henri ' ilm'a toftjours paru <¡ue le premier

de ces objets demandoit toute la vérite de l'hiíl:oite,

&

le fecond tour le merveilleux de la poéíie.

On appelle

compifz¡ions extravagantes ,

celles olt

les figures ont

desformes

&

des

mouvemens

hors de la

nature

;conlpojit.ionsforcées;,

celles oit les

mouvemens

&

les paffions pechent par exces;

compojitions con–

fufes,

ce!les oit la multitude des objets

&

des inci–

dens é clipfent le fujet principa l ;

compifztions.froid,s,

c elles ott les figures manquent de paffions

&

de mou–

vemens;

com.pifztions maigres,

ce!les oit le peintre

n'a pas fft tirer partí de fon fu jet, o u dont le tujet ell:

ingrat;

compofitions charg<es ,

celles ol1 le peintre a

montré trop d'objets,

&c.

Une

compifztion

peut aifément etre riche en figu –

Tes

&

pauvre

d'idées;

une autre

co11zpif¡tion

exci tera

b eaucoup d'idées, o u en in culc¡uera forte ment une

feule,

&

n'aura qu'une figure. Combien la repréle n–

tation d'un anachorete ou d'u n philofophe

abto.bé

dans une méditation profonde n'ajofnera-t-

elle pas

e\

la l'ei nture d'unc folitude ? il femble qu'une folitu•

d e ne d·emande perfonne; cependanr elle fera bien

plus folitude íi vous y mettez un erre penfant. Si

vous faites tomber un torrent des montagnes,

&

que

v ous vouliez que j'en fois clfrayé , imitez Homere,

placez

a

l'écart un berger dans la montagne' quien

écoute le bruit avec efti·oi.

Nous ne pouvons trop inviter les Peintres

a

la lec–

ture des grands Poetes,

&

reciproquement les Poetes

n e peuvcnt tro p voir les ouvrages des grands Pein–

tres; les premier<

y

gagoeront du gotlt , des idées,

d e l'élevation; les feconds , de l'exaélitude

&

de la

v érité. Combien de tableaux poériques qu'on admi–

r e,

&

dont o n fenriroit bien-tot l'abfurdtté

íi

o n les

e xécutoit en peinture?

ll

n'y a prcfque pas un de ces

p oemes appellés

ttmples,

qui n'ait un peu ce défaut.

f'lous lifo ns ces

temples

avec plaiftr; mais l'architeéle

c¡ui réalifc dans fon imagination les objets

a

mefure

que le poete les lui ofire, n'y voit felon toute appa–

r ence qu'un édifice bien confus

&

bien mautrade.

Un peintre qui aime le íimple, le vrai

&

le grand,

s'attachera particulierement

~

Homere & ;\ Platon.

J e nc dirai ríen d'H omere, perfonne n'ignore juf–

qu'ou ce poete a porté l'imitario n de la narure. Pla–

t on eíl: un peu moins connu de ce coté'

j'o[e

pour–

t ant atrfu·er qu'il ne le cede guere

a

Homere. Pref–

que toutes les entrées de fes dialogu es font des chefs–

d'ceuvre de vérité pittorefque : o n en rencontre me–

me dans le cours du dialogue ; je n'en apporterai

qu'un exemple tiré du banc¡uet. Le banquet qu 'on

regarde communément comme une chalne d'hymnes

á

1'

Amour chantés par une troupe ele philofophes ,

e íl: une de; apologies les J.>lus délicates de Socra te.

On fait trop le reproche m¡uíl:e auquel fes liaifons

~troi tes

avec Alci?ia?e l'avoienr expofé. Le crime

•mputé ;\ Socrate

ero~t

de n ature que l'apologic di–

rc;Etc

dcveno!r.

une

J_nJl~re;

auffi Platon n'a-t-il garde

den fa ire le !u¡er prmc1pal de fon dialogue.

JI

atrem–

blc

des philofophes dans un banquet : il leur fai t

Panter l'Amour. Le 1·epas

&

l'hymne étoicnt fu¡- la

C O M

iln, Iorfqu'on entend un grand bruit dans le

veíli~

buJe; les portes s'ouvrent,

&

l'on v oit Alcibiade

~O~tronné

,de lierre

&

environné d'une troupe

de

¡oueufe_s d m_fir.u'!'eós. Plat<;>n

~ui

fuppofe cette poin.

~~

de '

~m

qlll a¡ome

a

la

gau~_te

'!>'

qui difpofe

a

1

'in~

difcretwn. Al_c,btade entre;

il

dt vile fa couronne e

11

? eux autres; tl en remet une fur fa tete,

&

de l'autr'"

1! cemt le front de Socr.ate : il s'informe du ti

1

jet de

la. converfat1on; les ph.lofophes ont tous chamé le

tnomphc-de I'Amour. Alcibiade chante fa défaite par

la Sagetre,ou les elforts inutiles qu'il a faits pourcor.

romprc Soerare. Ce récit eíl: concluir avec tant d'art

qu'on n'y appen;oit par-tout qu'un jeune

liberti~

que l'yvretre fait parler,

&

qui s'accufe fans méoa–

gement des detreins les plus corrompus

&

de la dé.

bauche la plus honteufe: mais l'impreJiion qui reíl:e

a u fond de !'ame , fans qu'on le

foup~onne

pour le

moment, c'eíl: que Socrate eíl: Írinocent, & qu'il eíl:

tres-heureux de l'avoir été; car Alcibiade emeté de

fes propres charmes, n'eiit pas manqué d'en relever

encere la puitrance, en dévoilant leur effet perni–

cieux !ur le plus fage des Athéniens. Q ue! tablean,

que l'entrée d'Aicibiade

&

de fon correae au milieu

des philofophes ! n'en feroit-ce pas en;ore un bien

intéretlam & bien digne du pinceau de Raphael ou

de Vanloo, que la repréfemation de cette atrernblée

d'hommes vént!rables enchalnés par l'éloquence

&

les charmes d'un jeune libertin ,

pendmtes ab

oa lo–

quentis?

Quanr aux parties de la Peinture dont la

compotition fuppofe la co nnoitrance ,

voye{

Coto–

RIS ' DESSEIN ' DRAPERIE> '

PERSPECTIVE '

GROUPES, CouLEURS , PEtNTURE,

CLAIR-ons~

CUR, ÜMBRE,LUMIERES,

&c.

Nous n'avons dfl

expofer dans cet anide que ce qtli en concerno.i.t

l'objet particulier.

'

COMPOSITION,

dans le Commerce,

Ce

ditd'un

con~

trat palfé entre un débiteur infolvable

&

fes créan–

ciers ' par Jeque! ceux-ci ·confentent

a

recevoir une

partie de la dette en compenfation du !OUt,

&

e}\

conféquence donnent une quittance générale.

Compojition,

fe dit attffi,

dans

le

Commerce,

du bon;

marché qu'on donne d'une chofe;

[aire bonm comP.o·

Jition de fa rnarclzandife ,

c'eíl: fe reHicher fur

1~

pnx.,

COMPOSITION.

(Pizarm.)

Yoye{COMPOSE.

CoMPOSITION

en tennes d'f mprimerie:J

s'entend

de l'arrangement des lettres, qui , levées. les unes

apres les autres, forment un nombre de !tgnes, de

pages ,

&

de feuilles. Un ouvrier compoíitei_U" lt1ter–

rogé pour favoir ol1 il en ell de fa

comp'!ftuon,

ré•

pond : il me r eíle

a

faire

6

pages

20

hgnes de

com•,

pifztion

pour pa rfaire ma feuille.

COMPOSTELLE, (

Géogr. mod. )

v ille fameufe

d'Efpagne

a

cau fe du pélerinagc de S. Jacques, ?ont

on croit que les reliques y repofent, fur les nv•eres

de Tambra

&

d'Ulla.

L ong.

28.

la~.

42· .54.

.

COMPOSTELLE,

(la llOuve/le ) Geog.

mod.

Vllle

de

1'

Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Ef–

pagna , dans la province de Xalifco.

Long.

270.

r.5~

Lat.

2 1.

..

.

.

1

COMPOSTEUR,

(.m .

injlrument

d'l mpnmme,

&

particulier

a

rouv;ier compotiteur. C'eíl: un

m~~

ceau de fer

0 11

de cmvre' plat' po!t' de neuf

a

dt. .

pouces de long

fur cinq

a

íix ligues de large,

&

portant un

rebot~cl

de deux

a

n·ois Iignes de

ha~c

?ans

·¡

n.

·

"

J

exrre'm¡te an-

toute

(a

Ionaueur;

1

en ternune

a

on

·,

. ,

íl:

tétieure en forme d'équerre; l'autre

cxtremHe

~n

d.

arrondie: le co rps eíl: une efpece de lame percee e

p luíieurs trous de difiance en difiance,

P,~ur

rec;–

voir par- detro'us une vis ,

&

par- delliJds

1

ecro:' é e

,

n.

é h

' par ]es eux cot s

cene vts; cet ecrou en

e

ancre

.

ur

íli '

& deftiné

a

ferrer

OU

detferrer deUX

pC~I,teS

c

1

,o

l

fie¡

d

.

de long po1ees

une ur

e trots ou quatre pouces

d

¡

l'autt·e

&

fur la Jame dont elles n'exce ent pas a

'

'

· "' 1' '

&

ap

largcur, maintenues entr!< la VJS """

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:r.on

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