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77

2

COM

la portée

&

!~

caraélere

d~s

voix

~

d7s

infit¡Im~ms

;

les chants qu1 font de fac1le ou diffic,Ie execunon;

ce qui fait de l'effet

&

ce qui n'en fai t pas; fentir le

caraélere des clifférentes mefu res, celui des différen–

t es modulations , pour appliquer toujou rs !'une

&

l'autre

il

propos; favoir toutes les regles particulie–

res que le gout a établies , comme les fugues, les

imitations, les canons, les e aífes-contraintes (

Voy.

ces mots)

;

&

enfin erre capable de faifir ou de for–

mer l'ordonnance de tour un ouvrage, d 'en fuivre

l es 'nuances,

&

de fe remplir

f~!n

quelque maniere de

l'efprit du poete , fans s'amufer

a

courir apres les

mots. C'efi avec raifon que nos muficiens ont donné

le nom de

paroüs

aux poemes qu'ils mettent en chant.

On voit bien

en

effet par leur maniere de les ren–

dre, q u e cene font pour eux que des paroles.

Les regles fonda menta les de la

compofition

font

t oujours les

m emes;

mais elles rec;oivent plus o u

m oins d'extenfion o u de relachement,felon le nombre

des parties: car

a

mefure qu'il

y

a plus de parties, la

compofition

deviene plus difficile,

&

les regfes font

·auffi moins fév eres. La

compofition

a

deux parties s'ap–

p elle

duo

,quand les deux part1es eha ntent également,

&

qu e le fujet (

f"oyer ce mot)

el!: partagé entre elles.

Que

fi

le fu¡et efi dans une partie feulement,

&

que

l'autre ne faífe qu'accompagner, on appelle alors la

p remiere

récit,

ou

j'olo,

&

l'autre

accompagnement,

ou

baffi-continue

íi

c'efi une baífe.

Il

en el!: de meme

<lu

trio

ou de la

compofition

a

tro is parries' du

qua–

ruar,

du

quinque ,

&c.

Voy•{ as mots.

On compofe, ou pour

le~

voix feulement, ou

pour les feuls iníl:rumens, ou pour les infirnmens

&

les voix.

Les

chanfons font les feules

compofitions

qui ne foiént que pour les voix; encore

y

joi nt-on

fouvent quelqu'accompagnement pour les foútenir.

r oye{

AccOMPAGNEMENT. L es

compofitions

in–

firumentales font pour un chreur d'orcheíl:re,

&

alors elles

s'appellent.J.Ymphonies, concerto;

ou pour

quelqu'efpece particuliere d'infirument,

&

elles

s'appellentj'onates. Voye{ ces mots.

Quant aux

compofitions

deíl:inées pour

les

voix

&

pour les iníl:rumens , elles fe divifent parmi nous en

d eux efpeces principales; favoir mufique latine ou

mufique d'églife,

&

mufique franc;oife . Les muiiques

deíl:inées pour l'églife, foit pfeaumes, hymnes, an–

riennes, répons, portent le nom générique de

mo–

rus. Voy<{ ce mot.

La mufique franc;oife fe divife

encore

en

muiic¡ue de théatre, comme nos opéra,

&

en mufique de chambre,

comme

nos can tates o u

c antatilles.

Voye{ a1 Ji les mots

CANTATE, ÜPÉRA,

&c.

En géné1·a l

la

mufique la tine demande plus de

fcience de

compofition;

la mufique fra nc;oife, plus de

génie

&

de gout.

Voye{

COMPOSITEUR .

(S)

*

CoMPOSlTION,

en Peinture ;

c'eíl: la partie de

c et art qui confiíl:e a repréfenter fur la toile un fuj et

que! qu'il foit, de la maniere la plus avantageufe.

Elle fuppofe 1° . qu'o n conno1t bien, o u dañs

la

na–

ture, ou dans l'hiíloire, ou dans l'imagina tion, tour

e~

qui apparrient au fujet;

2

°. qu'on a reS'tl

le

gé–

"'e, qui fait employer routes ces donn,é,es avec le

f.

0

ut.

convenable;

3

° . qu'on tient de

1

etude

&

de

1

hab,tude au travail le manuel de l'art, fans Jeque]

esuutres qualités refiem fans effet.

r

n tableau bien compofé efi un tout renfermé

>OUS

Un fe [

-

d

' 1

.

a

tt

pomt

e vue, ou es par!les concourent

nl~~u~~rne

bur,

&

forment par leur correfponda nce

b

S

d

e un enfemble auffi réel, que celui des mem-

re

ans un co

.

1

(,

,

de peinture fa ir

~J?S

amma ; en orte qu un m<;>rce.au

a

ha r d

{;

un grand nombre de fifures ¡ettees

u

•ar

,

ans pro

·

{;

·

·

[;

· '

é .

pon•on, ans mtel 1oence

&

ans untte, _ne m

rae

no n

plu5o

le

n o nl

d'~ne

vé;ita-

bü compo(iuon,

que des étud

é

r

d

b

d

d'

{i

es panes

e ¡am es,

e n_ez_,

yeu~'

ur

u~

m&Ine

canon

ne méritent

ce!u, de

portrau,

ou meme de

figure h:maine.

COM

D'ou

_il s'enfuit c¡_ue le p:imrc eíl: aífujetti dans fa

compofiuon

aux, memes l_o1s, que le poete dans la

fi_enne;

&

que l obfervauon des trois unités,

d'ac–

uon,

de

l~eu,

&

de

tems,

n'efi pas moins eífentielle

d_ans la pemture hiíl:orique que dans lapo'fie drama–

tique.

Mais les lois de la

comfofition

étant un peu plus

vagues dans les autres pemtures que dans l'hiíl:ori–

que' c'eíl:

a

celle-ci fur-tout que nous nous attache–

rons , obfervant feulement de répandre dans le

cours _de cet article les r_egles cornmunes

a

la repré–

fentanon de tous les fu¡ets , hiíl:oriques , naturels •

o u poétiques.

De l'unid de ums en Peinture.

La loi de cette uni–

ré el!: beaucoup plus févere encare pour le peinrre

que pour le poete: o n accorde vingt-quarre heures

a

celui-ci' c'eíl-a-dire qu'il peut' fans pécher con–

tre la vraiífemblance, raflembler dans l'intervaUe

de rrois heures que dure une repréfenration, rous

les évenemens qui ont pí'l fe fuccéder naturellement

dans l'efpace d'un jour. Mais le peinrre n 'a qu'un

in·

íl:ant prefqu e inclivifible; c'eíl: a cet iníl:ant que tous

les mouvemens de fa

compojition

doivent fe rappor–

ter : entre ces mouvemens ,

ü

j'en remarque quel–

ques-uns qui foient de l'iníl:ant c1ni précede ou de

l'iníl:ant qui fuir, la loi · de l'unité de tems efi en–

freinre. Dans c-e moment ot1Calchas leve le comeau

fur le fein d'Iphigénie, l'horreur, la compallion, la

douleur, doivent fe monrrer au plus haut degré fur

les vifages des alliíl:ans; Clitemnel1re furieufe s'é–

lancera vers l'autel,

&

s'efforcera, malgré

les

bras

des foldats qui la retiendront, de faifu la rnain de

Calehas,

&

de s'oppofer entre fa -filie

&

lui; Aga–

memno n aura la rete couverte de fon rnanteau,

&c.

On peut diíl:inguer dans chaque afrion une mu\ri–

tude d'infians différens, entre lefc¡uels il y auroit de

la maladreífe a ne pas choifir le plus inréreífanr;

c'efi, felon la nature du fujet, ou l'infiant le

plus

¡:>a–

thétique, ou le plus gai ou le plus comique;

a

moms

que des lois parriculieres a la peinture n'en ordon–

nent autrement ; que l'on ne regagne du coté de

l'effet des couleurs, des ombres

&

des lumieres,

de

la clifpofition générale des figures, ce

q~te

l'on pcrd

du COté du choix de l'iníl:ant

&

des ClrCOnfianceS

propres

a

l'aélion; ou qu'on ne croye devoir,

f_o_u~

mettre fon gofu

&

fon génie

a

une certame puenhrc

nationale, s_u'on n'honore que trop fouv7nr du

no~

de

dé!icat'if< de

goút.

Combien cette déhcatetfe qw

ne permet point au malheureux Philoélete de pouf–

fer des cris inarticulés fur notre fcene,

&

de fe rou–

ler

a

l'entrée de fa caverne, ne bannir-elle pas d'ob-

jets int ére frans de la Peinture

!

·

Chaque iníl:ant a fes avantages

&

(es

defavanta·

ges dans la Peinture ; l'iníl:ant une fo1s ch01ú, rout

le re íl:e eíl: donné. Prodicus fuppofe

qu:Hercul~ dan~

fa jeuneíre apres la défaire du fangher

d 'Enrna~the, fut

ac~ueilli

dans un lieu folitaire de_ la

fore~

par la déeífe de la gloire

&

par ce

U

e des pla•íirs, qm

1(,

le difputerent : combien d'iníl:ans diffcrens c:ne

fable morale n'olfriroir-elle pas

a

un pe!ntre qm /a

choifiroit pour fujet? o n en compofero•r _ul1e ga e-,

rie.

fl

y a l'iníl:anr ou le héros eíl:

accue11~'

par les

déeífes ; l'iníl:ant

oi1

la voix du plaifir fe fmt

,~nten­

dre. celui oú l'honneur parle

a

fon cceur;

1

mfla~

ou

¡'1

balance en lui-meme la raifon de l'honneur

a

celle du plaifir; l'inl1ant oi1 la gloire

comm~'!c~d ,

l'emporrer ; l'inílant ou il efi enrierernenr

c:c' e

pour elle.

'ú d' d

.

A 1'afpeél des déeíres il doir 2rre faJ

1

a

~~¡""

tion

&

de ÍÍlrprife : il doit s'attendri,r

a

a

VOlX

U

plaifir. il doit s'enflammer

a

celle de 1

h~nneu::

dans

l'iníl:a ~t

ou il balance leurs avantages, 11

~íl: rev_eu~ ,

incertain

fu fipend u ·

a

meli1re que le combar wre-

'

'

1

t du facrifice ap•

rieur augmente,

&

que e momen

·