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2
COM
la portée
&
!~
caraélere
d~s
voix
~
d7s
infit¡Im~ms
;
les chants qu1 font de fac1le ou diffic,Ie execunon;
ce qui fait de l'effet
&
ce qui n'en fai t pas; fentir le
caraélere des clifférentes mefu res, celui des différen–
t es modulations , pour appliquer toujou rs !'une
&
l'autre
il
propos; favoir toutes les regles particulie–
res que le gout a établies , comme les fugues, les
imitations, les canons, les e aífes-contraintes (
Voy.
ces mots)
;
&
enfin erre capable de faifir ou de for–
mer l'ordonnance de tour un ouvrage, d 'en fuivre
l es 'nuances,
&
de fe remplir
f~!n
quelque maniere de
l'efprit du poete , fans s'amufer
a
courir apres les
mots. C'efi avec raifon que nos muficiens ont donné
le nom de
paroüs
aux poemes qu'ils mettent en chant.
On voit bien
en
effet par leur maniere de les ren–
dre, q u e cene font pour eux que des paroles.
Les regles fonda menta les de la
compofition
font
t oujours les
m emes;
mais elles rec;oivent plus o u
m oins d'extenfion o u de relachement,felon le nombre
des parties: car
a
mefure qu'il
y
a plus de parties, la
compofition
deviene plus difficile,
&
les regfes font
·auffi moins fév eres. La
compofition
a
deux parties s'ap–
p elle
duo
,quand les deux part1es eha ntent également,
&
qu e le fujet (
f"oyer ce mot)
el!: partagé entre elles.
Que
fi
le fu¡et efi dans une partie feulement,
&
que
l'autre ne faífe qu'accompagner, on appelle alors la
p remiere
récit,
ou
j'olo,
&
l'autre
accompagnement,
ou
baffi-continue
íi
c'efi une baífe.
Il
en el!: de meme
<lu
trio
ou de la
compofition
a
tro is parries' du
qua–
ruar,
du
quinque ,
&c.
Voy•{ as mots.
On compofe, ou pour
le~
voix feulement, ou
pour les feuls iníl:rumens, ou pour les infirnmens
&
les voix.
Les
chanfons font les feules
compofitions
qui ne foiént que pour les voix; encore
y
joi nt-on
fouvent quelqu'accompagnement pour les foútenir.
r oye{
AccOMPAGNEMENT. L es
compofitions
in–
firumentales font pour un chreur d'orcheíl:re,
&
alors elles
s'appellent.J.Ymphonies, concerto;
ou pour
quelqu'efpece particuliere d'infirument,
&
elles
s'appellentj'onates. Voye{ ces mots.
Quant aux
compofitions
deíl:inées pour
les
voix
&
pour les iníl:rumens , elles fe divifent parmi nous en
d eux efpeces principales; favoir mufique latine ou
mufique d'églife,
&
mufique franc;oife . Les muiiques
deíl:inées pour l'églife, foit pfeaumes, hymnes, an–
riennes, répons, portent le nom générique de
mo–
rus. Voy<{ ce mot.
La mufique franc;oife fe divife
encore
en
muiic¡ue de théatre, comme nos opéra,
&
en mufique de chambre,
comme
nos can tates o u
c antatilles.
Voye{ a1 Ji les mots
CANTATE, ÜPÉRA,
&c.
En géné1·a l
la
mufique la tine demande plus de
fcience de
compofition;
la mufique fra nc;oife, plus de
génie
&
de gout.
Voye{
COMPOSITEUR .
(S)
*
CoMPOSlTION,
en Peinture ;
c'eíl: la partie de
c et art qui confiíl:e a repréfenter fur la toile un fuj et
que! qu'il foit, de la maniere la plus avantageufe.
Elle fuppofe 1° . qu'o n conno1t bien, o u dañs
la
na–
ture, ou dans l'hiíloire, ou dans l'imagina tion, tour
e~
qui apparrient au fujet;
2
°. qu'on a reS'tl
le
gé–
"'e, qui fait employer routes ces donn,é,es avec le
f.
0
ut.
convenable;
3
° . qu'on tient de
1
etude
&
de
1
hab,tude au travail le manuel de l'art, fans Jeque]
esuutres qualités refiem fans effet.
r
n tableau bien compofé efi un tout renfermé
>OUS
Un fe [
-
d
•
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pomt
e vue, ou es par!les concourent
nl~~u~~rne
bur,
&
forment par leur correfponda nce
b
S
d
e un enfemble auffi réel, que celui des mem-
re
ans un co
.
1
(,
,
de peinture fa ir
~J?S
amma ; en orte qu un m<;>rce.au
a
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un grand nombre de fifures ¡ettees
u
•ar
,
ans pro
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pon•on, ans mtel 1oence
&
ans untte, _ne m
rae
no n
plu5o
le
n o nl
d'~ne
vé;ita-
bü compo(iuon,
que des étud
é
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d'
{i
es panes
e ¡am es,
e n_ez_,
yeu~'
ur
u~
m&Ine
canon
ne méritent
ce!u, de
portrau,
ou meme de
figure h:maine.
COM
D'ou
_il s'enfuit c¡_ue le p:imrc eíl: aífujetti dans fa
compofiuon
aux, memes l_o1s, que le poete dans la
fi_enne;
&
que l obfervauon des trois unités,
d'ac–
uon,
de
l~eu,
&
de
tems,
n'efi pas moins eífentielle
d_ans la pemture hiíl:orique que dans lapo'fie drama–
tique.
Mais les lois de la
comfofition
étant un peu plus
vagues dans les autres pemtures que dans l'hiíl:ori–
que' c'eíl:
a
celle-ci fur-tout que nous nous attache–
rons , obfervant feulement de répandre dans le
cours _de cet article les r_egles cornmunes
a
la repré–
fentanon de tous les fu¡ets , hiíl:oriques , naturels •
o u poétiques.
De l'unid de ums en Peinture.
La loi de cette uni–
ré el!: beaucoup plus févere encare pour le peinrre
que pour le poete: o n accorde vingt-quarre heures
a
celui-ci' c'eíl-a-dire qu'il peut' fans pécher con–
tre la vraiífemblance, raflembler dans l'intervaUe
de rrois heures que dure une repréfenration, rous
les évenemens qui ont pí'l fe fuccéder naturellement
dans l'efpace d'un jour. Mais le peinrre n 'a qu'un
in·
íl:ant prefqu e inclivifible; c'eíl: a cet iníl:ant que tous
les mouvemens de fa
compojition
doivent fe rappor–
ter : entre ces mouvemens ,
ü
j'en remarque quel–
ques-uns qui foient de l'iníl:ant c1ni précede ou de
l'iníl:ant qui fuir, la loi · de l'unité de tems efi en–
freinre. Dans c-e moment ot1Calchas leve le comeau
fur le fein d'Iphigénie, l'horreur, la compallion, la
douleur, doivent fe monrrer au plus haut degré fur
les vifages des alliíl:ans; Clitemnel1re furieufe s'é–
lancera vers l'autel,
&
s'efforcera, malgré
les
bras
des foldats qui la retiendront, de faifu la rnain de
Calehas,
&
de s'oppofer entre fa -filie
&
lui; Aga–
memno n aura la rete couverte de fon rnanteau,
&c.
On peut diíl:inguer dans chaque afrion une mu\ri–
tude d'infians différens, entre lefc¡uels il y auroit de
la maladreífe a ne pas choifir le plus inréreífanr;
c'efi, felon la nature du fujet, ou l'infiant le
plus
¡:>a–
thétique, ou le plus gai ou le plus comique;
a
moms
que des lois parriculieres a la peinture n'en ordon–
nent autrement ; que l'on ne regagne du coté de
l'effet des couleurs, des ombres
&
des lumieres,
de
la clifpofition générale des figures, ce
q~te
l'on pcrd
du COté du choix de l'iníl:ant
&
des ClrCOnfianceS
propres
a
l'aélion; ou qu'on ne croye devoir,
f_o_u~
mettre fon gofu
&
fon génie
a
une certame puenhrc
nationale, s_u'on n'honore que trop fouv7nr du
no~
de
dé!icat'if< de
goút.
Combien cette déhcatetfe qw
ne permet point au malheureux Philoélete de pouf–
fer des cris inarticulés fur notre fcene,
&
de fe rou–
ler
a
l'entrée de fa caverne, ne bannir-elle pas d'ob-
jets int ére frans de la Peinture
!
·
Chaque iníl:ant a fes avantages
&
(es
defavanta·
ges dans la Peinture ; l'iníl:ant une fo1s ch01ú, rout
le re íl:e eíl: donné. Prodicus fuppofe
qu:Hercul~ dan~
fa jeuneíre apres la défaire du fangher
d 'Enrna~the, fut
ac~ueilli
dans un lieu folitaire de_ la
fore~
par la déeífe de la gloire
&
par ce
U
e des pla•íirs, qm
1(,
le difputerent : combien d'iníl:ans diffcrens c:ne
fable morale n'olfriroir-elle pas
a
un pe!ntre qm /a
choifiroit pour fujet? o n en compofero•r _ul1e ga e-,
rie.
fl
y a l'iníl:anr ou le héros eíl:
accue11~'
par les
déeífes ; l'iníl:ant
oi1
la voix du plaifir fe fmt
,~nten
dre. celui oú l'honneur parle
a
fon cceur;
1
mfla~
ou
¡'1
balance en lui-meme la raifon de l'honneur
a
celle du plaifir; l'inl1ant oi1 la gloire
comm~'!c~d ,
l'emporrer ; l'inílant ou il efi enrierernenr
c:c' e
pour elle.
'ú d' d
.
A 1'afpeél des déeíres il doir 2rre faJ
1
a
~~¡""
tion
&
de ÍÍlrprife : il doit s'attendri,r
a
a
VOlX
U
plaifir. il doit s'enflammer
a
celle de 1
h~nneu::
dans
l'iníl:a ~t
ou il balance leurs avantages, 11
~íl: rev_eu~ ,
incertain
fu fipend u ·
a
meli1re que le combar wre-
'
'
1
t du facrifice ap•
rieur augmente,
&
que e momen
·