V
'Cl
L.
: VotoNT-AJRE
jurij(titlio11,
(Jtwi.fprt~d
..) Poy.
Ju-
~ISDJ C TION VOLONTAIR~.
(A)
,
. ·
.
.
VotONT~~RE,
f. m. (
Gra111
&
Art
milit.)
celui
:qui entre
~a
os un corps
de
troupe, libremenr, fans
folde, fans
p<~éte,
fa,ns rang fi"e, feule.menr p9ur fer–
vir Con roi, fon pays.
&
apprendre le mécier de la
guerre .
.
VoLONTAIRE, adJ. (
Gram.
Mora/e . )
on dono e le
nom de
volontaire
ii
Lfn enfant qu'on ne fait obéir que
par la viol.ence,
&
qui (u ir, iodépeudammeoc
de
fon
9evoir
&
de fes
fup.érieur~,
cous les caprices de fon
efpr ir .
.
VOLONTÉ,
f.
f.
(
Gram.
&
Pbilofophie mora/e.)
c' ell l'etfet de l' impreilio n d'u n obj o!t prétcnt
a
nos
fens ou
a
narre r.éflexi oo ' en con féq uence de laquelle
JiJOUS fommes porcés tour eociers 11ers cet objer c•>m–
~le
vers
un
bien done nous avons la c.onnoifrance' &
flUÍ
excite notre appétit, ou nous en fommes éloigoés
co,mme d'un mal que nous .coonoillons auffi,
&
qui
ercice
notr~
cr¡tioce
&
oo.tre aver1ion. Au{fi il y
a
toujours un objet daos l'aélion de la
volonté;
·
car
guand on
ve~c,
on veut quelque
chofe~
de l'atten–
tion
a
cet ·obtet, une crainte ou un defir excité. De–
lii
·vient que nous prenons a tour moment la
volontf
pour la liberté . Si l'on pouvoir füppofer cenr mille
hommes tous abfolumenr conditionnés de mc!me,
&
C)U'on leur
pré(ent~t
un méme objer de deiir ou d'a–
verfion, ils le defireroient rous
&
cous de la mc!me
maniere, ou le rejecreroient tous,
&
cous de la mt!–
me maniere.
11
n'y a nulle -ditférence entre la
volonté
des fous & des hommes daos leur boo feos., de l'hom–
me qui veille
&
de l'homme qui rt!ve, du malade qui
a
la tievre chaude & .de l'hotnme qui jouit de la plus
parfaire fanté, ,de l'homrne tranquille
·&
de l'homrne
paflionné, de celui qu'on traine au fuppl ice o u de ce–
Jui qui
y
marche intrépidement. lis foot cous égale–
ment emporrés tout entiers par l' itllpr eilion d' un ob–
jet qui les atrire ou qui les repcuíie . S'ils veulent
ft:–
birement le ¡::ootra,ire de ce qu' ils youloient, c'ell
C)U'il ell: tombé un arome fur le bras de la balance
1
'JUÍ
l'a fait patifher du cOté oppofé. On ne fait ce
C)U'On veut iorfq\le les deux bras {ont a·peu-pres éga–
Jement chargés. Si l'oo pefe bi en ces confidérations,
on
fentira cambien il efl diflicile de fe faire une no.
tion quelconque de la liberté, fur-tqut daos un en–
c:hainemenr des é::aufes & des etfets , tels que celui
dont nous faifons partie .
VoLONTÉ
rn Dieu, (
'Ibéolo~.)
c'ell l'attribut par
Jeque! 01eu veut quelque chofe ..
Quoique certe
volonté
foit en Dieu , comme foo
~ntendement,
un
aéle tres-limpie, & qui n'efl pas
dill:ingué de la nature di vine, cependant proJJortioo–
nellemeor aux différens .ol?jet$ vers lefquels fe porte
.Cette
volonté,
& pour s' accommoder
a
norre maniere
de concevoir ,. les théologiens dill:inguent en Oieu di·
ver fes fortes de
v olontfs.
.
li s la divjfent done, en
volont~
de figne
&
,vo!onté
4Je bon plaiíir,
votonte
anrécédenre &
flo/ontl
con(é·
CJUente,
volontf
efficace &
volonté
inefficace ,
volontf
abfolue
&
volonté
conditionnée.
lis appellent
volonté
de fi¡01e celle que Dieu nous
faic connoitre par quelque ligne extérieur , comme
.)es confeils, les précepces qu'on appelle ·par méta·
phore la
voionté de Diete.
Auffi convienr-on généra–
lemenr que cecee
volonté
n'efl que métaphorique.
Les théologiens en dillinguent cinq efpeces
,
f~voir .
le précepte, l.a prohibit'ion, la permiOioo, le coo–
feil
&
l'opération: ce qu'ils expriment par ce vers
technique:
Pr.Bcip.it&
prohibet, pn·mittit , confulit, implet.
La
vo{onté
de bon plaifir efl: une
v olont é
intérieure
-~
réelle qpi r é[lde en Oieu. C'ell: ed re done l' ap6rre
a die :
fJt probetis qutt jit
voluntas
Dei bona
S
belupla–
ctlll
&
perfofla . Ro711. xi¡. v. z .
!..a
volanté
de boo
.Piailir eO:
ruu~ours
jointe
a.
celle de
fi~ne
daos ce que
D ieu- opere; elle y efl q.uelquefoi s JOinte,
&
quel–
guefoi~
elle en . ejl féparée dans ce loJ U' il commande,
confeille
QU
défet~d;
mais elle n'y ell jamais unie daos
ce qu'il permer quant au péché; car ce fero it en blaf–
,phl!me que
4
dir:e c¡ue Dieu veut inrérieurement &
.réellemenr
qu'o~
cpmmetce le péché.
.
.
La
w~on# ~de
bon plaiíir fe divife en
vo!onté
an–
~éc~denre
&
pp~o~t.6
conféquence , _.,Par
volq11té_
anté–
.~édenre
qn entend celle qui c:ontulere un obJet en
Jui-ml!me, abClraélion faite des circoqll:ances
p~rticu-
......
ji~r~s ~ per(9!.10!!1~es
;
~m l'¡~pg~lle
prdinaiq:JDent
vq-
V
Q
L
389
lonté
d-e
b.o11té_
&
d1 ·mi.féricurdr!.
L:¡
.volonté
cohfé'–
quenre ell: celle qui conii.dere fon objer accompacrné
&
rev~ru_
de_
t~utes
fes circonllances tant
géoér~les
qt!e par:r1CUI1eres. On la. n_omme autli
volon:é de jtt·
flrce.
On trou-ve cerre d1{ltnél:wn daos
S.
ChryJollo–
me,
home/.
1.
fin·
J'épltre a'!x
Fpb~{tms;
dans S.
Jean Damafcene,
ltb.
JI.
/le /ld. orthodox.
cap .
xxix.
&
plu-~ exon~(fémenr
encare
dan~
S.
Thomas;
part.
l.
qr¡efl.
XIX..
,art.
6,
re.fponf.
ad
r.
.La
volo11tr
effi cace en .(>ieu ell: celle qui a toujours
foo etfet. La
volonté
inerllcace ell: celle qui ell: pri–
.
v.éede fon etfer par la réfillance de
.1'
homme.
Enfin par
volo11té
abfolue on enrend celle qui ne
.dépend
d'
uc!)ne copdition ,. mais uniquemeot des de.
crees lib res de Oieu, ce_lle
~ u'a
été la
volonté
de
créer le monde ;
&
par
volontt:
condi rionnée l'on en.•
rend celle
1
qui dépend d' une condition; telle ell: la
volont é
de f1uver rous les hommes, pourvt1 qu'eu x·–
mc!mes veuillenr coopérer
a
la grace, & obfcrver
les commandemens de Dieu .
·
r
Que Uieu veuille fauver tous les 'hommes, c'etl:
une vériré de foi clairement exprimée daos les Ecri–
rures; mais de quelle
volonté
le veur-il? C'ell: u¡1
point fur lequel ont erré divers hérétiq!leS,
&
qui
partage exrremement les rhéologiens.
Les Pélagiens
&
les femi-Pé!agiens ont prétendu
que 1).1eu vouloit fauver indifféremment cous les
hommes, fans prédileélion parriculiere pour les élus,
& qu' 'en
conféq\l~óct'
Jefus-Chrill .avoit verfé fon
fang pour tous les hommes également. Les Prédell:i–
. '!atiens au contraire onr avancé que Jefus-Chrifl n'é–
toit more que
p.o.urles élus,
&
que Dieu ne vou–
loit iinceremenc le falut que des feuls prédellinés.
Calvin a. foutenu ·
la
meme erreur,
&
Janfénius
l'a
imité, quoique d'une maniere plus captieufe
&
plus
enveloppée ;· car
il
recennoit que U ieu veut le falut
de tous les hpmmes, en ce feos que nul n'efl fauvé
que par fa
vol01zté,
o
u
que le rpot
totts
fe doit en–
rendre de plutieurs,
d'Uf'!
grand nombre, ou enfi'n
paree qu'il
~eu.r
infpire le defir & )a
volo1zté
de fe
fa uver. Mais coures ces explications font infuffifan–
tes. Le véricable nreud de la dirllcnlté etl de favoir
fi
Oieu prépare Otl confer.e finceremeot
a
rous les
hommes des graces vraimeor fuffifanres pour opérer
leur' faiJJt;
&
c'ell ce. que Janfénius
&
fes difciples
refufeot de reconnoltre .
Parmi les théologiens quelqoes-uns , comme Hu–
gues de Saine-Vi.élor , Roben Pullus,
&f.
difent que
la
'¡JOJonté
-de Oieu. pour le falut de rous les hom–
mes, n'eft qu'une
volonté
de
fign~,
paree qu'ils n'ad–
mettent en Dieu de
volo1ztf
vraie & réelle
qu~
celle
qui eft etlicac'e'
&
qu'il en de fait que rous les hom–
mes ne fe fauvent pas; mais d' un l\Jltre cóté, ils
re~
connoiffent
qu'~o
confequence de
ce~te
vol011té
de
figne, Oieu donne aux hommes des .graces vraimenc
iu.ffifaotes.
0'
autres , comme S.
Bonavenrur~
&
Scot , ad–
_mettent en Dieu une
flolonté
antécédente , vraie ,
r~elle
& de bon plaifir pour le falut de t?us les
hommes; mais, felon.. enx, elle o'a pour obJet
qu~
l~s
graces vraiment fuffifanres qui précedenr}e
fal_a~;
.&
c'ell: pour cela qu'ils
1
la nomment
vo/o11te llnte,·e–
tlente.
Sylvius, EO:ius, B$nnez,
&c.
en[eignenr que
cert~
'IIJO/onté
anrécéJenre pour le falur de cous les hom·
mes u'ell pas proprement & formellement en Dieu, ·
t:J.tais feulement virtuell¡!ment
&
éminemment, paree
que Dieu ell: une fource infioie .
QC
boncé
&
de mc–
f~ricorde,
,&
qu'il otfre
a
tOUS les hommes 4es mO•
yeos généraux , & fqffifans de falut.
Aureolus, Suarez
&
d'aucres expliquent cette
tiO·
lontf
antécédenre d ' un amour pe complailance en
J;>ieu pour le falut de tous les hommes, amour
oé–
cellaire & aélif, qui leur prépare des graces avec
lefquelles'
ils
fe fauveroient s'ils en ufoier¡t bien .
:Yafquez
dillingu~
entre les adulces
&
les. en fans.
JI
prétend que Diet.l veut d'une
flolont~ antécédent~
& fincere le falur des premiers,
!llais
qu'on ne peut
pas dire. la mc!me chofe des enfans qui meurent ,dans
te íein de leur mere, & auxquels on n'a pas
P\1
conférer le bap.teme.
En6n Lemos, Al var·es , Gamache, Ifambert, Du–
val, Bellarmio , Tourndy & la
pl~part
des théolo–
giens
modern.esp·enfent que Dieu veut d'une
flololl•
e¡
antécédence, vraie, réelle
&
formelle
!e
jalv ~
de
tous les hommes , rnc!me
~es
reprouvés
&
des en–
fans qlli meur.ent fatlS bapr.c!me.,
~
qu'i,l leur. prépa–
~ ,
IC:lll'
o.B;re
~u
leqr ,cQnfere
des mQf..Cp_s
iJl~~os
;
.