...
39l.
VOL
eontenir plufieurs
tomes ,
&
le
tome
peut faire plu·
tieu rs
'".Joiumu:
mais la reliure lepare les
voiumu;
&
la divi!i on de l'ouvrage di !lingue les
tomes.
. Il
ne faut pas touj ours juger de la fcíence de l'au–
teur par I;J grotleur du
volume
qu'il publie. Il y a
beaucoup d' ouvrages en plulieurs
tomu.
qlli fe:oient
n1 eilleurs, s'ils étoient rt!duirs en un teul.
Gzrartl.
(D.
J . )
.
,
·
VoLUME, (
Art ntuni(mat.
)
les
monnoyeurs fe fer–
vent de ce cerme, pour déligner la grandeur &
l'é–
paitl'eur de l'e("pece; de ml!me en matiere de médail–
les, on
~ptend
par le
voiume,
l'épaitleur., l'étendue,
le re!ief d'une médaille,
&
la
grotl'e~r
de la
tete,
de–
.forte que
fi
que lqu'une de ces qualités y ma!lque,
un médJ illon du haut-empi re s'appelle
métlarl/e
J~
¡ rand
bYonu;
mais daos le bas-empire, des que la
rnéJaille a plus de
vo/ume,
c'ell·a-dire·, plus d' écen–
due & de relief que le moyen bronze ordinaire, on
la
fdiC patl er pom· médaillon . Exceptons-en cepen–
danc pour l'épaitl'eur
&
pour le
reli~f,
les médailles
concorniaces, qui n'ont 'ni l'une, ni l'aut{'e de ces deu:c
qualités,
&
qui ne laitlent pas de palier la piQpart
pour mérlaillons.
( D.
J.)
VOLUMEN ,
f, m. (
Lang. latÍ/le.)
ce mot latin
défig ne un
volume,
un
livre
,
paree que les anciens •
Romains avant l'uí.1ge du papier, écrivoient d'abord
fur des tabletees enduites de cire
i
c¡uand ils avoient
mis la derniere ' main
a
leur ouvrage; ils le met–
~e>ient
au net fur des membranes ,
ou
de!>
~corees
cf'arbl'es qu'ils rouloient enfuire. De· la,
volveulillrum,
·
fignifi~
lire un Jivre',
paree qu' il falloit dérouler ce
vol ume, afin de pouvoir le
tire.
Pottr conferver les livres écrits,
volumina,
on les
frottoit avec de I:T:luile de cedrf:,
<X
on· les ferroit
dans des cabletr.s de . cypres' qu·i eft un bois
a
J'é–
preuve de la pourriture. (
D.
:J.)
VO LUPIE,
f.
f.
(,Mythol.) VoJupi11,
déefie de la
Volupcé, celle qui en procuroit aux hommes:
~pu
lée die, qu'elle écoit tille de
1'
Amour & de
Pfych~.
Elle avoit
un
pccit temple
A
Rome, pres de l'arfe·
na! de marine, & fur Ion aucel écoit non-feulement
fa ftatue, mais encorc celle d'e la déetl'e du Sdence.
polupia
é~oit
repréfencée en jeu11e perfonne, mignar•
demene a) uftée, affife fur un cr6•1e,
e"m
me une rei·
ne,
&
cenant la Vertu fous
fes
piés;
mai~
on
Iui don–
no'c un teinr pale
&.
b lt'!me. ( /).
J
)
1
VOLUPTÉ, f.
f. (
Mora/e.)
la
VtJiuptJ,
felon
Arillipe, relh:mble
a.
une reine
~~~qifique
&
parée
de fa
feule beauté; Ion tróoe eft <t'or,
&
les Ver–
tu ~ ,
en habit de
fr!t~s,
s'emprefient de la lervir. Ces
v errus foot la Prudencc, la Jullicll', la Force, · la
Tempéraoce; toutes quatre véricablement foigneufes
'de fair<' :eur cour
a
la
Volt~ptl,
&
de prévenir fes
moindres fouhaics. La Prudence veille
a
fon rel'os,
a
fa
fQret4; la Jullice l'em
~che <f~·
fdire tort
a
per–
fonne, de peur qu'on ne ui rende injure pour in–
jure, Ídns qu'elle puifle s' eo plaindre; la Force la
retiene ,
6
par hafard quelque douleur vive
&
fou–
d aine l'obligeoic d'acceoter fur
elle-m~me;
enfin la
'fe!J!pérarice loi défend toute force d'i::xces,
&
l'a·
~ertJt
alliduement que la fanté ell: le plus grand de
tous les biens, o u celui du moios Íans lequel cous
les autres deviennentinuciles ,ou ne fe font point fentir.
· La mora te
d'
Aritlipé, comme on voit, portoit fans
détour
a
la
Voltlpt;,
·&
en cela elle s'accordoit avec
la
mora le d'Epicure .
11
y avoit cependant entr'eux
cene
d i!fér~nct: , ·· 9~e
•le premier regardoit comme
u ne obhgat1on
md1f
penfable de
fe
m~ler
des aifaire5
p ubl iques' de s'a!fujetcir 'des fa jeunetl'e
a
la fociété'
en potlédant des charges
&.
des emplois, en remplif–
fanc cous les devoirs ae
la
vie
civile~
&
que le fe–
cond ·confeilloit de fuit le grand mand6, de préférer
i .
l'é.clac . qui importune, <;_etce douce ob(curité qui fa–
tJSfa•t, de rechercher eoho daos la· folitude un fort
indépendan·t des caprices de la fortune. ·Cette con·
t:rariécé de (entimeos entre del'Jx grands phjlofephes,
d onna lieu au llo'icien Panétius d'appeller ··en raillant
la.
volttpté
d'Arítlipe ,
1• volf!pté tle-bout,
& celle d'E·
p1cure,
la voltJ.pté a(fifo.
· (· ·.
·
·
· !1
s'élt:va dahs ·]e quacrieme fje.cle de l'égli(e un hé–
r~harque (Jovi •~i.a n)
qu'on •nomma
l'Ari{t.ipe
&
l'E–
pwtr.e des chrétuns ,
paree
qu'i~ ·ofoit
lo utenir que la
r e-llg 1on
&
la
volupté
n'éceienc point incompatibles;
p a•·adoxe qu' il cól·oroit de fpééíeilx prétextes én dé–
g ageant d'une pare la
volupt;
de ce qu'elle a' de plus
groffier;
&
de_
l ~autr~,
en réduifant toutes les prati·
<Jll.e~
de
la rel1g10n
a
des
fi~ples
a6tes de charicé.
~ette
elpece de fyfieme fédullit beaucoup 'de gens,
<c..
--
•
1
VOL
fur-rout des precres & des vierges confacrées
a
Diéu ;
mais S . Jér8me actaqua ouyercemeot le per6de hé·
réli:lrque,
&
fa viéloire fot aulli brillante que com–
plecte. , Vous croyez, lui
difoic~il,
avoir perfaadé ·
, ceux qoi mar<:hent fur vos traces, détrompez.vous •
,
ils étoieru: déJa perfuadés par les penchans fecrets
,
cie leur cceur , .
Jamais répucation n' a plus varié que celle d' Epicu–
re ;
fes ennemis le décrioient comme 'un
volup~
tueux , que
1'
apparence fea le
! o
plaifir entratnoit
fans celle hors de lui-ml!me.
&
qui ne fortoit de ron
oiliveté que pour fe livrer
il
la débauche. Ses
ami~
au-contraire , le dépeignoient comme un fag_e qui
fuyoit par gouc
&
par raifon 1e turnulte des atfaires,
qu i préféroic
un
genre de vie bien ménagé, aux fl.a–
teu tes chimeres dont 1' ambician repatt les autres
hommes , & qui pilr une judicieufe économie m!loitt
les pla ilirs a
l'~tude,
& une converfatioo agréable
a~
féric¡¡x ·de la máditation • Cet bomme poli
&
íimple dan$ fes manieres' en(eignoit a éviter tous les
exd:s qui peuvent
dérange~
la fanté' a le foull:raire
au¡c impreffions douloureules •
a
ne· defirer que
ce
qu'on
peu~
obtenir,
a
fe conferver enftn daos une af–
liette d'efprit tranquille. Au fond cene doél:rine étoit
cres-raifonnable,
&
l'oñ ríe fauroit nier qu'en pre–
f)aot le mqt de
bonheur
comme
il
le prenoit, la
fé–
licit~
de l'homme ne confifle daos le plaifir. Epicure
n'a point pris le change, comme prefque tous
18
aocie'ns philofophes qui, en padant du ' bonheur,
le font atcachés non
a
la caufe formelle ' mais
a
la
ca
u
fe
efflcierite. Pour
Epi~ure,
il ·
contidere la
bél –
ticude en clle-mi!me & daos fon état formel,
&
~ton
pas feJon le rapport qu'elle
a
il
des r!cres tout·a fait
exfernes, comme font les caufes efficientes.
Cette
maoiere de confidérer le bonheur, eA: fans doure
la
plus exaéle
&
la plus philofopbique. Ep,icure
a
done..
b ien fait de la . choifir, & s'en
e~
fi
bien fervi, qu'
elle l' a conduit précifement oQ
il
falloit qu'il alllt.
Le leul dogme que l'on pouvoit établir raifonnabJe..
mene , fe loo cette route, étoit de' di re que la béad•
tude de l'homme confitle dans le fenciment du pla·
fir, ou en général daos le contentemenr de l'efprit ,
Cette d'lélrine ne comporte point pour cela que l'tln
écablit le bonheur de l'homme daos la bonne chere
c1t
daos les molles at¡lóurs : car tout au ·plu'!l ce ne peu-'
ve ni: @ere qae des ca ufes efficientes, & c'ell de
quot
il
ne s'agic pas; quand
il
s'agira des cau{es etficientes,
on vous marquera les 1J1eilleures, on vous indiquera
d' un cóté les objers les plus capables de conferver la
f.¡n~é
de vorre corps , & de
1'
autre les eccupations
les plus pro¡>res a prévenir les chagrins de l'efprit
i
!án vous prefcrira done la fobriécé , · la temperanc.'e ,
& le combat contre les paffions tomultueufes &
d~
églées. qui 6tent
a
l'ame la tranquilltté d'efprit
qui
ne concribue ¡as peu
a
ron bonheur: on vous dtr,
que la
votupt
pure ne fe trouve ni daos. la fatisfac-–
tion des feos, ni dans l'émotion des appétits; la rai–
fon en doit ecre la maitrelle , elle en doit -'tre
ha re"•
gle, les feos n'en font que les miniftres,
&
ainfi quel•
ques délices que nous efP.érions dans la bonne ehere,
daos les plaifi¡;s de la '{Íle, daos les parf!liÍJS
~
la mu–
fique, fi noas n'approchons de ces chofes avec
une
ame· rranquille , · nous
ferons trompés , nous noiJs
abuferons d'one faulle joie,
&
nous prendrons
l~om•
bre du pllifir pour le plaifir mr!me. Un efprir rroublf
&
emporté loin de tui par la violence des
paílion~.
ne fauroit goílter une
voluptl
capable de rendre l'hom• '
me"heureux. C'étoient 'la les
polupth
daos Iefquelles
Epicure faifoit confitler le be$heur de l'homme. Voi·
ci commenr
il
s'en explique: c'eft
a
Ménecée qo•ll
écrit: , Encare que nous- difions, mon cher Méne·
, cée, que la
'fJoluptl
etl la ñn de 1•homme, noos
, n'enceudons pas parler · des
'floluptés
faJes
&
intt–
, mes,
&
de celles qui viennent de l'intempé"rante
, &
de
•a
fenfualité. Cette r1Jauvaife opinion eft cel–
" lé des perfonnes qui ignorenr nos précepres ou
qoi
,
les combatcent, qui les rejettent abfolument
011
,. qui en corromP.ent le vrai ·feos ·, . Malgré cetre
apologie qu'il faifoit de l'inoocence de fa doélririe
c.onrre la calomnie
&
l'ignorance, on fe récria fut
le moc de
flulupté,;
les gens quien étoient déja gltés
en abuferenr; les ennemis de la feéle s'en prévald•
rene,
& ·
ainfi le oom
d'lpicurim
devint
tr~s-odien».
Les
Sto'i~iens
qu'on pourroir nommer
les
j•nflni/l~s
tlu pagllnifme,
tirent tout ce qu'ils purent conrre
f:ps–
clire, a
fin
de le rendre odieuz & de le faire perféoo
cuter. lis lui imputerent de ruiner le culte des dieux,
&
~e
poutl'er daos·
la
débauche le genre bumain.
11 ríe
··•
·
·
· s'on·