·VOL
nn la
tié~ttit
en-ha.uten tirant le fil
l~orifoncaielljent,
Ja pre,miere l
ame a laquelle ce til
efl:
attaché , mon–
tera en tournant fort vire aotour do centre fans fe
mouvoir horifontalement
i1
droi,te ni • gauche;
l'e~-·
périence fait voir ·qu' un petit gouvernail qu'_on cour–
ne du cflté gauche, peuc faire mouvoir
. lenre~ent
de ce méme cOté
110
gr.and vaif.Ieau
quan~
11 eft pouf–
fé
en droite ligne; mais loríque ce wa1ífeau e!.l en
repos, & qti' il n'efl poiot poufié par le
yen~
01
J?~r
Jes rames, la ffexion du gou¡,rernail' ne le fa1t p01nc
toumer de
c~té.
An cqnrraire quand on a
~~é
le
gouve.rriail
ti
l'on meuc les
rJ!l}CS
du cóté dro1t en
poullant
l'~au
ven
la poupe, foit
qu~·
le
vai~eau
foit en repos ou qu'il íoit pouffé en llgDe dro1te ,
Ja .
proué
tournera toujours fort proru ptef11ent (iu
ct>ré
gauche . La rnc!me chofe
arriver~ ené~re, ~
les
rarnes du cflté droit poulfent l'eau en-arnere
av~c
plús de v ire Cie que 'celles qui font
~
gaúche.
~
L1 cauíe de cet effer eft li évidénte
qu'ell~
n'a pas
'bel'oin d'explicacion. ll e? ell de mc!me
~·un
oifea_u
qui
vo/p;
s'il fl.échit
l'aile droi_te, en pouífant l'a1r
vers J·a
qu~ue
,' il faut qu'il fe meüve du II_l.!me
c~té,
c'ell-a·dire que la partie antérieure de 1'01feau fe dé–
tourne
a
gauche. La
mc!ni~
thofe arrive ·en nage(lnr;
car ({ l'on fléchit le bras droit , que Ton ap'procbe
la
main vers les fefles, o o· courne
a
gauche. O o re–
marque auffi que quan'd les pigeons ·v.euleót fe dé·
Journer
a
gauche. ils élevent plus haút l'aile droi–
te, & qu!il s pouUent L'air a11ec plu,;
~e
force vers la
qucue par un mouvement oblique, ce qui f¡¡it qu·e
l''épanle & le droit de l'oife:JU
f:t!
levcnr fur le plan
horifoncal,
&
qu'en m!me cems le gauche fe badle,
Jlarce ·que fa pefanl:eur
n! efl
pas fourénue
d.'
un autfi
grand etfort qne 'la partie drQite efl éJevée fur
l'hó–
riíon; ce mouyement )lorifontal 'de l' oifeau fe
fait
forc vire·.
·
·
Lo'rl.·qu~
l?oifeau fe melle dans l'air felon fa
lon–
gueur,
&.
qu~ il
fiéchit la
t~te
&
le cou du córé gau–
che
~
le centre de pefaoteur de la
t~re
&
du ' cou efl:
rranfporré en
m~
me tems; ainfi il efl cerrai!l que le
centre de pefanreur de róuc l'oifesu
s'eloigri~
de la
Jign~
droite, en retenanr néanmoins l'impreffion qu!il
a re<3ue de la queue ver:s la
t~[e;
c'efl de
ces
deux
mouvemens que · íe faic
le trantverfal. Quoique le
vaiffeau dont nou s avons rapporté l:exemple, pu i{J c:
<étre tourné
a
droite &
¡¡
ga uche par les nmes "&
par le
gouvern ~il ,
&
que ce ne foir ·pas .lant la for–
ce du gouvernail qui agit, que l:impétooJiré que le
vailfeau a acqu ile par la réfi!lance de l'eau qui rer1-
conrre le
gouvern;~il;
l'oifea u ce'pendanc ne le
~:our
ne pas dan s fon vol horiforital par la flexion l.uérale
d u cou & de la rete; car fi la flexion látérale du cou
faifoit l'office do gouvernail, l'oileau iroit
J
comme
le va,jfleau.
a
droite &
a
gauche; & 6 le cou fe
baulloit ou s'abaiffoit, l'oifeao defcendroit ou mon-
teroit , & ainfi la que ue n'auroic aucun ufage.
'
· Mais one raifon plqs
~onvaioquance,
& qui proa–
ve i'nfllilliblement que la flexioñ du cou n'eft pas ra
cau íe do décour de
l ~oifeau
dans le vol horifontal,
c'e(l: que les oifeaux qui aoroient l
e cou furt coúrt
&
la rece perite & légere, comme
l.esaigles, les
é–
perviers & les hirondefles, ne pour
roie(Jt fe courner
qu'avec pein·e; mais le
conrrai~:e
arrive, puifque les
~ies.
les cannes; les cignes & les autres oifeaux qui
cnt le cou fort long, ·& la tete
&
le bec fort pefans,
ene bien plus de peine
a
fe rourner de cóté lorfqu'iU
CJolmt
horifontalem ut.
·
La deroiere . raifbn e(l: que li daqs la flexion
lat6-
rale du cou, le cehtre de pefanteur !!'éloignoit de la
idireélion de l!oiíeau, il ne pdurroit demeurer daos
tJne fituation
~roite
parallele'
a
l!horifoo' paree que
le cócé de l'o¡feau étanr preflé par: naile
J
devroit fe
foulever avec violence; & ainli fe feroit un mouve–
ment contraire
tJ.U
premler, qui
emp~cheroic
la fle–
:rion qui · efl:
faite par 1' éloignement · du centre de
pefanteur; & quoiqu'ón noi:Js puifi.e dire que l'oi–
feau qui fe dt<rou·rné promj>tement, fait ce mouve·
m ent par l'etforr d'uoe feule aile
ver~
la queue, &
que loríqu'il
vol.e
doucement, il ·le fait ab coorraire
en fléchifiaut ie cou de cOté fans un nouvel efforc
de . l'ai le ; nous voyons · pourtant que (e détour de
J'orfeau, lorfqu'il
e(l:
lenr , n'a pils beíoin de plus de
force qo' il n'en faut pour móuvóir les ailes dans le
Yol ordin'aire, ·puifqu'il fuffir que l'aile qui f<tit
dé–
to~rner.l'oif.eau, ~·~ppr'oche
un peu de la queue, &
qu elle
y
poufie 1a.r, afin que le dérciur latéral de
l'oifeau, lorfqu' il ·e(l: lent, fe puifie faire facilement
fans auc·un
n~lllvel
eff'orc .
VO:L
Par too.t ee que nOl)S avons dit ci-dellu5, it-
e~
cerra·in que l'oiíeáu acquierc
1J.oltmt,
u~e impét~o
fité qui le pcufle' de meme que le
~:uí1ea~
qut
~ ·
été pouí1é
p~r
les rames re<3oir une •mp,reJI_ton qut
dure· quelque
tems, m!me apres que 1a¿bon des
ranie~
a ceflé; mais ce qu'il
y
a de
remar~uable,
c'efl: que l'impécuoliré du_
vaiíf~au
refte
tOUJO~rs
la
mlme ; ('JUoique fa d1reélwn
fo•~ changé~,
e ell-a–
dire, quoiqu' il s' écane de la .IJgne drol[e par te
mouvemer.t du gouvernail,
&
que J.'impreffion _que
Voifeau a aéquife par foa mouvement ; contmue
quaod
~a
diretlio.n ch¡wge;
_a
Ql<?ins q_ue _l'oifeau ne
monte ,
párc~
·('JU'alors fa
pefaore~r
lu1 fa1t obftacle, ,
& li l'dfórc que Voiíeau a acqu1s en monta oc, efb
plus grand que celui qui le_ fait defcendre,
il
con•
cinue ericore de monter: ma1s lorfque fes deux efforrs
fon t éa-amc , favoir L' impéÚwfité qoe l'oifeau a acqui.: _
l'e
&
"fa pef;wreur qui le fait c;lefcendre, il demeure
un' l?eu de cems les atles étendues c;lans la m!me Ji.
gne horifonrsíe.
·
'
Et l;t raifoJJ pou.rq.uoi
il
ne peut pas demeurer
lon·~~'-tems
daos cerre lituation, c'efl: que le vol ne fe
faic"'jamais pár l)ne .ligne
·perpen~ic.ulaire,
mais tou•
jours
p~r
ury mouvement ol;>liq?e ou· par une ligne
conrbe parabolique, ·comme
f~ m~uvent
les corps
qui
(ont
pouiiés· au loin. Lorlqne ces deux efforn .
dont je viens efe parler, fonc égaux, il arrÍ,YC
queJ~
.
qu efo'is qu'ils fe détruifent
~·un
·t•au tre, & quelque–
fois auffi qu'ils s'aident
fi
mutuellement,. que des deux
il
ell _réfulce un mouvemenr rres -prompt, comme
ce–
lui avec lequel les éperviers fe jettent fur leur proie
pour la dévt>rer.
·
n
y
en a qui
veulent
que les oifeaux qui font fort
élev6s dans l'air, fe fourien
nent plus aifement que
·ceux qui
v olent
proche 'de la
ter.re,&
qu'il.s pefent
moins ' alors, paree qu.'ils fo
nt moins a.ttirés par la
vertu magnétique de la terre, qui Jelon leur _bypo.
rheíe, efl: la feule caufe de la defcente des ,corps pe–
fans: ce qu'ils proovent, paree que l'aimant nrattire
poinr le fer lorfqu'il efl trop éloigné. Mais cette opi·
nion qui acrribue la chare des corps pefaos
a
la verm
magnétique de la terre, s'accorde peu avec l'expé–
rience, puifqu'oit voit ql}e les
épe
~vie.rsqui
fiOIIIII
·procbe de la terre oll, lelon eux,
ti ya 'beaucobp
de certe matiere, ne frappent pas l'air plus J'ouvent
que q tiand ils
volent
plus haut. Ce n'ell done pas
par défaut de la .vertu magnerique. que les oifeaus
'demeurent fufpeudus au plus hauc de l'air fans battre
fouvent des ailes, maís'
plílt~r
par la force qu'ils oor
aequis en
tJolant.
Comme c't'li une loi de la nature, qu'uo corps dur
qui rencontre un autre corps homogene en repos,
fe rt<fl echi t, & fouvenr íe rompt , elle a pris foio
d'emp!che r que les oileaux q'ui font des corps pe.
fans, ne fe luxa ll ene les joinrures, & ne fe rompifienr
les jambes en defcendant fur la terre, & pour
Cet
etfet, elle leur a donné l'infl:inét de ployer leurs al•
les
&
leurs queues: de maniere que leur partie cava
fdc perpendiculaire: ce qui fait que
l~s
oifeaux ayant
a
1
infi les plomes &
le~
plés étendus, ralamií1enr aifé–
menr leur impétuoficé en ftechiífant doucement les
joinrures ,
&
en refachant leurs mafcles quaod ils
veulenr detcendre- fur la terre.
On
pourroit demander ici 6
les hommes peuvenl
'f/O/er.
Il y a trOÍS chofes
a
remarquer daos Je vol,
favoir, la force qui fufpend en l'air
1~
corps de l'a–
nimal, les infl:rumeos propres qui font
les
afies.
& ,,
enfin la réfiflance du corps. Mais año que les hom-
. mes puflent
voler,
il faudroif oucre ces condltions,
qu'il
y
eílt encare la
m~me
proporrioo entre la force
des muícles 'petloraux daos l'·homme, & la pefanteuc
de fon corps, que ·celle ·qui fe trouve entre la force
des mufcles & la pefanteur du corps daos les oifeaux.
Or
il
efl: cerrain que
ce~re
proportion ne fe trouve
p'oint daos les homme' de
m~me
que dans les
OÍ•
feaux; puifque les mufdes des hommes n'égalent
pas
la cenrieme parcle de leur corps; & que daos les oi–
feaux au contraire., la pe'fimteur de, mufcles flechif–
feurs <fes alles efl égale
a
la 6xieme partie du poids
de rout leur corps : done ' les· hommes oe
peuve~
voler.
'
·
· Ceux qui foutiennent le contraire difent qu'il eA:
aifé de trouver cette
propo~cion,
& que l'on peor
par arcitlce diminuer la pefanteur des corps, & aug–
menter la force des mufcles; mais je leur répoas que
l'uo &
l';~u~re
{Qnt
impoffibles, &· qu'il n'y a poinf
de machine qui puiífe furmonter la rt<fiftance du poids,
ni meme élever le corps de
l'homm~
avec la
m~m&¡
vtrelle que fonc les mufcles pea oraux·.
·
11
y .
.
'
'
..
.
.
.
1.