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MAR

cup~

d•ns feo cabinet

ii

débrouilkr uuc sffa're

~pineufe

pour le bien de

r.

fam'lle ' il

croit que fon ottention

redoublc lorfqu'il enrend fes cnfaus , pour

r~mour

de[–

quels

il

n't pargne aucun trovail, courir, fauter

&

fe d•–

venir dans la ehambre voifine. En effet, daos les pay

oii les bonnes mreurs om plus de force que u'ont ail–

leurs les bonne

lois, on ne connoit point d'état plus

heureux que celui du

m•riage.

,

11

a pour fa part, dit

, Monta¡¡ne, l'utilité, la jufiice, l'honneur

&

la con·

,

llanee . C'ell une douce fociété de vie, pleine de 6an

,

ce

&

d'un nombre infini de bons, de folides offices ,

, &

obligations mutuelles;

i\

le bien

fa~onner,

il n'ell

, poim de plus belle piece dans la fociéré . Aucune fem–

" me qui en fa voure le go<lt, ne voudroit tenir lieu de

,

fimple rnattretfe

a

foo mari , .

Mais le' mamrs qui daos un état commencent

a

fe

corro!Jlpre ' contribuent principalement

a

d.!go<lter

les

citoyens du

maringe ,

qui

0'3

que des peines pour ceux

qui n'ont plus de feos pour les plaifirs de

l'innoc~nce.

E come-¿ ceci, dit Bacon . Quand on oe connoitra plu<

de narions barbares ,

&

que la polireffe

&

les arts auront

énervé l'elpecc, on verra daos les pays de luxe les hom·

mes peu curi<u• de fe marier, par la cninte de ne puu·

voir pas entretenir une f•mille; tant

i1

en co6rera pour

vivre chc:r. les natious policées! voila

ce

qui fe voit par–

mi nous ; voill ce que l'on vit

a

Romc, lors de la

d~cadence de la république.

On fuit queltes furent les lois d' Augufie, pour poner

fes fujets au

m~ri•.gc.

Elles trnuveren¡ mille

obfi ~cles;

&: ,

trenre·quatre an oprcs qu'il les eut dnnnées, les che"

volier~

roma1t" lui en demandcrent la révocation . ll fir

m ettre d'un cóté ceox

q~¡i

étoient mariés,

&

de l'autre

celH qui ne l'étoieot pns ; ces derniers

parur~nr

en plu ·

grand nomprc, ce qui étonna

les citoyens

&

les con–

fondi¡ .

.'\ ugutle avec la gravité des anciens cenfeurs,

leur tiht ce d tfcours .

, Pendanr <¡ue les mala<iics

&

les guerres nons enle·

,

venr tant de citoyea , que devieQdra la vil le ti on ne

,

comraéle plus de

mariag.s

l lll cité ne conr.fle poim

,

daos les ma.fons, les pnrtiqu.s, les ploces publiques :

,

ce fom les h11mmts qui fom

la

cité . Vous oc verrct

•, poiot commc daos les

f.tbles

fortir des hommes de

,

delfous la terre pour pretdre foin de vos affaires . Ce

,, n'etl poinr pour vivre feuis que vous reflcz dans le

,

céljbat;

c~3cun d~

vous a des comp•gne de fa table

, &

de fo n lit,

&

vous ne cherche-. que la poix dans

vos déréglemens. Citerez·vous l'etemple des vierge<

,

vefiales? D o ne,

lj

yous ne gardie-. pas les lois de la

pudicité, il faudn .it vous punir coro me elles. Vous

étes

é~alen¡ent

mauvnis citoyeos, foit que rout le rnon–

lle imite votre cxemplc , foit que perfon!Je ne le fui–

ve . YJun uniqnc objet dt la perpétuité de la répu–

blique . J 'ai augmenré les peines de ceux qui n'oot point

obéi;

&

a

l'égard des récompenfes, elles

(ont

telks

que je ne fache pas que la vertu en ait encore eu de

plus graodes; il y en a de moindrcs qui portent mil ·

(1) t:inruha:

n~nf'el

ell

ce qui porte

l'homme

:l

embr:alfer

l'~l.:tt

du

mariage , a6n de pouvoir confcrver,

tic

perpetuer fon efpece; rua.i•

ceux d'emre le5 hommes qui

Yó\ihqqent

ce méme pepchant,

Jc

jn!Hnél- n:uurcl,

&

qui fe

confervcAt

cux-me:rues

r~u

l':tuteur de

la nature . ne font ríen en cela qui repugne 3 la

loi de la na.

ture, de

mEme

que ceuE. qua

fe feparent

de

la fociété

des

horn–

mes

pour

oc

s'occuper uniqucment qu'i procutcr le

cuhe:

de l'ou–

vricr ruprE:me.

&

a

le lnC:ltre par eux-mémet t:n pratiqae . ne font

pa.r

ceue fcp3Cillion ::tucun ton

i

la

foci~té

, quoiquc: tous le.s

hom–

mes fO)'C'.IH,

&

doivent

l!tre

anentifs,

&:.

apPJiquél

i

fllbminiltrc:r

ea

quelque maniere

coat ce qui

peut

@ue

avanrageux

i

cene

m~rne (ocil!rl!'

d::tns

la<¡!~eUe

il.s v ivent.

Cene expHc.nion ,

en

de

la

derniere eviJcnce : die

pC:ut

s'appliqtrer

a

j?lufleurs

nnions

qai

fon't

en

('Gtle.iion

d'e~tempter

1es ('f"éuc:s .

de

rous les poids,

&

cbuges

uxqaeh

tOU\

les

:iiUttes

homrnes

qu~

comrofent IC.!i OGtiooe.

&.

qai

le.1

caroach:rifent.

font

alfu.Jcmü

indtfitntb:meor.

De

plus

comme

l'homme

nah

libre: de

res

vo1ontet,

il

ne

peut

jamais 't:tre forcé

1

Yivre m;¡¡lgré

tui

daos

les

neo..,

da

r~~ariage;

c'cA:

pourquoi,

unt.

&

totnt

de a:lib.n.atres

qu'on

trouve

parmi

h:l

homm

• fe

font

un

rittc

de cene meme

liben~ d:.n.~ l~queUe

ils

font

n<s.

pour 1'aftermir dans l'cxemptio.o

de

l'étoat

du

m:uiage

Si done en

conféquence

de

ceue

liben~ .

il

fe trOU\•e

de.s per.

fonoe.s

qui cmbr.:atlCat ,

&

qui profcítC:nc

1~

vie celibaraih:: dans

l'anique

vDe

Je (e rendre phu

:.gr~abte.s

:a

Diea , 3 qui

ell~

fe

confac:rem noromement. ne

f~ot·iJ

p:ts

reeonnohn:

daru ce gen

re de

-.'i"e Adopré p.u

choix: . utae

verm

fublirJlC que

le,

Romains

,

&:

le'

nations

oanC

"ieoQ.eJ

~droen:oient

en l;t

perfonne

des

Vcll-01.les, m!me

:~ov:am

que

le ch

riíli:toifme eút

rnultipli~

le

celib:n

rur

la terl"e.

}k

:.·um qu'il en eut

é:nfetgn~

le mérhe .

&

l'cr«lleno:.

Je cen.

vñ:u.s

qu·il

y

:~.

de

a celiba

uire.s

qui

ne OJof.eneot

pa.s

toqjoun

b

rur.:~

du

noru de

oelib.at

drmt

ih fo

ot

tóUU

de NrDpc

.

&:

~me

qu'i

le uchent ,

&

le fou

Hlent

p.ar

mil1e ob(c:enités, mai• le•

t.J~ .

r~Jemen•

étant rt:rfounelt. he

doiv

em

p.u pon'!r prl!judice

i

tt

me•oe ent

en

tui

mErne;

.autremem:

it

f.toJtoit rauncber

c)q

mon .

lk •

L!t

de

la

foc;iett h.wnaiJu: • milk

&

lllilfe

é'ublilfemc:m

,oi

MAR

,

le gens

a

expofer leur vie;

&

cdks ci ne voos en–

, gagero"ent ?as 3 prendre

un~

ti:mme

& i

nourrir des

,

cnfans

11 •

A lors cet empereur publio ks lois nommées

Pt~ppi•·

Popp.e~ ,

du nom des dcuK co nfuls de cene annéc . La

grandeur du mal poroiffuit dans

leu,r c!letiion meme:

D ion nous dit qu'ils n'éto•ent point mar é

&

qu'il s

n'avoicnt poim d' enfans. Conllantin

&

j ullinien nbro–

gercnt les lois pappienncs, en donnant la préc! min"nce au

ce!libar ;

&

13

raili>n de fpiritualité qu'tls en apporterent

imputa

bieo-1~1

lo

néceffiré du célib t

mém~.

M•i ,

fans parler ici du célib•t adopté par la religion catholi·

que,

11

e!l du·moins permis de fe récria avec M . de

Montefquieu centre le célil>at qu'a fnrmé le libertina¡¡c;

Ce célibat o

u

les deu

x

fexe

fe c<>rrompant par les

fcmimcns naturels mEme, fuiem une un ion qui doit

les

rendre meil leurs pour vivre dans cclle qui rcnd

,

toiljours pire. C'efl une regle

tir~c

de In noture, que

plus on diminue le nombre des

n1~ria~n

qui pour·

roient fe foire, Flus on corrompt ceux qui font fait ;

,

rnoins il

y

a de geos marié , moins il

y

a de fi déli·

,

té dans les

maria~

u ,

comme lorfqu'il

y

a plus de vo·

leurs, il

y

a plus de vols ,

. (

1)

11

réfulte de cene réftcx ton, qu'il

fuut

rappeller

a

l'é•

tat du

m~l"ia;¡<

les hommes qui font fourds

a

la voit

de

Jq

ontnre ; mais cet état peut·il erre permis fans

le

coníenternent des peres

&

meres ? Ce confenrem•nt cfl

fondé fur leur puiílance, fur Icor amour, fur leur rai·

íi>n, Cur leur prudence ,

&

les infiirutions ordinaires les

ourorifent feols

a

marier lcurs enfans. Cependant, fdon

les lois natUrelles, tout h•llnme ell ma?tre de difpofer de

fon pien

&

de fa perfon ne .

11

n'c!l point de cas ou l'on

puiCfC'" étre moins

g~n~

qoe dan

le choix de la perfonne

a

lnquelle on veut s'onir; car qui cfl·ce qui pcut airner

par le ca:ur d'autrui, comme le dit Quintilicn? J'avoue

qu'il y a des pays ou la f.tcilité de ces fo rres de

marit~•

ges

fera plus ou

moin~

nuilible; je fai qu'en Angleterre

mcme les enfans ont fouvent abufé de

la

loi po ur fe

marier

:1

leur faotaifie,

&

que cet

a

bus a fa ir naitrc

1

'aéte

du parlcment de 175"3· Cet aélc a cru devoir, joindre

des formes. des .termes

&

des

g~nes

a

1>

grande facili–

té des

mariage1;

mais il fe peut que des conrraintcs pa·

reilles nuiront

a

la population. Toote formal ité reflri·

élive on genante cfi deflruétive de l'objet auquel elle ett

impofée; quels inconvéniens li fkheux a :lo nc produit

daos lo Grande-Brcragne, juíqu'ñ préfent, cette liberté

des

mariag<I,

qu'on ne puilfe [upporter? des diípropor·

tions de nailfancc

&

de fonnncs dons

l'unioo des per–

íimt)es? Mais qu'importent les méíalliance< dons une na–

tion od l't!)(alité efl en recommandariou, oú lo nobleffe

n'e(l pas l'ancicm¡eré de la naiffaoce,

les gnods hon·

OCllfS

ne font p3S di\s priVativetneOI

a

CC!t'C

naiffancc,

mais otl la aonfiitotion veut qu'on dotme la nobletle

i

ceux qui onr mérité les gronds honneur ;

l'affemblag~>

des foru¡nes les plus difproportionnées n'etl il pas de

la

politique la meilleure

&:

la plus avantngeufc

:i

l'état?

C'e(l

lni

font

d'une grande

utÍiíté ,

&

111eme d'u¡¡e

D~ccffité:

indi(pen.

fable. fou"

prc:te:rte

Je l'abtu que les hommes en pcuvcnt faire au

préjudicc:

de J•hurnanhé

.

L'

il)ventíon,

&

l'uf1ge da

métaGX n'efl:'.il p:tl

otile

l!f

av.anta•

s~ux

;1

l:t

fuciccé • cependaot corubtcn

tk

defordres

&.

combieo

d'incoweniens

ne

(onc-ils

p:u

n~•,

&:

.ne

n.:~;ilfeoc

ilt

plt

tOilt

lee

joun Jc

l'ufage Ylolenc.

~

cruel

q~<~"on

faít

du

fer .

U n

des

princiraux

dl!vttir• de la

l'tulr.mce

(ouverait;e 'd'an ét-at.

el\ d'éue

~ttentif

4 recornpeqfer

le bie'o .

a

pun1r

le

rnal en la

perfonoe

des

citoy~ns,

6c

G

procarer

ta rraaquiUiti,

8c

la

feü ...

cite!

Je la

nation ;

cepcndaot

l'billoire

n~:

nou.s

b ifle

p :lt

ignorer

qu'il

y

a eu dct fouveraíns

&:

des

juge• qyj

llflt

abuf¿

de

lcur

ancorilé au

prfjmiice

de

l::t

pr.lpte

nation .

&:

de

ceux qai

la

oompo(cnt .

Ce (

..

,..oit

done le oombte de 12

folie ,

de

vouloir

bannir

te.

metil.mr

da commerce,

l!c

de priver

tu

ju.ges de

I.OUtc

aurorut

~ns

lc:u

r propre jurifJiB:ion,

paree

que d:tn•

JI

un

,

&.

dan

a

J'autre

c:as.

ii

en eA:

qucJqaefois

dCJ:

dcfordra .

ti

faudr.t

dire

la ml.–

me chofe

Ju

cetibu qui uqe fois dé(cnda 1

co.ate:

q•i oroient

~

devoir

pr~R:rec

au nuñage,

pourroit don:.1er lieu

de

cr3indre .

u1

moiw daw quelque.t Rov;wme:s, qu

1

on

n'y

manquit

de

vivrcs

pouc

tous

le.

hommes qui

y

habiu::roient

8c

qu'jls

qe fuffent

conttainu

l

fuine l'e:r::cmple de ces anciens pc:apte'

~

N ord,

lcfquch ne pou –

nnt

trouvcr cl.tnt Jes

limite• de leurs P2'f•, de qaoi

s'.alimcnt~r

en

forci~nt.

pour

aHer

rn:~ger

toare

l'E.urope.

oU:

ih

commircot

milie dcfordret .

·

Q.u'on daigoe rc.Bechir

q~ae

le

~liboat ,

n'cfl

guere•

pratiqu~

qo'eo

Earope

. qui

felon les hiftcrrien1,

et

lo •oyzgeun

fe croave . pro.

poruon

g.J.rd

&:

pll..l

peup!le qQe lct

altn=t rani

du

mondé:

&

c¡ae

toUt

ce q

u'on dodame

conue

les ochb.aaires,

commc

éuac

la

aufe

de

L1.

depopab.tion de la terre, efi fans foudemcot .

&.

dc–

platt, paree q!l'elle

provicm

d'auuet caufe,

qai

font le

gra'lJ

la ..

:re,

te

sou.-ern~t

defporiqoe,

te

mauniJ

air

qa'on refpire ea

ccnaines oontn!cl ,

k,:

goeA"

• &

plotieaA

~utra:

n .ifoa.s

phy6~c.

le

morales.

(..A)