Table of Contents Table of Contents
Previous Page  93 / 760 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 93 / 760 Next Page
Page Background

lvl A R

1~

confentement de leurs maitrcs,

&

~UJOUrd'hui ,

dans

l~s

états bien policés, les enfans ue pcuvent fe maricr fans

le confentcmem de lems

par~ns

ou tuteors, s'il> [ont mi–

ncors , ou fam l'av:ü reqois, s'ils font maJetus.

1/oye::.

MAJEUR

&

Mr sJ:: UR S . 6°. Poor avoir

d~s

enfans : la

uailfancc des enfans d i le but

&

la fin do

mdriage.

L e

mariagc

pcot

~ere

confidéré foos troi& ditfórens

rnppo~ts. ,

ou cnmme contra! ,.naturel, ou comme con–

trat c1v11, ou commc lo.cremenc.

Le.

mariag•

contidé!é

cm~r~e

f.1orement, peot

~tre

détim l'alliance oo l'um<ln légmme par laquelle un hom–

me

&

une femme s'cngagent :\ vivre enfomble le rclle

de leurs JOors comme mari

&

époufe, que Jefos·Chrill

a inllitué comme le figne de

[on

union avec l'Eglife,

&

ii

13qoelle il a attaché des graces particulieres pour

l'avanta¡¡e de cette fociété

&

pour l'édocation des en•

fans qor en proviennent.

Le fentiment des

Catholiquc~

a

ce fujet, en fondé

for un texte préci5 de l'ap6tre faint Paul dans fon

lpi<rc

""x Ep!Jijim1, <h. v.

&

fur plufieurs paffages des Pe–

res , qui c!tablilfent formellement que le

mariagc

de~

C hrétiens en le ligne fenliblc de l'alliance de j efus-Chriíl

avec lon

E~life,

&

qu'il conf<rc une grace particul ie.

re,

&

c'ell ce que le concite de Trente a décidé cam–

me de foi,

fcjj:

24,

cmt.

t.

On croit que J cfus-Ch dn

élcva le

mat•iage

a

la dignite de facrcmont, lorfqu'il ho–

nor:s de fa préli:nce les noccs de Cana. T el c!l le fcn–

timcnt de faint Cyrille dans fa

lcttre

ti

N cfloriru ;

de

faint Epiphane ,

heref.

67. de faint Maximc,

homll,

1.

frrr

l'lfiphanie ;

de taint Au3uflin,

traél.

[11r fainl

Jean.

Les Protenans ne comptent pas

le

mariage

au

nombre d<s facremcns.

On convient que l'obligation de rcgarder le

mari,~~·

en qnalité de facrement n'éwit pas un do¡(me de foi

bien établi daos le dou?.ic1ne

&

treizieme ficcles . Saint

T homas , f.1im Bonavemure

&

Sc:>t n'ont ofé déti nir

qu' il f(lt de foi que le

m~riage

fOt un facrcment. D u–

rand

&

d'amres fcholafliques ont

m~

me avancé qu'il no

l'étoit pas. Mais l'Eglife

alfembl~e

a

Tr~me

cid~

la quefl ion.

Au rcfle, qnand on dit que le

maria:;•

en un C:tcrc·

ment propremem dit de la loi de grace, on ne prércnd

pas pour cela que tous les

mariag<~

que les Chréticns

contraélent foient autant de Cacremens. Cene prérogati>e

n'en propre qu'a ceux qui font célébrés folvant les lnis

&

les cér6monies de l'Eglife. Selnn quelques th<'olo–

giens , il

y

a

des, mariagn

val ides qui ne font point f•–

cremcns, quoique Sanchcz prétende le contraire. Un

feul e1emple fera voir qu'il s'en trompé . D eux per–

fonnes intidellcs, mariées d•ns le fein du pnganifme ou

de l'hérélie, embralfent la relir,ion chrétienne, le

ma–

riagt

qu'elles ont coutraélé fubfine f.1ns qu'on puitre dire

qu'il elt un facrement. La raifon en qu'il ne l'étoit pas

daos le moment de fa célébration,

&

qu'on ne le

r6-

habilitc point lorfquc les parties abjurent l'intidelité. Les

fentimens font plus parragés fur los

mariaga

comraélés

par procureur, on convient généralement qu'ils font va·

lides; mais ctox qui leor rcfufent le titre de facremem,

comme M elchior Cano,

lib. 1//lf. de/oc. thcologic. c.v.

remarquen! qu'il n•en pas vraiCTemblable que Jetus-Chrif!

ait promis de donner la grace !imélifianto par une ct':ré–

monie

:1

laquelle n'alli Oe pas cdui qni devroit la rece–

voir,

a

laquelle

il

ne penfc foovent pas dans le lems

qu'on le fJit . D'autres prétendcnt que ces

marlag•1

[mu

de vrais facremeus, pulfqo'il s'y reucontre forme, ma–

tiere, miniflre de l'Eglife,

&

inllitotion de jefus-Chrill;

que d'aillenrs I'Eglife en joge,

&

par conféquent qu'clle

ne les regarde pas comme de limpies contrats civils.

Los

Th~ologiem

ne conviennenr pas non plus entr'eux

fur la matiere ni fur la forme do

mariagc

conlidéré

comme facrement.

¡

0 •

L 'impofition des mains du pré–

tre, le conrrat civil , le confentement intérienr des par .

ties, la tradition mumelle des corps ,

&

les parties con–

traél3ntes elles-me mes, font autam de chofcs que dif–

férens fcolafliques allignent pour 11 matiere du facrement

dont il s'agit .

2° .

fl

n'y a pas tant de divifion fur ce

qul connin1e la forme du

mariag<:

les uns difenr qu'clle

confine dans les paroles par lefquelles les contraélans fe

Melaren! \'un

l'amrc qu'ils fe prcnnent mulllellemcm

pour époux ;

&

les autres enfcignent qn'elle fe réduit aux

paroles

&

aux prieres du prétre.

Sur ces diverfcs opioions

il

efl bon d'obferver

1°.

que

ceux qui alligneot pour la matiere du facrement de

ma·

riag<

les perfonnes mt':mes qui s'époufent en face d'é–

gllle, confondent

\~

fujet du facrement avec la matiere

du facremcnt .

2°,

Que ceux qui prétendent que le con–

feme!'lent intérieur des ¡Y.Irtie¡, maniíeflé au-dehor¡ par

des lrgnes ou par des paroles' en la maticre du facre-

Ttme X .

MAR

ment de

mari"g•,

ne font pas attention qu• ils confon –

dent la matiere avee le¡ difpofitions qui doi vem fe trou–

vcr dans ceux qui fe mariem, ou , pour mieux dire,

a_vec la caufe

eflicient~

du

mariag< .

3Q·

Q ue ceox qui fou–

tleonent que la trndmon mmuelle des corps eft la ma–

ticrc du

mariagc ,

confondent l'effet de ce f.1crcment

avec fa "::atiere. 4°. D ire que le facremen t de

mm·iagc

peut. fe fa1re fans que le

pr~1rc

y contribue en ríen, c'e!l

contondre le CO!llrat civil du

mariage

avec le

mariage

eonlidéré comme facrement.

L e fen!lln<nt le plus fuivi

efl que le fncrement de

mariagc

a pour matierc le contrat civil que les deux par–

ties font enfemble,

&

pour forme les prieres

&

la béné–

diélion facerdotale. La raifon en ell que tons les mif–

ftl s , rituels, eucologes, que

le P. M artenne a donnés

~ll

pub\ic, OOUS apprennent q•le leS prtlrCS Ont l<lUjOUrS

béni les noces, cene béoédiétion a todJOUrs été r•gar–

dée comme le fccnn qt\1 c,, nfirrr,e les promel1e> refpe·

élives des panies. C'dl ae qoi a fait dire 3 T ermll icn,

lib.

/l.

ad uxor.

que les

mariago

des tideles f<lll t con–

tirmés par l'autorité de 1' Eglili:. Ssint Ambro1fe parle

dans une de fes

lem~s

de la bénédiélion nuptiale don–

oéc par le prdtrc,

&

d~

l'impofilion du voile íhr l'é–

poux

&

fur

l'~poufe

¡

&

le quatrieme conc1le de Car–

thagc veot que les nouveaux mariés gardem la comi–

nenoe la premicre nuit de leurs nóccs par rofpeél pom·

la bénéd iélioo facerdotale.

D c·\3 s'cnfuit que les prétres font les mininres do fa–

cremem de

mari4gc,

qu'ils n'en font pas fimplement lea

témoins nécelfaires

&

principaux ,

&

qu

1

oo ne peut dire

3\•ec fondement que les perfonnes qoi fe marient s'ad–

minillrent

elles.m~mes

le facrement, par le mutuel con–

fcnrcment qu'elles fe

donn~nt

en préfence du curé

&

des

témoins. T ermllien dit que les

mariago

cachés, c'en–

a-dire, qoi ne font pas faits en

~réfence

de l'Egliftl,

font

foup~onnés

de fornication

&

da Mbauche,

lib. dt

pt~dic.

cap. vi.

par conféquent, des les premiers tems de

I'Eglife,

il

n'y a\·oit de conjonélions légitimes d'hom–

mes

&

de femmcs qu'autant que les minillrcs de l'Eglifc

les avoiem eux·mtmes bénies

&

conf.1erées.

Dam

tons

les autres f.1crGmens les miniflres font dirlingués de coux

qui les

re~oivent .

Sur que\ fondemem prétend·on que

le

mm·iage

foul foit exempt de ceue regle? Le concile

de T1eutc a cxigé la préfence do propre cmé des par–

ties ,

&

l'ordonnance de Blois a adoyté fa difpolition.

La fin do

mariagc

en la prooréation l.égaim· des en –

fa ns qui deviendront membres de l' Eglife,

&

auxquels

les peres

&

meres doivcnt donncr une éducntion chré–

tiennc.

M AR lAGI!,

f.

m. (

D roie naturtl.)

la prcmiere, la

plus fimple de

tout~s

les fociétt<,

&

celle qui ell la pé–

piniere do genre humain. U ne fe mme, des enfans, fout

gutant d'otages qu'un homme donne

ii

la fortune, 3utant

de nonvclles relations

&

de tendres liens , qui commen–

eent

a

germcr daos fon ame.

Par-tout ou il fe troove une place ou denx perfonnes

peuvent vivre commodément ,

il

fe fuit ua

m •ria~e ,

dit

l'auteu r de

l'cfprit dtJ loÍI.

La natore

y

conduit rn (l–

iours , lorfqu'elle n'efl point

arrer~e

p· r

la difli culté

de la

foblifla~ce.

Le charme que les deu x fexes infpi–

rent par leur diff'érence, forme Icor union;

&

la pr!ere

naturelle qu'ils fe font toilJours l'un

l

l~an¡r¡:

en con–

firme les na;uds ;

O

1/lnuJ,

ó

mere

J,

/'

amour,

Toue

ruo~noie

ta loÍI!

..• ,

Les tilles que l'on

~onduit

par le

maria~•

i

la liberté,

qui ont un efprit qui n'ofc penf<r, un cceur qui n'ofe

(emir, des

y~ux

qui n'ofent vo1r, des oreilles qol n'ofcnt

enrendrc, condamnáes-· fans reliche

a

des préceptes

&

a

des bagatelles, fe porten! oéceffairemem au

mari•g•:

l'empire aimable que

aonn~

la beauté Cur tout ce qui re–

lj>ire, y engagera bien-t6t les garc;ons. T d le efl la for–

ce de l'inflitution de la n•mre, que le beau fexe fe livre

invincibl<ment

a

faire les fonélions dom dépend la pro–

pagation du genre humain'

a

ne pqs fe rebuter par les

incommodités de

la

grolfclfe, par les embarras. de l'é–

ducation de plufietTrS cntans

1

&

a

partager \e biCI\

&

le

mal de la fociété conjugale.

L a fin du

maria~c

ellla naiff.1nce d'une famille, aiufi

que le bonheor commun des conjoints, _ou

,.m~me

_le

dernier f<!paré ment

feloo Wollallon . Qum qu 11 en f011,

celni qui joint la ,;;ron 3 la pnl1iou , qui rcg>rde i'ob¡et

de fon amour commc cxpofé

il

toute< les. c:>la

mités h

u–

maincs, ne cherche qu'a s'accomm'?dcr a fon

ét.at

&

aux IÍ!uations oú il fe tronve .

11

devtem le perc

, l .1

m1 ,

le uteur de ceux qui ne font pas cneore au monde . Oc-

L z

cupé

,