MUR.
un tieu fec pour ne la femer qu'au pri11tems.
11
ell vrai
qu'on pourroir le faire aullitl>t aprcs
11
récolte,
&
pour
le plutór, dans ce climat, au commencemem d'Aoilr;
n1ats on s'expoferoir au dooble inconveoient de voir pé·
rir les jeunes plants ou par les chalcur5 de la ctnicule,
ou par les gelcíes de l'hi ver (Ubféquenr ;
i
llluin¡ que
\'on n'edr pris les plus grandes précautions pour les ga·
r
~nrir
de ces deur
extr~mes!
encore n'en 'réfulteroit-il
;ucune accelération daos l'acgroHiement. J'ai fouvenr
prO!Ivé que
le~
plants venus de graine femee au prin·
te ms , fu•ratfolenr en haureor
&
en heautc! ceux qui
avojent 6te femés l'été préot!dent. Le mois d'Avril du
di:r au Yingl, etl le !ems le plus convenable ppor cene
opérarion: fi on vouluir le faire plut6r, il, faudrolr fe·
mor fur couche :.on les
avan~e
be-Jucoup par ce
mo~en,
6:
les jeunes plants font en érat
d
1
~rrc
mis en
~épiniere
au bour d'un an; mais ils nigent de ceue
fa~on
beau·
coup de foins
&
des arrofemcns conrinoels. Ceue me!·
thodc ne peur convenir que pour une perite quanrité de
¡nine: il faur préférer la pleine rerre pour un fe mis un
p.euconfidérable. 11 faut choilir
a
une bonroe espolirion
unererre de porager qui foir meoble, legere, fraiche,
~
bonne cuhure
&
mc!lée de fumier bien
confomm~
;
ou da
terrea~
de couche. On fa difpoli:ra
8n
planches
de quatre
pi~s
de largeur , fur chacune defquelles on
formera en loogueur qume ou cioq uyoos d'un bon
pouce de profondcur, on y femcn la ;.¡raine aulli c'pais
que pour la, lairue:
il
faur une once de grainc de
m4rier
pour
fem~r un~
planche de trente
pi~s
de long, qui pourra
produire 41uatre
~
cinq -mille plants . Si la graine que
l'un veut felller paroir
de!T~oh~e
1
on fcra bien de la
laifler tremper pendanr
vin~r-qoatre
heures , afin d'en
avancer la germination. Pour recouvrir la grainc,
il
fapt fe ferYir de terreau de couche bien confurnnu!
&
pall~
daos un crible fin; on r6pandra oe tNroau uec
la m•in
r~r
les rayon,,, en forre que la waine ne fi•it
recnu verte au plus que d'un demi·pouce d épaifleur : on
obferve for tour qu'il faur faire ce dernier ouvra¡¡e avcc
grande attenrion; car a'efl lcr pnint elfenricl de
l'op~ra
tion,
&
d'otl
d~pendn
porincipalemcnr rour le fucccs ;
en
ti
n , on laifi'era lrs planches en cet érat fans les oiveUer
en aucunc
fa~on.
11
ne fera pas inurne, quoiqu'on puifi'e
5'en difpcnfer, de prendre la précaution de garnir
le&
planches d
1
un pe11 da paille loogue, fort
~par
fe pour ne
lai!Ter p6nérrer l'air
&
le foleil qu'a demi,
&
pnur em•
p~cber
que la rerre ne f.,jr barroe par les arrofemeos ;
mai' ti
t~udra
les faire
lé~eoement
&
modérémenr, de
deot ou trois 1ours l'un,
i
proportion que la ft!che·
relfe fe fcra fentir. La graine levera commun«!ment a11
bour de rrnis femaines L'oo continuara les arrofemens,
too1ours avec diícrétion, felon le befoin,
&
l'on 6tera
foigneuftm<nt les mauvaifcs hrrbes p3r de fréqueos bi·
oages, ayec d'aul3nr moins d'lnconvenjens, que les ra·
yon, du fernis leront ph15 efpacés. Ce ne lera guere
qu'a11
~our
de trois
~ns
que la pi ftpart des jeunes plants
fcronr afi'et. forrs pour
~tre
mis en pépiniere
¡
&
il fau–
dra cinq uu fiJ antres annees pour les mettre en l!ru
d'ltre rranf'planiC!s
~
demeure,
La grelf( n'ttl pas un moyen de grande
r~fi'ource
pour
111 mulriplication du
mArier
,.;,. ,
paree qu'elle
r~uffit
Gifficilemcnr,
&
qn'il n'en n!lblte aucune
acc~lóra~ion
d'accroifi'emenr •
~
1f411ritr ,,;,.
peor fe grelfer for le
•Aritr
b/a11t
de routes les
fa~on~
ufiu!es poor la grelfe,
ti
ce n'ell qoe celle en ti.-nre réoffir tres•raremenr. De
tnutes les mérhc,des, celles en écoiJon
&
en flote f<>nt
les meilleures.
La
grefte en libre fe fair avec le
~h1s
de
falaces au commencemenr du rnois de Juin; mais com·
me cene pratique ctl mlnutfeufe,
&
qu'on ne perlt l'ap•
pliquer qu'ii des petirs fl•JCU, on préfri'C la grelfc en
t!cuífon, qui etl plus fadle, plus eipédirlve
&
plus af·
furée
Cwe
grt lfe re fair dans les'
rn~mes
tllif<>ns que
pour ks arbres froitiers; c'etl·a·dire dans h ·premie•e
leve, ce qui s'appelle
le11Jfon•er
a
/11
pouJ/t;
&
dUr3nt
la fec<inde fe ve
1
ce qui' fe nomme
1
1
1<~•./fo•
a
~ril
Jur·
""'"'· Si l'on gr<lfe dans le premier tems, les écu!Tons
ue poufiaqt que foiblernent, font fnjets a perir pendan!
l'hiver; il
fcra
don~
plus prudenr de ne
g~lfer
qn'a
reil dormsor
A
la
fi•1
de
J~iller,
ou daos le mois d'Aoftr.
Quoiquci ces ecoflons réuffillent communémenr,
&
qu'
on les voie
puull~r
vigoureulemenr au prinrems fi1iv1nt,
il
y
1t
eacore les plus grands rifques
:1
courir. Le peu
de convenance qu'il y a entre le fujet
&
la greffe tnur·
ne
a
inconvenlent.
La
feve furabnndanre du
mAritr
ila•~
oc troovanr pa<
la
m~me
(oupleffe daos l.s libres, ni
peut
~t
1
e
la méme restare daos le bois du
mÑrier noir,
s'embarrafi'e
fe gonlle, s'nrravafe •.
&
fair p'rir la gref·
fe · c'cfi ce 'que j'ai vu
foav~or
arrrver .
~
.
.
Le mo's d'Ocrobre efl la acrns
le plus
propre
a
ta
tranfplantation de Ce! arJ¡re, Jorfcju'il efi d'1100 grolfeur
fuffifante pour étre placé
a
demeure. Mals s'il etl que–
Ilion de menre de jeunes planrs en répiOiere' il ne flo·
dra les y planter qu'au rnois d'
Avri
JI
oe faur
¡
eet
arbre qu'une raille roure ordinalre. On aura feulemenr
arrenrio11, lorfqu'on le tranfph¡nte, de 11'accoorcir fes ra·
cines que le moins qu'il feu pc•ffible, paree qua n'ayanr
prefque poiot de chevell¡,
il
leur faur plus de volume
pour fournir les {'ucs necr!Tairel au (\>alien de l'arbre •
[1
faot beaucoup de culture au
,.,,.;~,.
•oir
dan~
Ca
jeu·
ne!Te fenlemenr; mai< j'ai remarqué qu'aprcs qu'il ctl
tranfplanré
ii
demeure , qu'il efl reoris, bien l!tabli
&:
vigoure•t',
ji
faut ce!Ter de le cul1ivcr,
&
qu'il protito
davanta~e,
lorfqu'il etl fous 11n tcrrein
&
!bus une allée
fabl ée far-rout .
La feuille de
,.,;,;,,.
•oir
el! la moins proprc
i
la
nnurrirure 'des ver§·i-foie,
c!r:
ou no doir abfolumcnr
s'en fervir que qaand on nc peot faire autremeur, p>r•
ce qo
1
alle ne produit qu'one foic grolliere, forre, pe·
fanre
&
da bas pri1;
lllSÍS
on peur la faire fervir l la
nourriture du bérail : elle lui protite
&
l'engraitfe proAlp•
temcnr. Jamais les feuilles do
mtlrier
ne fonr eudom•
magées par les infeéles,
&:
on en peur faire un bon
d6·
pilaroire en les (aifant rrernper dans l'urine. Elles ont
encare la verru de ahafi'er les
pon~iC'es,
&
d'enlever le5
r.oull'eurs d11 "ifage.
L.s mOres font bonnes
a
manger; elles funt a!Tez
agrl!ables au goOr.
&:
me!me fort raines . Mais de tOIJS
les fruirs qui fe mangenr,
il
n'y a peut·l!tre que celui
du
mAri,
donr 'il ne faut pas atrendre la parfairc ma·
ruriré, ponr qu'il foir profirable. Les mftres doivent
feulcontnr érrc d'un
rou~:e
tiranr fur le noir pour faire
un boa alimenr, encare n'en devroit·on manger quo
quand on a l'ellomac vuide
¡
elles .ercitont l'appc!rir,
&
elles fonr rafratchtfi'antes. On en fait <111 fyrop poor les
maut de gorge. Si l'on veur noir des mOres
tr~s·grul~
fes , il faur meure le
mAritr ,,;,.
en efpmlier contre un
mm
e~pof6
ao nord,
Le bois du
m4ritr
.,;,.
efl jaune dans le
c~ur,
&
fon
aubier etl blanch!rre •
JI
ell compaéle, plianr
&
piar
dur que celui du
m4ri~r
¡,¡.,,
:
il ell de longoe durée;
il noircir en \ieilli!Tant,
& il
rétillr d3ns l'eau prefqa'auRi
bien que le
cn~ne;
anffi pe111 on l'en1ployer au pilotJge:
il ell propre au charronagc,
:1
la men11iferle ; oq en tire
des courbes pour les bateaur; on peut le falre ferYir ault
m.!rnes o11vrages mi l'on emploie l'orme. Ce bois, loin
d'cngendrcr aucone vermine, a, comtnc les feuilles, la
verru de chalfer les ponaifes.
11
rc~oir
un beau poli, ce
qoi le fait reehereher par tes 1ournears, les ébc!nitles
&
les graveurs; c'cfl m.!me on bon bois de chauffage.
Le
múritr I>IIIHt,
arbre de mofenne grandc:ur ;
l'un
des phn intc!refi'ans que l'on poi!Te- calth·er puur le pro·
lit
des parriculiers
&
poar lo bien de l'c!cat. Cer arbre
etl la bafc
a
u rravail
des
foics, qui foor .en li'rance une
branche contidc!rable
ele
commePCC. Apres la rnile qui
couvre le peuple,
&
la laine qui habille les jlens de mo•
yen t!tat, la foie fait le brillanr vl!remenr des grands ,
des riches, des femmes fuJ-tour,
&
de tout les particu•
licrs qui peuvent fe proeuret les fuperftuitc!s do luxe •
On la voit décorer les palais, parer les temples,
&
• meubler tootes les m1ifoos ou regne l'aifance.
Ce~u
danr c'ell la fcuille do ,,,.;,. blanc qui fair la fouree
de cetre prétieufe matiere;
11
s'cn fait une coolbonma·
tion
fi
confidérable dans ce royaame 1 que malgrc! qo'il
y ait déja prcs de
vin~t
provioces qut fonr peuplées de
miriers,
&
orl l'on falt tiler qoanrité de vers ;}
foie,
oéamnoins il faut tirer de l'étranger poor
quaror~e
1111
quinze milhum de foies. Et comrne la confommarion
de nos manufaélures monte
a
ee ql¡l'on prélend
A
envi·
ron
vin~r-cinq
rnillions, il rdfuke que les foie¡ qui vien•
nent du cru de nas province5 ne vont qu'i neuf 011
dit millions. Ces contidérarions duivent done engager
a
multiplicr de plus en plus le
mÑ,Í6r
blane. Les ptr•
riculiers
y
rrouveront un graad profir,
&
l'état un ann·
ra¡¡e contidérable. C'etl done faire le bien pnblic quo
d'élever des
m4ritn.
Qaoi
ele
plus fc!duil'ilnl
!
Le ,.,.,.;,,. blanc tire Ion origiae de 1'Alíe. Dans les
climars tempdr6s
&
le¡ plus oricnra111 de cette '1\atle par–
tic du monde. le
m4rier
&
les vera
a
foie ont éré con·
nus de roure ancienneté. L'arbre croh de Jui-méme,
&
l'iafeae s'engendre nat11rellcment
a
la Cbine. Qui peur
(avoir l'i!!puque
ou
le chinoisa commenc:é
a
faire ufage
Jes cocons de foie qoi
fe
rro11voienr fur lo
miÍritr?
Peu·a·peu eet ar•re a rraverfl les
~randes
lndcs pour
prendre daos la Pcrfe le plus folide erablilfement; de·li
il a ps!Té dans les iles · de l'Archipel, ou on a lile la
foie das le rroifieme liecle. Ll
Grt:cc
c(l rcdcvable •
d~
mol·