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MOR.

reltchemcnt mortel; ces maladies fi prompiu femblent

s uffi auaquer

fpéci~lement

les nerfs,

&

emp~cher

prin–

ciP.alement leur aaton; le fympt6me principal en une

fotblelfc extreme, un affailfement tingulier; on peut rap–

porter

3

la

more

qui termine les maladies aigues, celle

qui en déterminée par une abninence trop lnngue, qui

fuit l'inanition; il en bien ditlicile de décider en quoi

&

eomment les alimens donnent, entrctiennent

&

rétabtilfent

les forces; leur effet en certain, quoiqoe la raifon en foir

inconnue : des qu'on ceOe de prendre des alimeos, oo

qu'ils ne parviennem poim dans le fang, ou en fin quand

la

nmrition n'a p1s lieu, les forces diminuem ; les mou–

vemens ne s'esécment qo'avec peine

&

laffitude, les

contraaions du ccrur s'affoibliflent, le mouvement io–

urtin du fang n'étant pas retenu par l'abord continuel

d'un nouveau ehyle , fe déHioppe, les diftérentes ho–

meurs s'alterent, la falive acqoiert une acrcté rres-mar–

qoée , .la machine s'affailfe infenfiblement, les défaillan–

ces font fréquentes,

13

foibtelfe exceffive, enfin le ma–

lade rene enfeveli dans une fyncope éternelle .

Dans les maladies chroniqoes la

mort

vienJ plus len·

tement que d3ns les aigues, elle fe préparc de loin,

&

d'aotant plus sürement; elle s'opere a-peu-prcs de

m~me ; quand la

mal~die ~hronique

-en

pr~te

a

fe terminer

par la famé ou

p~r

la

mort,

elle devien t aigue , Toute

maladie chronique qui en établie, fondée fur un vice

porriculier, une

op(lro~inn

de quelques vifceres, fur–

tout dd bas-ventre, qoi donne lieu

¡,

l'état cachea ique

qoi les

accompa~ne

toujours,

a

des jaunilfes, des hy1ro–

pifies,

&c.

qui

emp~che

toujoors la nmrition, la parf:lite

~laboration

du

f~ng,

de

fa~on

qu'il efl rapide, fans too

fans force,

&

fans aaiviré; le mouvement ime(l in

lan~

~uit,

les nerfs font relichés , les v3ilreau

r

alfoiblis, peu

fenfibles, la circulation en dérangéc; les force , produit

de l'allion réci?rpque de tous les

vif~eres

manquent, di–

minuent de jour en jour, te poul' efl concentré, muet ,

&

confervaot toujou rs un caraaere d'irritation; lorfque

la . maladie tend

a

fa fin il devient inégal' int,rmittenr'

fo1ble,

&

fe p<rd enfin tout-a-fait ; il ne fera pas ditli–

cile de cotnprendre PQt¡niuoi la lelion d'un vifcere parti–

culier emraine la celfation des mouvemens vitaux,

ti

l'on

fait

attention .

¡

0 ,

qulils font tous nécelr•ires

a

la vie;

~

0

que la circulation inOue fur les aélions de tons les

autr~s

vifceres.

&

A

U!

elle en réciproquement entretenue

&

d1ff~r~~mem

mqi ifil•

par leur

conc~urs

mutuel;

3~.

que le momdre qérangement

dan~

l'aa1on d'u n vifcere

fa it fur les

organe~

de la

,:ircpl~tion un~

impreffion fen–

fible que le médecin éclairé peut appercevoir dans le

pouls : ainfi la circulation peut

~tre

&

en effeélivement

quelquefois troublée, diminuée,

&

totalement anéantie

par un vice conlidérable dans un autre organe. On trouve

ordinairement daos ceux qui fi1nt morts de maladies chro–

niques beaucoup de defordres daos le bas-ventre. le foie.

la rane engorgés , abfcédés, corrompus, les glandes du

rnéfentere durcies, le pancréas skirrheux,

&

e.

les pou–

rnons font íoovent remplis de tubercules, le creur ren–

ferme des polypes,

&e,

Avam de terminer ce qui regarde les caufes <le

la

more,

Je ne puis

m'emp~cher

de faire obferver qu'on ac–

cufe tri:s-(ouvem les Médecins d'en augmenter le nom–

bre . Cette accuíatíon en pour

l'ordinaire diélée par la

haine, le caprice, le chagrin, la

mauv~ife

humeur, pref–

que ·roujouis portée fans connoilfance de cauíe; cepen–

danr ; helas! elle n'e(l que trop fouvent june; quoique

paffionnément .attaché

a

une profeffion que j'ai pris par

g~üt ~

_fuiiri áref 'plaifir, quoi.¡ue rempll d'ellime

.&

de

v en~ranon

pour les Médecim, la force de la vérué ne

me permet pas de 'diffi muler ce qu'une obíervation con–

íhnt~

m'a appris petidam plufieurs années , c'efl que

daos les maladies aigoes il arrive rarement que la gué–

·tií~n

foif l'ouvrage

P!!

inéqecin,

&

au contraire, la

mort

dot~

fouvenr eue· imputée

a

la quantité

&

a

l'inoppor–

tuOJté des remedes qu'jl a ordonoé' .

JI

n'en en pas de

mérne daos les chronjques ," ces matadies au-delrus des

forces de la nature ,

eJi~ent

tes fecours do mtdecin ; les

remedes font quelquefois· cmatifs ,

&

· la

mort

y

en or–

dinairement l'etfet de la maladie

~

abandonnée

a

elle mé–

,me Taos re¡nedes aaifs ; en général on 'peut alfurer que

-daos les maladies aigues on médicamente 'trOP.

&

3

con–

tre-tems ;·

&

que dans les chrooíques

dn

lailfe mourir le

malade faute de rem<des qui agilleot etlicaceme\ir,

i1

ne

.manqueroit pas d'obíervations pour conilarer

~

'confi r–

rner ce que nous avons

avanc~ .

Un mtqecin' voit un

rnalade attaqué d'un• Ocixion de poitrine, c'en-a:dire

d'uoe 6evre putride inflammatoire; períuaJé que la fai–

gnée ente fecours le plus approprié ' pour réfoudre l'in–

flammation, il fait faire daos trots ou quatre JOurs douu

ou

qllioze faignées, la .fievre diminue, le pouls s'atfaitre,

MOR

les (oree! s't!puifent;

dan~

cet

~tat

de foiblelfe, ni 1•

coélion ni la crife ne peuveut avoir líeu ,

&

le m3lade

meurt . Un autre croit que l'inflammatioo dl l'ourcnue

par un mauvais

ltvain

dans les premic:rcs

vou:~s;

paHant

de cene idée , il purge au-moins

de

deus JOurs

l'un ·

hrureufoment ks

pur~atifs

peu efficaces qu'il

em~luir n~

lont que lacher le ventre, chalfer le pcu d'excrémcns

qui fe trouvcnt dans les intenins; les ello rts de la nature

dans le tems d'irritatioo n'en

(ont que fuiblemem dé–

rangés; la coa ion fe fait alle1 palrablement, l'é vacua•

tion critique fe prépare par les crach1ts ; on conrinue

les purgarifs paree que la langue ell tou¡ours chargée

&

qu'il n'y 3 peint d'appt!tit; m1is a-pré lent ils celTent

d'c!tre

i11dijf!rnrs,

ils dnieonent

lffat<va11,

tls empéchent

l'~vacuation

critique; la matiere des crachats rene dauc

les poumons, s'y accumule,

y

croupit; le

laog ne fe

d~pure

point, la 6evre continue devient heaique,

In

forces mauquent totalement,

&

.la

morl

furvtent . Une

jeune dame de confidération ell anaqnée d'une 6evre

putride qui porte légerement

a

la gor::e; le pouls ell

dans les commencemeus petit, enfoncé. ne pouvanr fe

développer; comme la matarle

i

de quoi payer, on ap–

pelle <n confHitation plufiours médecius qui regardant

1~

m3l3die comme un

m~l

de gorge gangréneut : croyant

m~me

déj3 voir la gangrene décidée

a

la gorge, ils

prognoniquent une

mort

prochaine,

&

ordonnent daos

la vOe de la prEvenir, des porions camphrées,

&

fonc

couvrir la malacle de véficatoires; cependl nt on donne

l'émétique,

&

on fait méme faigner, par l'avis d'un au–

tre médecin appellé;

i1

y a un peu de mieux, la gorge

en entierement dégagée

¡

on fe réduit

a

dire, vaguemeot

&

fans

pre~ves,

que le fang

e~

gangrené; on c-•ntmue

les véírcatotres, le' urines devtennent

rou~ehres,

fan•

glantes. leur excrétion

re

fait avec peine

&

beaocoup

d'ardeur; la malade fent une chaleur vive

a

l'hypuga•

nro ; les détires

&

convul{jons furviennent; on vuit pa·

ro1tre en

m~

me tems d'autres fympr6 nes vapnreux ; le

pouls refle petit

fcrré, mner, convulfi f.; la matadie fe

termine par la

,;,ore;

on ouvre le cadavre, on s'aneod

de trouver dép6t dans le cerveau. gangrene

a

la gC>rge

1

toutes ces parties font trcs-faines; mais les voies udnai–

res,

&

fur-tour la veffie

&

la m•rrice paroitll:nt phlo–

gofées

&

gangrc!n~es .

11

n'en perfonne qui ne voye

que ces defordres font t'effet de l'aaion fpéci6q ue des

mouches canrharides . Daos les maladios chroniques la

nature ne faifant prefquc aucun effvrt falutaire,

ji

elt

rare qu'on la dérange; mais comme elle ell

aff~tlfée,

eogourdie, elle auroit befoin

d'~tre

excirée , rautmée:

on l'atfadit encare par des taitages

&

d'autres remedes

auOi indifférens qui, loin de fuivre cettc.

in~i~auou,

ne

touchent point

a

la caufe du mal,

&

qut lattlent la

ma•

ladie ttndre a la deflrutlion de la machine .

Un homme a depuis

lon~·tems

le bas-ventre rempli

d'obllroaion , il en cacheélique, une fi cvre

l¡:me com–

meoce

a

fe déclarer. les ¡ambes f<mt a:dé mat<uli:s, on

tui donoe des apo1.emei adoucitTans, des bouillons de

grenouille, on

haf•rde

quelques

l~gere'

décoéli_ons de

plantes apéritins; la maladie ne lailfe pas d'emp1rer,

&

le malade meurt enfin hydropique; on oéglige les teme–

d"

héro"iqurs, tes fondans favonneux,

martiau~,

C/c.

Un autre en

arta·~oé

d'one phthitie tuberculeufe , ti com•

menee

i

cracher do pus ; le médecin ne faic atteut•oll

qu':l. l'état de fuppuratiou oü

il

croit

,~_ir

le p_oumort,

il penfe que les humeurs font acres, qu

JI

ne

rau~

qué

combaure ces acretés, invifquer par un dout muc1la¡:e,

&

engainer, pour aiufi

dir~,

la

pceius poi11f.t1

des hu.·

meurs, il doone en conféquence do

Jan ; s

tl entrevott

un peu d'épaiffilfemcnt joint

a

l'~creté.

il

do~ne

le

p~tit-lait ou le

l~it

d'ane!lc; eofin, il en combme les dlf•

férentes elpeces, met Con ·malade

i

la diete laélé_e;

":l"'s

ces fecours inetlicaces

n'arr~tent

pomt les progrr.s

m

11

funene terminaifon de la

m~ladie;

au m01ns on ne peot

pas dire que te médecin daos les chromques

euc

fes ma•

lades • !OUt au pluS pourroii·OO avancer qu'il leS

Jailfe

qoetq'uefo's mourir.

11

feroic bion

3

io?hajt~r ~u'on

fdc

réduit

a

un pareil aveu daos les matadtes

atgue~.

.

Quelle que ioit la caufe de la

more;

fqn ef!et prtn•

cipal immédiat ent'arrér

~e

la circlllatiun, .la

fulpe~fion

des mouvemens vitaor: des que cette fonehon efl roter–

rompue, toutes tes autres celfent

a

t'innanr; t•aaion ré–

ciproquo des folides entr'eox

&

fur les humeurs en _dé–

truite, le fang re!le immobile ,

l~s

vailfraus daos l'ma–

a ioo; tous les moovemeos ammaur

font fufpondus–

La chaleur

&

la fouplelfe des

m,emb~es

q01,

en

f~nt

uoe

fuite fe perdent ,

& ,

par la rnéme rat(on ,

~

eterc1ce

d~s

fens en aboli

i1

ne refle pluf. aucuo

vefl1~e

de fentt·

ment·; mais ta' fenfibilité

,<1U

irritabilit.é , princ1pe du femi•

mcm

&

du mouvemenc, fubfinent pendant qnelquc tcmsí

tes