MOR
MollTIE!l.,
f.
m.
e11 ArchittE!ure,
comporition de
chaux, de fable,
&c.
mé1és avec de l'eau qui fert
3
lier
les picrrcs,
&c.
daos les bilimens .
Voyez
BATIMENT,
C!MENT .
Les anciens avoient une efpece de
mortier
!i dur
&
li
llant, que, malgré le tems qu'il y
a
que le< b.\timeos
qui nous reflent d'eux durent, il efl impoffi ble de fépa–
rcr les pierres du
mortitr
de certains d'eotr'et¡x ;
il
y
a
cependant des perfonnes qui anribuent certe force es–
ceffive au rems qui s'efl écoulé dcpuis qu'ils font con –
firuits,
&
1
l'inftuence de quelques propriétés de l'air
qui durcit en eflet cer¡ains corps d'une mamere
furpre~
nante.
Voyez
.A
1
ll .
O u dit que les anciens fe fcrvoiont, pour faire leur
chaux, des pierres les pl us dures,
&
rn~me
de fragrneos
de marbre.
Voyez
CHAUX.
Delarme obferve que
k
meilleur
111•rtier
eft
celui qui
cfl fait de po1.wlane
a
u lieu de fable, ajoutant qu'il
pé ~
netre
m~me le~
pierrcs
a
feu,
&
que de: naires
i1
les
reod blanehes.
Voyez
Poz:zoLANI!.
M .
Worledge nous dit que le fable fin fait du
mortier
foible,
&
que le fable plns rond fait de meil leur
mortier:
i1
ordonne doRe de laver le fable avant que de le mé–
ler; il ajoute que l'eau falée affoiql1t beaucoup le
mor–
tirr . VOJ'<Z
S'AIILI! .
Wolf remnque que le fable doit ctre fec:
&
P•lintu.
de
fa~on
qu'il pique les mains lorfqlt'on s'en frone;
&
qu'il nc faut pas cependaut qn'il foit tcrreux, de fayon
a
rendre
l'~u
fale lorfqu'on l'y lave.
Nous apprenuns de Vitruve que le fable foffile feche
plus vire que celui des
rivie.es,d
1
ou il
c;onclut que le
premier efl plus propre
pour les dedan$ des bitifTlens,
& le dernier pour les dehors
¡
il
ajoute que le fable fa
r.–
lile expo(t long-tems
i
l'air devient terreux. Palladio
uertit que le fable le plus mauvais efl le blanc,
&
qu'il
en faut ottribuer la raifon
i
fon manque d'afptrité.
La proportion de la chaux
&
du Cable varíe beaucoop
dans notre
mortitr
ordinairc. Vitruve preferí! trois par–
tits de Cable foffi1'1- & deux de rivicres contre une de
ehaux ; mais il paroit qu'il met trop de fable .
A
Lon–
dres
&
3UI
environs, la proportion du fable
a
la chau¡
vive efl de
36
a
2f;
daos d'autres endfoits, on met
par~
ties tgal<s des deux.
·
Mani.r< de
,..;¡.,.
le
mortier . Les aneiens mayons,
fel on Felibien, ttaient fi aucntifs
i
cet anicle, qu'ils
cmployoitnt conflamrnent pendant un Ion¡¡ efpace de
tenu- di1 hommes
a
chaque bafiin, ce q01
rendo!t le
mortier
d'une dureu! !i prodigieuíe, que Vitruve nous
d it que les morceaux de
pl~tre
qui tamboient des art·
ciens b3tirnens fervoient
a
faire des tables : Felibien ajoute
que les aneiens
m3~ons
prefcrivoienr
i
leurs manceuvres
comme une rn>Iirne de
le d!la:pr
.;
la
fr""'
dt
ln.r¡
[o11rci/¡
,
voulant dire par-lil de le méler long
tem~
au
lieu de le noyer d'eau pour avoir plttt6r fait.
Outre le
'1fortier
ordinaire dont on fe fert pour
place~
des pierre$, des briques,
&
c.
il
y
a encare d'autres ef–
peces de
mortirrs,
comme :
.1-!e
¡norrier
blane donr on fe fen pour otatrer les murs
&
les
pl~fands,
& qui ell
cornpof~
de poli de bceuf mélé
av~e
de
la
chaux
&
de l'eau fans fable.
Le
mortitr.
dont
Pll
fe fert pour !aire les aqueducs,
les c1ternes.
&c.
en tres ferme
&
dure long· tems . On
le falt de chaux
&
de grai(fe de cochon qu'on. mete
quelquefois avec du jus de ligues, ou d'autres fois avee
'<le la poii liquide: apros qu'on !la appliqoé,
or¡
le
lav~
)\VCC
de l'huile de li.n.
Voya.
e
1
TE ll
N
1':.
Le
mortier
pour les fourneaux fe fait d'argille rougc,
,qu'on mele dan\ de l'eau ou on a fair trempcr de
lafiente de chcvol
&
de la fuie de chen1ioée
1
f/rya..
Fo.uR–
~1!
AU.
On fe plaint jou.rnellement du peu de folidité des
M~
timens
modc:rne~;
cene
¡~lainte
paroit
tr~s-bien
fondée,
~
il efl eertain que ce défaut vient du peu de foin
q~e
·l'o,n app.orre
i
f.aire un
mortitr
durable , randis que
l~s
Jnciens ne négligcoienr rien pour fa folid ité . D'abord la
honté du
ntorú<r
dépend de la qualitó de
la
cbau¡ que
l'on
y
emploie; plus la pierre
a
chaux q11e
l~oo
a cal–
cinée el! dure
&
compaéle,
plu~
la chaux qui en
{éflth~
el! b,onoe. Les Romains fentoienr cene vérité, puifque,
lorfqu'il s'agirfoit de batir de grar1ds tdifices, ils n'-em–
plo,
yoienrpour l'ordinaire que. de la ch,aux de marbre:
La bor.té.du
>¡rortier;
depend encare de la qualiré du fa–
b.le<¡ue 1
' oo méle avec. la
chau:~~;
un fable
fi.o pa–
roitdevoi< s'ineoqJOre{ beaueoup rl;)ieux avee la chaux
qu~un
fable groff.ier 9U un gravier, vtl que les pierrcs
qoi compofenr ce dernier doivent nuire
3
la liaifon in–
time du
mort~tr.
Enfin, il paroit que. le peu de
fol idit~
ciy,
mqrJf;!
d,es
modcrn~s vie~t
dq
P.~~
4e
foin. que; l'on
'fome X •.
MOR
p(end pour le gftchcr, ce qui fait 'IUe le fable ne fe m.!lc
qu'imparfalternenr
a
la cbaul,
M.
Shaw, célebre voyageur anglois, ob(erve que les
habitans de Tunis
&
des cllres de Barbarie bitirfent de
nos jours avec la
m~me
folidité que les Carthaginois.
Le
morti<r
qu'ils emploieot efl compofé d'une partie de
fable, de deux parrics de cendres de bols, & de Hois
parties de chaux . On parre ces rrois íubflances au tamis •
on les méle bit n exaélemenr , on les hume"ªe avec de
l'rau,
&
on giche ce meh oge pendant trois jours
&
trois nuits confécutives, fa os inrerruption, pour que le<
tom s'incorpore parfaitement;
& ,
pendan! ce tems, on
lmmeéle
alrernati~Vemcnt
le mélange avec de l'eau
&
a–
vec de l'huile : on eontinue
a
remuer le tour jufqu'it ce
qu'il devienne parfairement homogene
&
compaa~.
v.–
J<Z
Shaw,
f/oyage
m Afri9'".
(-)
MoR
T 1
E R
1 (
'Jurifprud. )
afl une efpece de toque
ou bouner qui etoit autrefois l'habillement de
t~re
com·
mun,
&
dont on a fa1t une marque de dignité pour
cerraines perfonnes.
Le
morti<r
a été par quelques cmpereurs de Connan–
tinoplc, dans la ville de R avene
¡
l'empereur
J
uflinien
efl repréfenré avec un
mortier,
enrichi de deux rangs
de perle.
N
os rois de
la
premiere cace ont au
Jfi
uf~!
de cet or–
nement, ceux de la feeonde
&
qudqucs-ons de la troi–
fieme race s'en fcrvircn: auffi . Charlemagne
&
S.
Louis
foat repréfentés dans eertaines vieilles peimures avee
un
mort itr;
Cnorl~s
V
J.
ell
rtprc!f~nt<!
en la gtand'cham–
bre avec le
mortier
fur la
t~te .
· Lorfque nos rois quit¡ereor
1~
palais de París pour en
foire le liégc de leur parlernenr, ils communiquerent l'u·
fa)(e du
morlitr
&
outres ornemcns
i
ceux qui
y
de,
voient préfider afin de lcur attirer plus de refpeél; le
rnortitr
des
prélid~ns
au parlemeot
dl
un refle de !'ha–
bit des chevaliers, parcu qu' ii efl de velqurs
&
qu'il
y
a
de l'ar.
'
· Le
chan~el ier
&
le garde des fceaut porten! un
mor–
sier
de toile d'or, bordé
&
rcbralfé d'hermine .
Le prem;er pré!idcnr du parlemcnr por te
le
mortitr
de velonrs noir , borJé de deui galons d'9r. Les autr<S
préflden1 n'onr qu un feul 11alon ; le greffier en chef porte
au
m
le
mortier .
A utrefais le
marti•r
fe mettqit fur la
t~re
derfous le
ch•peron , préfentement ceux qui porrcm
le
mortitr
le
tienncnt
a
la main. il
y
a néaumoins quelques cérémo–
nies
01)
ils le mettent encare fur la
t~te
comme aux
entre.'es des rois
&
des reines, ils le portenf auffi
en
ci·
fTlier fur leurs arm<s.
Les barons le porten! anffi au-derfus d«; leqr écuffi>n
avec des 6lcts de
perle~ .
Voyn. le Traitl
da
fi.g,rs
~rs
ptnfhs, pa_r
Cofladan,
tqm. lf/. (A)
MORTIER, (
Chimi<)
innrumerlt fart cqnnu & qui
cfl commun
a
la Chimic
(>e
a
plufleurs a
m;
mais l'uni–
que qualiré req11ife daos cet innrurnent pour Jlqfage com–
mun, c'en d'ctrc plus dur que les
m~tieres
qu'on veut
y
piler, afin que fes parois ne foient pas égrugés
&
ufés,
&
que la pulvéri(arion n'y foir pas
lente, diífioilc
011
impoffible; mais outre cene qua tiré qu'on peut appeller
m!chaniqur,
&
qui el! nécelfaire auffi p.our les pulvéri•
fations chimiques ; l'on
a
égard encare daos ces dernie–
re~
opérations
:l
1~
n•¡ure ch!mique de la matierc qont
le
mortitr
efl eomp.ofé, &
a
fes rapports avec les Cub–
nances qui doivent t!tre rraitées
dedan~,
auffi le' Chimi–
ncl fe font-ils faits des
mortierf
de beaucoup, <le ditfé–
ren\eS matieres pour
y
rraiter faus inconvénient les di!fé.
r~ns
i"ujets
chifTliq ue~ .
lis onr des
mortierf
\le coivre,
de fer. foodu, d'argent, de marb,re, de gfa.nit, de verre,
de bo1s. Les ufages des
m.ortien
de ces différcnrcs ma–
tieres font déterminés par la connoiírance que
l~arriflc
doir avoir de J'aaion
de~
différeores fubllances
chimi~
qucs fur
eh~cune
de ces rmtieres; &
q~ant
au¡
pr~pa~
ratio~s ph~r111acemiqucs
o,u médicinales qu'on extcutc
an q¡oyen de ces inll rumens, l'efpcce
e~
en ordin.aite·
q¡ent déterminée dans les
pharmacop~es,
il
X
en dit
i
broy~l
daos un
mor&itr
d'.air~iu,
de marbrc,
&c.
en
1\~I;\ér~l
l• g{and
mortier.
du laboratoire ou de la b,ou–
tique doit plut6t
~tre
de fer foudu
que de
cuivr~
oa
de bron?.e , Ce dcrnier
m~tal
efl a;taqué pa.r un tres.
graod nornbre de fubflanees,
&
fes etfets dangereux fur
les corps hl\Dlains roni arfq connus,
'VOJ<Z.
C\J!\IIU:,
Le p.eli\
m,rtirr
·~
la
ma.indes
b.Oilliqee~,
qlui
dan~
lc–
queJ on I?Jépare les
potions , les juleps, )es looebs,
&~.
doit
~tre ~'argent
plut6t que de cuivre, P,ar
les uifons
que nous venons d'•lléguer pour la profcription de ce
dernier métal,
~ pare~
qu,e le
mortier.
de. fer nuirait
a
I'~Jé'gance
de la pltlpart de
e~ ~rtparatioos .
E
e e e
Tout