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lv!

O R

pour e'onfiater

la

more

abfolue,

&

emp~chent

de craindre

que les

morts

rcvienneot

3

la vie dans un tombeau ou

il

11c

feroit pas poffibl e de s'en apperccvoir,

&

ou

¡¡,

feroient fnrcés de mourir une feconde fois, de faim, de

ra~e

&

de défefpoir .

3° .

Enfi n, l'efpérauce de

r~u ffir

dmt engager les M édecios

a

ne pas abandonner les

morts :

un feul

fucc~s

pcut dédomma¡;er de mille tenmives in–

fruélueu fes ; l'amuur-propcc peut ti éu e plus agréable–

m ent flatté que par la fat isfaélion yive

&

le plaifir dé –

!icat d'avoir donné la vic

a

un hnrn!T)e , d¡: l'avoir tiré

des bras rnéme de la

mort

~

Y

a-t-il ríen qui rende les

hommes plus approchans de la divinité que des aélions

femblables ? D'ailleurs rien

n'e~

plus prqpre

>

auamen–

ter la réputation

&

l'iortr er qui en

~fi

d'ordiuaire

1;

fu ire,

attrairs plus folides, mais moin féduifans . Toute l'anti–

quité avoit une ad miratip o

&

une véué ration pour Em;

pedocle , paree qu!il

~yoit

reqdu i!ufage de h vie

a

une

1ille qui n'en donooit depuis quelque·tems aucun fi gne,

&

qu'oo croyoit morte . Apolldniu¡ de Tyane foutiot

par uqe réfu rred iqn tré\i-naturelle qulil opéra avec un

peu de charlaraoifme , fa réputation de forcier,

&

ñt croire

qu'il avoit des converfations avec le diablc; voyant pef–

fer le cQtll¡oi d'une femme

"l•rte

fubitement le jour de

fe¡ n6ces , il fait fq fpe ndre la marche, •'4pproche de la

biere, empoigne la femme, la fécoQe rudement,

&

luí

dit d'un

~ir f!IYfiérieu~

quelques parole}

:l

l'orcille; la mor–

te donne :\ l'i¡¡nanr que:ques ligAes de vie,

&

attire par.

H

u.ne

grande vénr!ration au rufé ·

c~arlatan;

c'efi par de

femblabks ¡ou¡s d'adrelfe qu'on donne fouvcnt un air de

furnaturel

&

de !T)3t:ique

a

des faits qui n'ot¡t rier¡ d'ex–

rraordin~ire .

l).fclépiade, m<'decin, fut dans un pareil cas

!lulli heureux

lf

moins politique, o u charlat•n; il vit dans

une pcrfi>n"e qu'on port"it en terre qurlques (Jgues de

vie, c>¡I des efpé rances do la rappeller, la fait reponer

chez elle, malg ré la

réfi~ance

de< héritiers avides,

&

lu í rendir, par les fecours conveoables , la vie

&

la fan–

,é .

Pour cqmpromettre encore mc>ins fa réputation

&

)'etjj<;acjté des remedes appropriés , un médecin doit fa ire

:urention aux circonfiances ou ils feroient rout-:i fait inu–

l ile , CO(Jlffie iorfque la

mort

abfoh¡e en décidée,

OU

Qo'elle paroit iné d table; lorfque la pourriture fe manife–

fle, lc>rlque quelque vi(cere principal el) détruit, ¡.,,f.

q ue la

m•rt

efi le dernier péri<>de de la vieillel[e,

&~.

)1

rewit, par exemple, rres·abfurde de vouloir rappeller

a

la vie un homme

a

qui

011

3UrOÍ[ tranché la t2te, 3r•

raché le ca;ur, coupé l'aorte, l'artere pulmonaire, la

trachée-arter¡:, les ncrf> cardiaque<,

&<.

on ne peut rai–

fonnabk !Jlent s'attendre

a

quelqu'etfet des fecours, que

pend.a•H le tel)lS que l'irritabilité fub(Jfie,

&

que les dif–

fércn~ qrga~¡es

confe¡vent leur fi ruélure, leur force

&

l eur cohé lion; Jlexpédence nou< monrre les moyens dont

nous devons

nou~

fervir pour ronouveller les mouvemens

fu fpendus; elle nous app¡cnd que l'irritatio n faite fur les

parties mufculeufes fqr le ccr:ur, en fait recommencer

les contraétions; ainfi un médccin qui fe propofe de rap–

peller un

mort

:\

la vie,

apr~s s'~tre

acruré que la

mort

~fi

imparfaite,

doit au plútot avoir recouri aux remedes

les plus aélifs ; ils ne faur oiet¡t pécher par trop de vio–

l ence ,

~

choifir fur- t<>ut ceux qui agitrem avec force fur

]es neris, qui les fé couent puiffamment; les émétiques

&

les cordiaux énergiques feroiellt d'un grand fccours,

Ji on pou voit les faire avaler, mais fouvent on n'a pas

cette retrouroe , on efl borné :\

l'ufa~e

des fecours

extt·

rittu

1

&

moyens.

A

Jors ,

il

faur fecouer, piquer,

a~acer

]e ditférentes parties du corps, les irriter par les llimu–

Jans approprié' ;

1°.

l_es narines par les fiernutat<>tres vio–

l en , le poivre

1

la mou tarde , l'euphnrbe , l'efprit de fel

:amm miac ,

&c.

~o.

les inteOins par des lavemens acres

f aits avec la fumée ou la décoélion de

tab~c,

de feoé

de coloquime, avec une forre di([o'urion de fe!

in~rin;

3°.

le gofier , non pas avec des gargarifmes, comme

qu~l­

q ues auteurs l'ont confeillé, fans faire atteotion qu'ils

cxigem l'aél10o des mufcles du palais, de la langue

&

des

joues , mais avec lts barbes d'one plume, ou avec l'in–

ílrument fait expres qui ,

:i

caufe de foo effet, efi appel–

la ratiffoirt

ou

lt balai

de l'enon,.c;

&

fouveot ces

é:hawuillemens fom une impreffion plus fen(Jble que les

douleurs les pl us v1ves;

4°.

enfi n tout le corps par des

fr iétions avec des linges chaud. imbibés d'efi"ences fpi–

ritoeu[es aromatiques, avee des brotres de crin, ou avec

la

main limplemellt, par dt s vemoufes , des vélicatoires,

des incifions,

&

en fin par l'applicarion du feu ; toures

ces irritations euérieures doivenr erre faites daos les par–

ties les plus feuf¡oles.•

&

dont la léfion en la moins dan–

g ereufe : les iocllions, par exemple, fur des parties ren–

dineufes .

a

la plante des piés, les friélions, les véfica–

toires

&

les ventoufes font plus d'etfet fur l'épine du dos

~

le mameloo .

U

fag~·fcmme

a rappellé plufieurs eo-

MOR

fans nonveau nés

i

la vie , en frottaot pend1nt quelque–

tems

.~

avec 13 main féche , le mamelon ¡¡auche; perfon–

ne n •gn?_re .

3

que! poi!lt _cene partie en l<nfible;

&

lorf–

que la

tn~bon

ne fuflifOit pa> ' elle

fu~oi¡

furtemeur

a

plufieurs reprifes c,e mamelo11, ce qui flifoi t l'effet d'une

ve~to~fe

·, On .n_e

do.it

pas fe rebutcr du peu de fucccs

q_ut futt 1adnumOranot¡ de

C<S

fecou" , on doit les CJD–

unuer, les varier, les diverfi fier; le fuccc peut arnple–

ll)~nt dé~om~ager

de peines qu'on aura prifes; qoelque–

(ors Qn s ell bren

tr.ou

r é de plier les

morts

daos des peaux

de n¡ourons récemment égorgés, daus des linges bien

cbauds, trempés d'eau-de-vie, leur ayant f.tit avaler au–

P,arav~nt,

par force, quelque dlixir fpiritueut, puillanr

fu~or! fique .

On n.e doit pas

né~l1•er

l'application de;

épuhemes, des éptcarpes compofés avec des cordiaux les

plus vifs, paree qu'on n'a aucun meuvais elfet

i

en rc–

douter,

&

que!que nbfcrvation ert confiare l'efficacité ·

Borel atrure s'é1re ferv i avec fucacs de roties de

p~i~

p~nétrées

d'eau-de, vie chsude, qu'on appliqu,>ir fur la re–

gtou du ccr:ur,

&

qu'on changeoit fouvem.

11

ell enco–

re un fecours imaginé par la tcndretre, confacré par betu–

coup

d';xpéri~n~es

&

d'obfervations,

&

par l'ufilge heu–

r~ux

qu en fa•fotent les Propheres, au rapporr des hillo·

n eos . lis fa couchoienr fur la perfoone qu'ils vouloient

réfufci~er,

foutll oient daos la bouehe,

&

uppelloient aioli

l'excrctce des fonél ions vitales; c'eíl par cet ingénieur

flrJt~g~rne

qu'un valer

r~ndit

la vie

i

un maltre qu'il

chénfioit : lorfqu'il vir qu'on alluir l'cmcrrer, il fe Jette

avec ardeur fur fon corps, l'em niTe, le fecoue, appuie

fa bouche c_omre la fiennc, l'y !nitre colléc ¡>endanr quel·

que-tems, rl renouvelle par ce moyen le Jeu des pou–

mons, qui raoirne la circuhtion,

&

bien-r6t il

s'apper~oit

que la vie

revi~or .

On a fubllit ué

~

e<

fecour~,

qui pour–

roit étre funefle

a

)'ami

générc~r

qui le donne, l'ufage

du fouf!let, qoi peut, par le méme méchanifme, opé1 er

¡laos les poumons ks moovemens alternatifs d'infpiratiun

&

d'expiration . Ce fecours peut

~tre

principalement otile

au~

noyés,

&

a

ceux qui meurenr par le défaut de refpi·

ratton d1ns 1"' mourfetes, dans les caves , daos les tom–

be¡ux,

&<.

quelq uefois il n'efi pas poffible d'imrodutre

l'air daos les poumons,

l'épi~lotte

abailli! fermanr cxa–

élemenr l'orifice du larinx;

ti

alors on ne peor pas la

foulever, il faur en venir promptcment

:'i

1\>pérarion de

1~

trathlolo,ie,

&

fe ferv ir du trou fair

i

la trachée–

artere pour y pafi"er

l'extr~mité

du fouffl et ; curre ces

fecours géo6raux, qu'on peur employer atrez inditférem–

meot daos toutes forres de

morts,

il y en a de particu–

liers qui ne convieooenr que dans certain< cas . A tnfi,

pour rappeller

a

la vie ceo

t

qui font

morts

de froid ,

il ne faut pas les préfenter au feu bien fort tour de fu ite;

ji

ne faut les rechauftcr que por nuaoces, les couvrir

d'abord de neige , enfuite du fum ier, d<'Ot oo peut aogmen–

ter graduellement la chaleur. Lorfqu'il arrive

a

que!que

voyageur daos le C anada de mourir ainli de froid, on

l'enterre daos la neige, ou on le laitre ju[qu'au l'ende–

main,

&

il

en pour l'ordioaire en état de fe

remeur~

eu

chemin . Le t"ecours le plus avanrageux aux pendus font

les friélions, les bains chauds

&

la fatgnée ; tls ne man·

quent guere de réuffir quand ils font appliqués

:l

tems •

&

qu'il n'y a point de luxation: lorfque la

mort

n'elt

qu'une añeélion nerveufe , c'efi-:1-dire, dépendante d'urt

fpafme univerfel ou paniculicr au ccr:ur, on la difiipe

par la limpie afperlion de l'eau fmide, par l'odcur féti·

de de que!que rélineur,

&

par les fiernutatoircs.

Je

re–

marquerai (eulemeot

a

l'égard de ces

mores,

qu'il n'dt

pas

n~cetraire

de beaucoup fe pretrer de les fecourir; la

more

imparfaite efi aífez longue,

&

l'irritabilité fe fou–

tient arle-z. long-tems; je crois

m~me

qu'il feroit plus

prqdent d'attendre -que la cooflriélion fpafmod ique eOt

été déuuite par la

morl

méme; les remedes appliqoés

pour loes opéreroient plutór

&

plus eliicacemenr; en ef–

fer on obferve que fc>uveot la

mort

récente ré(Jfie aur

fec~ors

les plus propres précipitamment

ad~inifirés,

tan·

<lis que deox, trois jours apres, elle fe d11!ipe prefque

d'elle

m~me .

D'ailleurs, par une

~oerifon

trop prompte,

on pré vieot les bnos etfets qui pourroient réfolter d'une

fufpenlion totale de mouvement dans la tn3chine.

L~

précipitation

r.fi

encere plus fuoefie daos les

morts

qut

font la fitire d'uue bletrure conlidérable,

&

l'efter d'une

grande héO)orragie ; il efi cerrain que

~ans

ce c1.1 toute

l'efpérance do falut efi daos la

mort;

1hémorragre coo·

rinue tant qu'il

y

a do mouvement dan• les humeurs;

leur repos permet au contraire aux vaitreaux de fe con–

folider,

&

au faog

d~

fe cailkr ;

c·~n

auffi une

m6~ho­

de tres-pernicieufe que d'etrayer de urer par des cord•au.r

aélifs les malades de la fyncope , oo de la

mort

falura•–

re Qu ils font

~nfevelis;

ces remedes ne font qu'u'l ef–

fet pafi"ager, qui efi bien-IO.t fuivi d' oQe

m orl

abf~lue;

amfi